Responsable de ce qui m’arrive? - Aller plus loin
Dans son traité de 1525 qu’il nomme d’ailleurs de manière polémique
» Le libre arbitre peut être concédé à l’homme, non à l’égard des choses qui lui sont supérieures, mais à l’égard de celles qui lui sont inférieures. Il saura, par exemple que pour ce qui concerne sa fortune et ses biens, il peut en user comme il convient en vertu de son libre arbitre (encore que cela même soit régi par la volonté de Dieu, qui fait ce qu’il lui plaît). Mais à l’égard de Dieu ou des choses qui concernent le salut et la damnation, l’homme ne possède pas de libre arbitre, mais il est asservi soit à la volonté de Dieu soit à celle de Satan. »
» Ainsi la volonté humaine, placée entre Dieu et Satan, est semblable à une bête de somme. Quand c’est Dieu qui la monte, elle va où Dieu veut qu’elle aille, ainsi que le dit le psalmiste : « J’étais à ton égard comme les bêtes, cependant je suis toujours avec toi. » (Psaume 73,22s). Lorsque Satan la monte, elle va là où Satan veut qu’elle aille. Et elle n’est pas libre de choisir l’un ou l’autre de ces deux cavaliers ; mais ceux-ci se combattent pour s’emparer d’elle et la posséder. «
Extrait de Cyrulnik Boris
» Notre histoire n’est pas un destin. Ce qui est écrit ne l’est pas pour longtemps. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera plus demain, car les déterminismes humains sont à courte échéance. Nos souffrances nous contraignent à la métamorphose et nous espérons toujours changer notre manière de vivre. C’est pourquoi une carence précoce crée une vulnérabilité momentanée, que nos rencontres affectives et sociales pourront restaurer ou aggraver.
[…] Plusieurs adolescents, malgré une enfance immonde, se préoccupaient beaucoup d’éthique, prouvant à quel point la répétition n’est pas une fatalité. […] Les travaux qui s’accumulent depuis une ou deux décennies confirment l’impression des praticiens qui tous connaissent des histoires de cas qui montrent qu’on peut s’en sortir et que l’avenir est moins sombre quand on dispose autour de l’enfant quelques tuteurs de développement. Une soixantaines d’enfants placés en famille d’accueil ont été suivis régulièrement jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans. Plus de la moitié a très bien évolué : ils sont en bonne santé, leur travail leur plaît, ils forment un couple stable et leurs enfants sont épanouis. Douze pour cent se débrouillent avec plus ou moins de bonheur. Trente-deux pour cent ont des difficultés médicales, psycho-affectives ou sociales. Le devenir de ce petit groupe est à peine plus difficile que celui de la population témoin où vingt-trois pour cent des jeunes souffrent de difficultés physiques, psychologiques ou sociales. C’est plus difficile, bien sûr, d’avoir eu une enfance fracassée, mais c’est loin de la tragédie transgénérationnelle que notre discours social récite actuellement. «
Vous trouvez ici l’article « Péché, culpabilité, responsabilité » qu’André DUMAS a écrit pendant qu’il était membre de la commission éthique de la Fédération protestante de France:
L’auteur Eric Fuchs développe dans ce texte le péché dans les catégories du mal-faire, du mal-croire et du mal-être.
Vous pouvez le télécharger ici: