Jean Sébastien Bach - Textes bibliques
Romains 10,13-14 En effet, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Or, comment l’invoqueraient-ils, sans avoir cru en lui? Et comment croiraient-ils en lui, sans l’avoir entendu? Et comment l’entendraient-ils, si personne ne le proclame? 1Corinthiens 15,11 Bref, que ce soit moi, que ce soit eux, voilà ce que nous proclamons et voilà ce que vous avez cru.
1Corinthiens 1,21
En effet, puisque le monde, par le moyen de la sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, c’est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient.
2Corinthiens 4,13
Pourtant, forts de ce même esprit de foi dont il est écrit: J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, nous croyons, nous aussi, et c’est pourquoi nous parlons.
En ce qui concerne les passions composées par Bach:
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Le texte de la Passion selon Matthieu est de 1729, son auteur est Christian Friedrich Henrici (Picander).
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Le texte de la Passion selon Jean est d’un auteur inconnu.
Les deux Passions intègrent de la poésie et des cantiques de l’Eglise.
Comparez les textes des Passions aux textes bibliques. Que découvrez-vous ?
Les textes bibliques de la passion se trouvent en Matthieu 26,30 – 27,66 et Jean 18,1 – 19,42. Les voici :
Matthieu 26,30 – 27,66
Après avoir chanté les psaumes, ils sortirent pour aller au mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit: « Cette nuit même, vous allez tous tomber à cause de moi. Il est écrit, en effet: Je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » Prenant la parole, Pierre lui dit: « Même si tous tombent à cause de toi, moi je ne tomberai jamais. » Jésus lui dit: « En vérité, je te le déclare, cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Pierre lui dit: « Même s’il faut que je meure avec toi, non, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples en dirent autant.
Alors Jésus arrive avec eux à un domaine appelé Gethsémani et il dit aux disciples: « Restez ici pendant que j’irai prier là-bas. » Emmenant Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors: « Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. » Et allant un peu plus loin et tombant la face contre terre, il priait, disant: « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi! Pourtant, non pas comme je veux, mais comme tu veux! » Il vient vers les disciples et les trouve en train de dormir; il dit à Pierre: « Ainsi vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi! Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible. » De nouveau, pour la deuxième fois, il s’éloigna et pria, disant: « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté se réalise! » Puis, de nouveau, il vint et les trouva en train de dormir, car leurs yeux étaient appesantis. Il les laissa, il s’éloigna de nouveau et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles. Alors il vient vers les disciples et leur dit: « Continuez à dormir et reposez-vous! Voici que l’heure s’est approchée où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous! Allons! Voici qu’est arrivé celui qui me livre. »
Il parlait encore quand arriva Judas, l’un des Douze, avec toute une troupe armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné un signe: « Celui à qui je donnerai un baiser, avait-il dit, c’est lui, arrêtez-le! » Aussitôt il s’avança vers Jésus et dit: « Salut, rabbi! » Et il lui donna un baiser. Jésus lui dit: « Mon ami, fais ta besogne! » S’avançant alors, ils mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent.
Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui emporta l’oreille. Alors Jésus lui dit: « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges? Comment s’accompliraient alors les Écritures selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi? »
En cette heure-là, Jésus dit aux foules: « Comme pour un hors-la-loi vous êtes partis avec des épées et des bâtons, pour vous saisir de moi! Chaque jour j’étais dans le temple assis à enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits des prophètes. » Alors les disciples l’abandonnèrent tous et prirent la fuite.
Ceux qui avaient arrêté Jésus l’emmenèrent chez Caïphe, le Grand Prêtre, chez qui s’étaient réunis les scribes et les anciens. Quant à Pierre, il le suivait de loin jusqu’au palais du Grand Prêtre; il y entra et s’assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.
