Un Dieu qui parle - Contexte
Par « Bible », un juif et un chrétien n’entendent pas la même chose : pour un juif, « Bible » désigne un ensemble de textes (Pentateuque Le Pentateuque (le mot signifie les cinq rouleaux) comprend les cinq premiers livres de l'Ancien Testament : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. Dans la tradition juive, ces cinq livres sont désignés comme "la Loi".*, Prophètes et Ecrits) qui, pour un chrétien, forment l’Ancien Testament. Pour un chrétien la Bible est constituée de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, chacun de ces ensembles étant composé de plusieurs livres.
L’Ancien Testament regroupe selon l’ordre de la Bible hébraïque :
La Torah C'est le coeur de la Bible hébraïque qui contient 5 livres d'où son nom grec de Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome). Ces livres racontent les événements de la création du monde jusqu'à la mort de Moïse et présentent la loi que tout juif doit respecter.* ou Pentateuque Le Pentateuque (le mot signifie les cinq rouleaux) comprend les cinq premiers livres de l'Ancien Testament : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. Dans la tradition juive, ces cinq livres sont désignés comme "la Loi".* : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome
Les Prophètes
- Les premiers prophètes : Josué, Juges, Samuel, Rois
- Les derniers prophètes : Esaïe, Jérémie, Ezéchiel
- Les douze prophètes : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie
Les Ecrits
- Psaumes
- Job
- Proverbes
- Les cinq rouleaux :Ruth, Cantiques des cantiques, Ecclésiaste, Lamentations, Esther
- Daniel
- Esdras-Néhémie
- Chroniques.
Le Nouveau Testament se compose des 27 livres suivants:
1) Les quatre évangiles
Evangile selon Matthieu
Evangile selon Marc
Evangile selon Luc
Evangile selon Jean
2) Les Actes des Apôtres
3) Les 13 épîtres écrites par Paul Paul, dont le nom hébraïque est Saul, est né à Tarse en Cilicie entre 5 et 15 puis il se rend à Jérusalem. S’il est contemporain de Jésus sans le rencontrer, il découvre la foi chrétienne suite à des contacts conflictuels avec les disciples de Jésus.* ou attribuées à ce dernier
Epître aux Romains
Première et deuxième épîtres aux Corinthiens
Epître aux Galates
Epître aux Ephésiens
Epître aux Philippiens
Epître aux Colossiens
Première et deuxième épîtres aux Thessaloniciens
Les épîtres dites pastorales :
Première et deuxième épître à Timothée
Epître à Tite
Epître à Philémon
Epître aux Hébreux.
4) Les épîtres dites catholiques
Epître de Jacques
Première et deuxième épîtres de Pierre
Première, deuxième et troisième épîtres de Jean
Epître de Jude.
5) Apocalypse de Jean
Les livres qui composent la Bible ont été écrits par plusieurs auteurs à des époques différentes. Ils ont circulé indépendamment puis ont été réunis. La formation du canon du Nouveau Testament débute durant la seconde moitié du 2e siècle. Le processus de canonisation se conduit de façon différente selon que l’on se situe dans l’Eglise grecque, l’Eglise latine ou l’Eglise de Syrie. A la fin de ce processus, qui s’est déroulé sur plusieurs siècles, une liste de 27 livres est attestée en 367 par Athanase d’Alexandrie Evêque d'Alexandrie de 328 à 373, Athanase, mêlé à toutes les péripéties de la crise arienne, a joué un grand rôle dans la formulation et le maintien de la doctrine officielle de l'Eglise.*.
Les épîtres appartiennent généralement au genre épistolaire : il s’agit de lettres adressées aux différentes communautés chrétiennes naissantes qui se situent sur le pourtour méditerranéen. Elles sont motivées par des circonstances particulières et adressées à des destinataires précis. Le plan d’une épître est généralement le suivant : une introduction, le corps de la lettre et des salutations finales.
Issue du mot grec parabolê qui signifie comparaison, la parabole est un court récit qui procède par image ou comparaison ; elle est chargée d’un message qui cherche à déplacer le lecteur. Ainsi les paraboles ne sont pas toujours aisément compréhensibles à première lecture. Elles demandent un effort de la part de ceux qui les entendent. Une interprétation au premier degré laisse souvent perplexe et ne suffit pas. Les paraboles incitent en fait les auditeurs à revoir leur façon de comprendre les choses, elles poussent à l’interrogation, au doute et au déplacement. La parole délivrée ne donne pas une solution « clé en main » ; elle n’est ni close ni réductrice, bien au contraire, elle ouvre au lecteur un espace de réflexion nécessaire.
Ce sont des hommes qui parlent au nom de Dieu. Ils reçoivent de Dieu une parole qui fait autorité et ils constituent souvent une instance face au pouvoir et à l’institution. Le contenu des paroles rapportées par les prophètes a souvent trait à la politique, au social ou à la morale.
Ils ont une position intermédiaire : ils ne sont ni avec le politique ni avec le religieux d’où leur situation inconfortable. Loin de prédire l’avenir, ils développent un regard critique sur les événements.
Tout d’abord, la personne choisie va être envoyée dans un autre lieu souvent inconnu.
Mais elle va formuler une objection : elle doute de ses capacités à relever le défi, se sentant trop insignifiante, trop faible ou sans expérience préalable pour remplir cette mission.
Dieu va alors l’encourager et l’assurer de sa présence : les expressions « je suis avec toi » ou « n’aie pas peur » sont fréquemment utilisées dans les textes. L’épisode se termine souvent par un signe ou par la formulation d’une promesse que donne Dieu pour établir cette confiance avec la personne choisie.
