Christologie - Textes bibliques
Voici comme Luc présente la communauté de Philippes dans le livre des Actes des apôtres:
Actes 16, 9-15 Une nuit, Paul eut une vision: un Macédonien lui apparut, debout, qui lui faisait cette prière: «Passe en Macédoine, viens à notre secours!» À la suite de cette vision de Paul, nous avons immédiatement cherché à partir pour la Macédoine, car nous étions convaincus que Dieu venait de nous appeler à y annoncer la Bonne Nouvelle. Prenant la mer à Troas, nous avons mis le cap directement sur Samothrace; puis, le lendemain, sur Néapolis et de là nous sommes allés à Philippes, ville principale du district de Macédoine et colonie romaine. Nous avons passé quelque temps dans cette ville. Le jour du sabbat, nous en avons franchi la porte, pour gagner, le long d’une rivière, un endroit où, pensions-nous, devait se trouver un lieu de prière; une fois assis, nous avons parlé aux femmes qui s’y trouvaient réunies. L’une d’elles, nommée Lydie, était une marchande de pourpre originaire de la ville de Thyatire qui adorait déjà Dieu. Elle était tout oreilles; car le Seigneur avait ouvert son coeur pour la rendre attentive aux paroles de Paul. Lorsqu’elle eut reçu le baptême, elle et sa maison, elle nous invita en ces termes: «Puisque vous estimez que je crois au Seigneur, venez loger chez moi.» Et elle nous a forcés d’accepter.
On trouve dans ce verset le même verbe qu’aux versets Philippiens 1,29 et 2,9 traduit par « faire grâce », ou « donner », dans le même contexte christologique.
Romains 8,31-39
Que dire de plus? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment, avec son Fils, ne nous donnerait-il pas tout? Qui accusera les élus de Dieu? Dieu justifie! Qui condamnera? Jésus Christ est mort, bien plus il est ressuscité, lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous! Qui nous séparera de l’amour du Christ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive? selon qu’il est écrit: À cause de toi nous sommes mis à mort tout le long du jour, nous avons été considérés comme des bêtes de boucherie. Mais en tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’assurance: ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur.
Paul se réfère directement à un enseignement de Jésus en :
1Corinthiens 7,10 À ceux qui sont mariés j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur: que la femme ne se sépare pas de son mari…
1Corinthiens 9,14 De même, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Evangile de vivre de l’Evangile.
1Thessaloniciens 4,15 Voici ce que nous vous disons, d’après une parole du Seigneur: nous, les vivants, qui serons restés jusqu’à la venue du Seigneur, nous ne devancerons pas du tout ceux qui sont morts….
Il rapporte explicitement une tradition en :
1Corinthiens 15,3-5 : Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même: Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. Il est apparu à Céphas, puis aux Douze.
Dans le livre de la Genèse, on trouve deux récits de la création de l’être humain, l’Adam. Dans le premier récit, l’être humain est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Genèse 1,26-27 Dieu dit: «Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre!» Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa; mâle et femelle il les créa.
La tradition paulinienne reprendra cette formulation « image de Dieu », dans le sens où Jésus rend visible le Dieu invisible. Colossiens 1,15-20 Il (Jésus Christ)est l’image du Dieu invisible, Premier-né de toute créature, car en lui tout a été créé, dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles comme les invisibles, Trônes et Souverainetés, Autorités et Pouvoirs. Tout est créé par lui et pour lui, et il est, lui, par devant tout; tout est maintenu en lui, et il est, lui, la tête du corps, qui est l’Eglise. Il est le commencement, Premier-né d’entre les morts, afin de tenir en tout, lui, le premier rang. Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute la plénitude et de tout réconcilier par lui et pour lui, et sur la terre et dans les cieux, ayant établi la paix par le sang de sa croix.
Dans les récits de l’Exode et du séjour au désert, la libération et la vie libre dans le pays donné par Dieu sont étroitement liées au service de Dieu.
Exode 3, 7-12 Le SEIGNEUR dit: «J’ai vu la misère de mon peuple en Egypte et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel, vers le lieu du Cananéen, du Hittite, de l’Amorite, du Perizzite, du Hivvite et du Jébusite. Et maintenant, puisque le cri des fils d’Israël est venu jusqu’à moi, puisque j’ai vu le poids que les Egyptiens font peser sur eux, va, maintenant; je t’envoie vers le Pharaon, fais sortir d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël.» Moïse dit à Dieu: «Qui suis-je pour aller vers le Pharaon et faire sortir d’Egypte les fils d’Israël?» – «JE SUIS avec toi, dit-il. Et voici le signe que c’est moi qui t’ai envoyé: quand tu auras fait sortir le peuple d’Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne.»Deutéronome 10,12-13 Et maintenant, Israël, qu’est-ce que le SEIGNEUR ton Dieu attend de toi? Il attend seulement que tu craignes le SEIGNEUR ton Dieu en suivant tous ses chemins, en aimant et en servant le SEIGNEUR ton Dieu de tout ton coeur, de tout ton être, en gardant les commandements du SEIGNEUR et les lois que je te donne aujourd’hui, pour ton bonheur.