Or les grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort; ils n’en trouvèrent pas, bien que beaucoup de faux témoins se fussent présentés. Finalement il s’en présenta deux qui déclarèrent: « Cet homme a dit: Je peux détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours ». Le Grand Prêtre se leva et lui dit: « Tu n’as rien à répondre? De quoi ces gens témoignent-ils contre toi? » Mais Jésus gardait le silence. Le Grand Prêtre lui dit: « Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es, toi, le Messie, le Fils de Dieu. » Jésus lui répond: « Tu le dis. Seulement, je vous le déclare, désormais vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel. » Alors le Grand Prêtre déchira ses vêtements et dit: « Il a blasphémé. Qu’avons-nous encore besoin de témoins! Vous venez d’entendre le blasphème. Quel est votre avis? » Ils répondirent: « Il mérite la mort. » Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des coups; d’autres le giflèrent. « Pour nous, dirent-ils, fais le prophète, Messie: qui est-ce qui t’a frappé? »
Or Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s’approcha de lui en disant: « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen! » Mais il nia devant tout le monde, en disant: « Je ne sais pas ce que tu veux dire. » Comme il s’en allait vers le portail, une autre le vit et dit à ceux qui étaient là: « Celui-ci était avec Jésus le Nazôréen. » De nouveau, il nia avec serment: « Je ne connais pas cet homme! » Peu après, ceux qui étaient là s’approchèrent et dirent à Pierre: « A coup sûr, toi aussi tu es des leurs! Et puis, ton accent te trahit. » Alors il se mit à jurer avec des imprécations: « Je ne connais pas cet homme! » Et aussitôt un coq chanta. Et Pierre se rappela la parole que Jésus avait dite: « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Il sortit et pleura amèrement.
Le matin venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire condamner à mort. Puis ils le lièrent, ils l’emmenèrent et le livrèrent au gouverneur Pilate.
Alors Judas, qui l’avait livré, voyant que Jésus avait été condamné, fut pris de remords et rapporta les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens, en disant: « J’ai péché en livrant un sang innocent. » Mais ils dirent: « Que nous importe! C’est ton affaire! » Alors il se retira, en jetant l’argent du côté du sanctuaire, et alla se pendre. Les grands prêtres prirent l’argent et dirent: « Il n’est pas permis de le verser au trésor, puisque c’est le prix du sang. » Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour la sépulture des étrangers. Voilà pourquoi jusqu’à maintenant ce champ est appelé: Champ du sang. Alors s’accomplit ce qui avait été dit par le prophète Jérémie: Et ils prirent les trente pièces d’argent: c’est le prix de celui qui fut évalué, de celui qu’ont évalué les fils d’Israël. Et ils les donnèrent pour le champ du potier, ainsi que le Seigneur me l’avait ordonné.
Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l’interrogea: « Es-tu le roi des Juifs? » Jésus déclara: « C’est toi qui le dis »; mais aux accusations que les grands prêtres et les anciens portaient contre lui, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit: « Tu n’entends pas tous ces témoignages contre toi? » Il ne lui répondit sur aucun point, de sorte que le gouverneur était fort étonné.
A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher à la foule un prisonnier, celui qu’elle voulait. On avait alors un prisonnier fameux, qui s’appelait Jésus Barabbas. Pilate demanda donc à la foule rassemblée: « Qui voulez-vous que je vous relâche, Jésus Barabbas ou Jésus qu’on appelle Messie? » Car il savait qu’ils l’avaient livré par jalousie. Pendant qu’il siégeait sur l’estrade, sa femme lui fit dire: « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste! Car aujourd’hui j’ai été tourmentée en rêve à cause de lui. » Les grands prêtres et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus. Reprenant la parole, le gouverneur leur demanda: « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? » Ils répondirent: « Barabbas. » Pilate leur demande: « Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle Messie? » Ils répondirent tous: « Qu’il soit crucifié! » Il reprit: « Quel mal a-t-il donc fait? » Mais eux criaient de plus en plus fort: « Qu’il soit crucifié! » Voyant que cela ne servait à rien, mais que la situation tournait à la révolte, Pilate prit de l’eau et se lava les mains en présence de la foule, en disant: « Je suis innocent de ce sang. C’est votre affaire! » Tout le peuple répondit: « Nous prenons son sang sur nous et sur nos enfants! »
Alors il leur relâcha Barabbas. Quant à Jésus, après l’avoir fait flageller, il le livra pour qu’il soit crucifié. Alors les soldats du gouverneur, emmenant Jésus dans le prétoire, rassemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils le dévêtirent et lui mirent un manteau écarlate; avec des épines, ils tressèrent une couronne qu’ils lui mirent sur la tête, ainsi qu’un roseau dans la main droite; s’agenouillant devant lui, ils se moquèrent de lui en disant: « Salut, roi des Juifs! » Ils crachèrent sur lui, et, prenant le roseau, ils le frappaient à la tête. Après s’être moqués de lui ils lui enlevèrent le manteau et lui remirent ses vêtements. Puis ils l’emmenèrent pour le crucifier. Comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon; ils le requirent pour porter la croix de Jésus. Arrivés au lieu-dit Golgotha, ce qui veut dire lieu du Crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel. L’ayant goûté, il ne voulut pas boire.