Voici par exemple la vocation de Jonas :
Jonas 1,1-3 La parole du Seigneur parvint à Jonas, fils d’Amittaï : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais une proclamation contre elle, car le mal qu’elle a fait est monté jusqu’à moi. Alors Jonas voulut s’enfuir à Tarsis pour échapper au Seigneur. (…)
Jonas 2,11 Le Seigneur parla au poisson, qui vomit Jonas sur la terre ferme.
Jonas 3,1-3 La parole du Seigneur parvint à Jonas une deuxième fois : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais la proclamation que je te dis ! Alors Jonas se leva et alla à Ninive, selon la parole de Seigneur.
Jonas est envoyé par Dieu à Ninive (première étape : l’appel) mais Jonas se dérobe à l’appel et s’enfuit à Tarsis en bateau (deuxième étape : l’objection, voire ici la désobéissance sous forme de fuite). Une tempête se lève et Jonas est passé par-dessus bord par les marins afin que la tempête s’apaise. Il est avalé par un gros poisson. Dieu le sauve en parlant au poisson qui libère Jonas (troisième étape : la présence assurée de Dieu). Jonas obéit alors à Dieu et se rend à Ninive.
Dans l’Ancien Testament, le pouvoir de Dieu n’est pas remis en cause et gare à ceux qui, comme Pharaon, doutent de sa toute puissance. Certes, les humains auront parfois des doutes sur l’accompagnement de Dieu. Ils désobéiront voire se révolteront aussi. Les récits montrent les imperfections de la nature humaine : l’impatience, le manque de confiance en Dieu, la transgression des lois.
Le contexte est différent dans le Nouveau Testament car les actions de Jésus sont parfois mises en doute, sa légitimité est contestée par les Pharisiens D'un mot hébreu qui signifie " séparé ", il désigne un des courants religieux juifs. Celui-ci met l'accent sur l'étude et le respect de la loi divine écrite.*. Jésus va devoir faire ses preuves si on peut s’exprimer ainsi. Les témoins oculaires parlent des miracles qu’ils ont vus et ce témoignage est parfois le premier pas vers le processus de leur propre conversion et vers une légitimation du pouvoir reçu par Jésus.
Dans l’Ancien Testament, le livre du Lévitique recense l’ensemble des règles instaurées par Dieu dans un but pédagogique. Ces règles concernent tous les aspects de la vie sociale et de la vie privée. Ce don est assorti d’un engagement clair : si les hommes respectent les lois, ils recevront la bénédiction de Dieu ; s’ils enfreignent les lois, ils encourent la malédiction de Dieu (Lévitique 26).
L’être humain peut parfois douter de la réponse à donner à cette question lorsqu’il est confronté au mal, à la violence, à la souffrance ou à l’injustice. Dieu a-t-il voulu cela ? Pourquoi semble-t-il absent lorsque l’être humain souffre ? C’est la question centrale du livre de Job. Job s’extrait de la logique de la plainte sur son propre sort selon l’analyse de Paul Ricoeur Paul Ricoeur est né à Valence en 1913 et est mort à Chatenay-Malabry en région parisienne en 2005. Philosophe français, il s’est intéressé à l’existentialisme chrétien et à la théologie protestante.* et parvient à aimer Dieu pour rien. Il ne s’agit plus de savoir si Dieu est avec nous ou pas, mais d’accepter de croire en Dieu et d’aimer Dieu sans aucune « garantie » en retour.
Les récits de miracles sont une des formes littéraires que l’on trouve dans le Nouveau Testament. Ils se décomposent en deux thèmes principaux : les récits de miracles liés à des phénomènes naturels ou à la nourriture, et les guérisons que Jésus prodigue à des êtres humains dont le cas semble souvent désespéré. C’est à la vue de signes concrets et tangibles que des êtres humains s’interrogent sur celui qui les prodigue et vont parfois accéder à la foi. Ces miracles sont quelquefois aussi des événements dont le sens reste énigmatique pour les témoins et ne leur permet pas de savoir qui est vraiment Jésus. Ainsi dans l’évangile selon Marc au chapitre 15 verset 39, Jésus reste toujours un personnage déconcertant dont la véritable identité ne se dévoile qu’au moment de sa mort sur la croix. Le centurion affirme alors : « Cet homme était vraiment Fils de Dieu ».
Les auteurs des quatre évangiles insistent chacun à leur manière sur l’incarnation Ce mot vient du latin et signifie « acte de prendre chair ». En théologie chrétienne, l’incarnation est le processus qui permet à Dieu de prendre forme humaine en la personne de Jésus.*.
Dans l’évangile selon Matthieu, Jésus est celui par qui arrive l’accomplissement de la Loi et des Prophètes de l’Ancien Testament. L’évangile débute par une généalogie et annonce Jésus comme le Messie. Dans l’évangile selon Marc, le lecteur découvre Jésus qui boit et mange. Il est vraiment homme et en même temps fils de Dieu par la parole d’adoption au moment du baptême (Marc 1,1).
L’évangile selon Luc débute par l’annonce de la naissance virginale de Jésus et par les récits d’enfance (Luc 1, 26-56 et Luc 2, 1- 53). Jésus s’inscrit également dans une généalogie au chapitre 3, 23-38. Mais il est aussi fils de Dieu, c’est ce que lui dit l’Esprit saint lors de son baptême (Luc 3,20-22).
Dans l’évangile de Jean (Jean 1,1-18) l’accent est mis sur la parole. La parole de Dieu passe par la parole d’un homme : Jésus.
Cette pluralité de compréhensions peut être déroutante. Les actions et les paroles de Jésus sont différentes selon les évangiles. Elles sont parfois augmentées, diminuées, créées, attribuées. Chaque auteur d’un évangile avait un projet en tête et la question à se poser est la suivante : que veut-il nous transmettre ?