Ce texte d’Esaïe présente l’image du serviteur souffrant. La tradition chrétienne y a vu une image du Christ.
Esaïe 52,13–53,12 Voici que mon Serviteur réussira, il sera haut placé, élevé, exalté à l’extrême. De même que les foules ont été horrifiées à son sujet – à ce point détruite, son apparence n’était plus celle d’un homme, et son aspect n’était plus celui des fils d’Adam – ,de même à son sujet des foules de nations vont être émerveillées, des rois vont rester bouche close, car ils voient ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils observent ce qu’ils n’avaient pas entendu dire. Qui donc a cru à ce que nous avons entendu dire? Le bras du SEIGNEUR, en faveur de qui a-t-il été dévoilé? Devant Lui, celui-là végétait comme un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride; il n’avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions. Il était méprisé, laissé de côté par les hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, tel celui devant qui l’on cache son visage; oui, méprisé, nous ne l’estimions nullement. En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées, et nous, nous l’estimions touché, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il était déshonoré à cause de nos révoltes, broyé à cause de nos perversités: la sanction, gage de paix pour nous, était sur lui, et dans ses plaies se trouvait notre guérison. Nous tous, comme du petit bétail, nous étions errants, nous nous tournions chacun vers son chemin, et le SEIGNEUR a fait retomber sur lui la perversité de nous tous. Brutalisé, il s’humilie; il n’ouvre pas la bouche, comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent: elle est muette; lui n’ouvre pas la bouche. Sous la contrainte, sous le jugement, il a été enlevé, les gens de sa génération, qui se préoccupe d’eux? Oui, il a été retranché de la terre des vivants, à cause de la révolte de son peuple, le coup est sur lui. On a mis chez les méchants son sépulcre, chez les riches son tombeau, bien qu’il n’ait pas commis de violence et qu’il n’y eut pas de fraude dans sa bouche. Le SEIGNEUR a voulu le broyer par la souffrance. Si tu fais de sa vie un sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours, et la volonté du SEIGNEUR aboutira. Ayant payé de sa personne, il verra une descendance, il sera comblé de jours; sitôt connu, juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur, au profit des foules, du fait que lui-même supporte leurs perversités. Dès lors je lui taillerai sa part dans les foules, et c’est avec des myriades qu’il constituera sa part de butin, puisqu’il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’avec les pécheurs il s’est laissé recenser, puisqu’il a porté, lui, les fautes des foules et que, pour les pécheurs, il vient s’interposer.
Dans ce récit d’Actes 8,26-40, un eunuque, non juif mais croyant en Dieu, lit le passage d’Esaïe 53,7-8, dans la version grecque, et demande à Philippe de qui il est question dans cette parole du prophète. Philippe ne répond pas « Jésus Christ », comme on peut le faire un peu rapidement, mais il lui annonce « la Bonne nouvelle de Jésus » à partir de ce texte. C’est donc tout l’Evangile qui est contenu dans ces versets et seul un travail d’interprétation permet d’en comprendre le sens.
C’est par la grâce de Dieu que Paul est apôtre et c’est Christ en lui qui réalise l’œuvre de Dieu, à savoir conduire les païens à l’obéissance, à la foi.
Romains 15,14-19 En ce qui vous concerne, mes frères, je suis personnellement convaincu que vous êtes vous-mêmes pleins de bonnes dispositions, comblés d’une parfaite connaissance et capables de vous avertir mutuellement. Cependant, pour raviver vos souvenirs, je vous ai écrit par endroits avec une certaine hardiesse, en vertu de la grâce que Dieu m’a donnée d’être un officiant de Jésus Christ auprès des païens, consacré au ministère de l’Evangile de Dieu, afin que les païens deviennent une offrande qui, sanctifiée par l’Esprit Saint, soit agréable à Dieu. J’ai donc lieu de m’enorgueillir en Jésus Christ, au sujet de l’oeuvre de Dieu. Car je n’oserais rien mentionner, sinon ce que Christ a fait par moi pour conduire les païens à l’obéissance, par la parole et par l’action, par la puissance des signes et des prodiges, par la puissance de l’Esprit. Ainsi, depuis Jérusalem, en rayonnant jusqu’à l’Illyrie, j’ai pleinement assuré l’annonce de l’Evangile du Christ.