Quand ils l’eurent crucifié, ils partagèrent ses vêtements en tirant au sort. Et ils étaient là, assis, à le garder.
Au-dessus de sa tête, ils avaient placé le motif de sa condamnation, ainsi libellé: « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Deux bandits sont alors crucifiés avec lui, l’un à droite, l’autre à gauche.
Les passants l’insultaient, hochant la tête et disant: « Toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix! » De même, avec les scribes et les anciens, les grands prêtres se moquaient: « Il en a sauvé d’autres et il ne peut pas se sauver lui-même! Il est Roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui! Il a mis en Dieu sa confiance, que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime, car il a dit: Je suis Fils de Dieu! Même les bandits crucifiés avec lui l’injuriaient de la même manière.
A partir de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu’à trois heures. Vers trois heures, Jésus s’écria d’une voix forte: « Éli, Éli, lema sabaqthani », c’est-à-dire Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? Certains de ceux qui étaient là disaient, en l’entendant: « Le voilà qui appelle Élie! » Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il imbiba de vinaigre; et, la fixant au bout d’un roseau, il lui présenta à boire. Les autres dirent: « Attends! Voyons si Élie va venir le sauver. » Mais Jésus, criant de nouveau d’une voix forte, rendit l’esprit. Et voici que le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas; la terre trembla, les rochers se fendirent; les tombeaux s’ouvrirent, les corps de nombreux saints défunts ressuscitèrent: sortis des tombeaux, après sa résurrection, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de gens. A la vue du tremblement de terre et de ce qui arrivait, le centurion et ceux qui avec lui gardaient Jésus furent saisis d’une grande crainte et dirent: « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu. »
Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance; elles avaient suivi Jésus depuis les jours de Galilée en le servant; parmi elles se trouvaient Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Le soir venu, arriva un homme riche d’Arimathée, nommé Joseph, qui lui aussi était devenu disciple de Jésus. Cet homme alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre. Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans une pièce de lin pur et le déposa dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait creuser dans le rocher; puis il roula une grosse pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Cependant Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre.
Le lendemain, jour qui suit la Préparation, les grands prêtres et les Pharisiens se rendirent ensemble chez Pilate. « Seigneur, lui dirent-ils, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant: Après trois jours, je ressusciterai. Donne donc l’ordre que l’on s’assure du sépulcre jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent le dérober et ne disent au peuple: Il est ressuscité des morts. Et cette dernière imposture serait pire que la première. » Pilate leur déclara: « Vous avez une garde. Allez! Assurez-vous du sépulcre, comme vous l’entendez. » Ils allèrent donc s’assurer du sépulcre en scellant la pierre et en y postant une garde.
Jean 18,1 – 19,42
Ayant ainsi parlé, Jésus s’en alla, avec ses disciples, au-delà du torrent du Cédron; il y avait là un jardin où il entra avec ses disciples. Or Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, car Jésus s’y était maintes fois réuni avec ses disciples. Il prit la tête de la cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres et les Pharisiens, il gagna le jardin avec torches, lampes et armes.
Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit: « Qui cherchez-vous? » Ils lui répondirent: « Jésus le Nazôréen. » Il leur dit: « C’est moi. » Or, parmi eux, se tenait Judas qui le livrait. Dès que Jésus leur eut dit c’est moi, ils eurent un mouvement de recul et tombèrent. A nouveau, Jésus leur demanda: « Qui cherchez-vous? » Ils répondirent: « Jésus le Nazôréen. » Jésus leur répondit: « Je vous l’ai dit, c’est moi. Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. » C’est ainsi que devait s’accomplir la parole que Jésus avait dite: « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. »
Alors Simon-Pierre, qui portait un glaive, dégaina et frappa le serviteur du grand prêtre, auquel il trancha l’oreille droite; le nom de ce serviteur était Malchus. Mais Jésus dit à Pierre: « Remets ton glaive au fourreau! La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas? »
La cohorte avec son commandant et les gardes des Juifs saisirent donc Jésus, et ils le ligotèrent. Ils le conduisirent tout d’abord chez Hanne. Celui-ci était le beau-père de Caïphe, qui était le Grand Prêtre cette année-là; c’est ce même Caïphe qui avait suggéré aux Juifs: il est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple. Simon-Pierre et un autre disciple avaient suivi Jésus. Comme ce disciple était connu du Grand Prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du Grand Prêtre. Pierre se tenait à l’extérieur, près de la porte; l’autre disciple, celui qui était connu du Grand Prêtre, sortit, s’adressa à la femme qui gardait la porte et fit entrer Pierre. La servante qui gardait la porte lui dit: « N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme? » Pierre répondit: « Je n’en suis pas! » Les serviteurs et les gardes avaient fait un feu de braise car il faisait froid et ils se chauffaient; Pierre se tenait avec eux et se chauffait aussi.
Le Grand Prêtre se mit à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit: « J’ai parlé ouvertement au monde, j’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple où tous les Juifs se rassemblent, et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi est-ce moi que tu interroges? Ce que j’ai dit, demande-le à ceux qui m’ont écouté: ils savent bien ce que j’ai dit. » A ces mots, un des gardes qui se trouvait là gifla Jésus en disant: « C’est ainsi que tu réponds au Grand Prêtre? » Jésus lui répondit: « Si j’ai mal parlé, montre en quoi; si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? » Là-dessus, Hanne envoya Jésus ligoté à Caïphe, le Grand Prêtre. Cependant Simon-Pierre était là qui se chauffait. On lui dit: « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples? » Pierre nia en disant: « Je n’en suis pas! » Un des serviteurs du Grand Prêtre, parent de celui auquel Pierre avait tranché l’oreille, lui dit: « Ne t’ai-je pas vu dans le jardin avec lui? » A nouveau Pierre le nia, et au même moment un coq chanta.
Cependant on avait emmené Jésus de chez Caïphe à la résidence du gouverneur. C’était le point du jour. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans la résidence pour ne pas se souiller et pouvoir manger la Pâque. Pilate vint donc les trouver à l’extérieur et dit: « Quelle accusation portez-vous contre cet homme? » Ils répondirent: « Si cet individu n’avait pas fait le mal, te l’aurions-nous livré? » Pilate leur dit alors: « Prenez-le et jugez-le vous-mêmes suivant votre loi. Les Juifs lui dirent: « »Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort! » C’est ainsi que devait s’accomplir la parole par laquelle Jésus avait signifié de quelle mort il devait mourir.
Pilate rentra donc dans la résidence. Il appela Jésus et lui dit: « Es-tu le roi des Juifs? » Jésus lui répondit: « Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont-ils dit de moi? » Pilate lui répondit: « Est-ce que je suis Juif, moi? Ta propre nation, les grands prêtres t’ont livré à moi! Qu’as-tu fait? » Jésus répondit: « Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, les miens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n’est pas d’ici. » Pilate lui dit alors: « Tu es donc roi? » Jésus lui répondit: « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix ». » Pilate lui dit: « Qu’est-ce que la vérité? »
Sur ce mot, il alla de nouveau trouver les Juifs au-dehors et leur dit: « Pour ma part, je ne trouve contre lui aucun chef d’accusation. Mais comme il est d’usage chez vous que je vous relâche quelqu’un au moment de la Pâque, voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs? » Alors ils se mirent à crier: « Pas celui-là, mais Barabbas! » Or ce Barabbas était un brigand.
Alors Pilate emmena Jésus et le fit fouetter. Les soldats, qui avaient tressé une couronne avec des épines, la lui mirent sur la tête et ils jetèrent sur lui un manteau de pourpre. Ils s’approchaient de lui et disaient: « Salut, le roi des Juifs! » et ils se mirent à lui donner des coups.
Pilate retourna à l’extérieur et dit aux Juifs: « Voyez, je vais vous l’amener dehors: vous devez savoir que je ne trouve aucun chef d’accusation contre lui. » Jésus vint alors à l’extérieur; il portait la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Pilate leur dit: « Voici l’homme! »
Mais dès que les grands prêtres et leurs gens le virent, ils se mirent à crier: « Crucifie-le! Crucifie-le! » Pilate leur dit: « Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le; quant à moi, je ne trouve pas de chef d’accusation contre lui. » Les Juifs lui répliquèrent: « Nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu! » Lorsque Pilate entendit ce propos, il fut de plus en plus effrayé. Il regagna la résidence et dit à Jésus: « D’où es-tu, toi? » Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors: « C’est à moi que tu refuses de parler! Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te faire crucifier? » Mais Jésus lui répondit: « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut; et c’est bien pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un plus grand péché. »
Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher, mais les Juifs se mirent à crier et ils disaient: « Si tu le relâchais, tu ne te conduirais pas comme l’ami de César! Car quiconque se fait roi, se déclare contre César. » Dès qu’il entendit ces paroles, Pilate fit sortir Jésus et le fit asseoir sur l’estrade, à la place qu’on appelle Lithostrôtos – en hébreu Gabbatha. C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: « Voici votre roi! » Mais ils se mirent à crier: « A mort! A mort! Crucifie-le! » Pilate reprit: « Me faut-il crucifier votre roi? » Les grands prêtres répondirent: « Nous n’avons pas d’autre roi que César. » C’est alors qu’il le leur livra pour être crucifié. Ils se saisirent donc de Jésus.
Portant lui-même sa croix, Jésus sortit et gagna le lieu dit du Crâne, qu’en hébreu on nomme Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent ainsi que deux autres, un de chaque côté et, au milieu, Jésus. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix: il portait cette inscription: « Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs. » Cet écriteau, bien des Juifs le lurent, car l’endroit où Jésus avait été crucifié était proche de la ville, et le texte était écrit en hébreu, en latin et en grec. Les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate: « N’écris pas le roi des Juifs, mais bien cet individu a prétendu qu’il était le roi des Juifs. » Pilate répondit: « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. » Lorsque les soldats eurent achevé de crucifier Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique: elle était sans couture, tissée d’une seule pièce depuis le haut. Les soldats se dirent entre eux: « Ne la déchirons pas, tirons plutôt au sort à qui elle ira », en sorte que soit accomplie l’Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements, et ma tunique, ils l’ont tirée au sort. Voilà donc ce que firent les soldats.
Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala. Voyant ainsi sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère: « Femme, voici ton fils. » Il dit ensuite au disciple: « Voici ta mère. » Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Après quoi, sachant que dès lors tout était achevé, pour que l’Écriture soit accomplie jusqu’au bout, Jésus dit: « J’ai soif »; il y avait là une cruche remplie de vinaigre, on fixa une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de sa bouche. Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit: « Tout est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. Cependant, comme c’était le jour de la Préparation, les Juifs, de crainte que les corps ne restent en croix durant le sabbat – ce sabbat était un jour particulièrement solennel -, demandèrent à Pilate de leur faire briser les jambes et de les faire enlever. Les soldats vinrent donc, ils brisèrent les jambes du premier, puis du second de ceux qui avaient été crucifiés avec lui. Arrivés à Jésus, ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes. Mais un des soldats, d’un coup de lance, le frappa au côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu a rendu témoignage, et son témoignage est conforme à la vérité, et d’ailleurs celui-là sait qu’il dit ce qui est vrai afin que vous aussi vous croyiez. En effet, tout cela est arrivé pour que s’accomplisse l’Écriture: Pas un de ses os ne sera brisé; il y a aussi un autre passage de l’Écriture qui dit: Ils verront celui qu’ils ont transpercé.
Après ces événements, Joseph d’Arimathée, qui était un disciple de Jésus mais s’en cachait par crainte des Juifs, demanda à Pilate l’autorisation d’enlever le corps de Jésus. Pilate acquiesça, et Joseph vint enlever le corps. Nicodème vint aussi, lui qui naguère était allé trouver Jésus au cours de la nuit. Il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes, avec des aromates, suivant la manière d’ensevelir des Juifs. A l’endroit où Jésus avait été crucifié il y avait un jardin, et dans ce jardin un tombeau tout neuf où jamais personne n’avait été déposé. En raison de la Préparation des Juifs, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.