Glossaire
Auteur d’une autobiographie (Historia calamitatum) et du Sic et non. Né au Pallet (Bretagne) en 1079, il appartient à la petite noblesse. Il abandonne le métier des armes à ses frères et se consacre aux études. En 1113, il obtient une chaire à l’Ecole cathédrale de Paris. Il est plus généralement connu pour sa relation avec Héloïse (Cf. le roman de Régine Pernoud, Héloïse et Abélard), nièce du chanoine Les chanoines sont des prêtres qui aident l'évêque dans sa tâche pastorale et sont en lien direct avec lui. Tout en faisant partie du clergé , ils mènent une vie communautaire. Fulbert. Précepteur de la jeune fille, Abélard en tombe amoureux. De leur union naît un enfant. Abélard doit alors quitter la maison de Fulbert et l’enfant est confié à la sœur d’Héloïse. Abélard, châtré par des amis de Fulbert, se réfugie comme moine dans l’abbaye de Saint-Denis. Il est théologien et philosophe, soucieux d’établir des liens entre science et théologie. Il applique à la lecture de la Bible la méthode des disputes Il s'agit d'une discussion publique sur une thèse philosophique, scientifique ou théologique. Dès l'Antiquité, en avait fixé les règles et les formes. scolastiques Du latin schola qui veut dire " école ". La théologie scolastique est l'enseignement théologique donné au Moyen-Age par les écoles et universités, qui étaient des institutions ecclésiastiques.. Ses idées suscitent de vifs débats. Il est condamné au concile de Soissons en 1121 pour ses convictions théologiques jugées incompatibles avec l’orthodoxie, notamment au sujet de la Trinité Même si les textes de l'Ancien Testament ou du Nouveau se servent des notions de Père, de Fils et d'Esprit pour dire comment Dieu se révèle, la doctrine de la Trinité en tant que telle ne s'y trouve pas. Elle a été formulée et est devenue la doctrine officielle de l'Eglise au cours des premiers siècles (concile de Nicée en 325 et 1er Concile de Constantinople en 381), non sans débats et conflits.. Mais son interdiction d’enseigner et de publier sera levée et il est élu abbé de Saint-Gildas de Rhuys. Bernard Né à Fontaine-lès-Dijon autour de 1090, mort à Clairvaux le 20 août 1153. Il entre en 1112 au monastère de Cîteaux, né d'un mouvement de réforme au sein des bénédictins de Cluny. de Clairvaux le fait condamner à nouveau au concile de Sens en 1141. Cette fois-ci, sa condamnation est confirmée par le pape Innocent II. Pierre Il entre comme à l'abbaye clunisienne de Sauxillanges. Très jeune, à 20 ans, il devient prieur de Vézelay. le Vénérable le recueille à Cluny où il meurt en 1142.
Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d’Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d’ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés
On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi » Réforme radicale » ou » aile gauche de la Réformation « . Poussant à l’extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l’Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif. Ils seront appelés » rebaptiseurs » (c’est l’étymologie du mot » ana-baptistes « ) par leurs adversaires car refusant le baptême des enfants, ils baptisent à nouveau les adultes qui se convertissent. Ils récusent également toute forme d’alliance entre l’Eglise et les autorités politiques. Plusieurs formes différentes d’anabaptisme apparaissent presque simultanément au 16e siècle. En Suisse, c’est un mouvement non-violent. En Autriche, il prend une forme communautaire. En Allemagne, on les appelle Schwärmer (illuminés). Pour ceux-ci, il existe une révélation qui dépasse l’Ecriture, une » illumination » directe par des visions et des songes. Ils croient que le temps du jugement est arrivé et que le Royaume de Dieu va bientôt devenir une réalité visible. Sous la conduite notamment de Thomas Müntzer C'est un prêtre de l'ordre des Augustins. Il étudie la mystique médiévale et reçoit également une formation humaniste., ils élaborent une utopie socio-politique révolutionnaire qui sera réprimée dans le sang lors de la Guerre des Paysans (1525). En Hollande, il y aura l’expérience millénariste Croyance dans un règne terrestre à la fin des temps, inauguré par le et ses élus, qui durera pendant 1000 ans. La pensée millénariste s'appuie en particulier sur des textes du livre de l'Apocalypse. du Royaume de Münster Après 1530, sous l'influence de Melchior Hoffman, un mouvement se développa, marqué par l'idée que la fin des temps était proche. On en vint à appeler les fidèles à prendre les armes pour établir le règne de Dieu.
Augustin est sans doute le plus célèbre des Pères de l’Eglise. C’est lui qui a laissé l’œuvre la plus abondante, la mieux conservée et qui a produit un héritage important, même si ses héritiers n’ont pas toujours été fidèles à la pensée du maître. Il est aussi connu à cause de son livre Les Confessions, où il parle de sa vie à la première personne. Augustin est né en Afrique à Thagaste, dans une famille de la classe moyenne. Seule sa mère Monique était chrétienne. Brillant élève, il peut continuer ses études de rhétorique grâce à l’appui financier d’un ami de son père. Il est très ambitieux et voudrait gravir les échelons de la société romaine. Il fait remonter lui-même le tournant majeur de sa vie à la lecture de l’Hortensius de Cicéron. Commence alors pour Augustin une quête de la vérité qui aboutira quatorze ans plus tard au baptême, puis à la prêtrise et à sa charge d’évêque d’Hippone. Entre temps, il découvre la philosophie, tout en lisant la Bible qui le déçoit beaucoup. Nommé rhéteur à Milan en 384, il rencontre Ambroise dont la qualité de la prédication lui permet de se faire une autre idée de la foi chrétienne. En même temps il découvre, sans doute à partir de la philosophie de Plotin, la voie de l’intériorité. A la suite d’une expérience spirituelle, il renonce à son métier. Il mène pendant quelque temps une vie monastique en communauté.
De retour en Afrique, après la mort de sa mère et de son fils Adéodatus, sa vie se confond avec sa double tâche d’évêque et de théologien. Il a contribué au maintien de l’unité de l’Eglise en Afrique, fortement menacée par des hérésies et isolée après la chute de Rome. Il meurt le 28 août 430 dans Hippone assiégée par les Vandales, laissant 800 sermons, 300 lettres, et une centaine de traités. La Cité de Dieu, ouvrage apologétique rédigé à la fin de sa vie, reste son chef d’œuvre. Son traité dogmatique La Trinité a exercé une influence décisive sur la doctrine trinitaire occidentale.
On appelle » béguines » des femmes qui, depuis le 13e siècle, se regroupent dans des communautés sans appartenir à un ordre spécifique et sans suivre une règle monastique particulière. Elles ne sont donc pas considérées comme religieuses par les autorités ecclésiastiques. L’étymologie de leur nom reste obscure. Tantôt, on l’a fait venir de la sainte Begga (morte en 695), tantôt du nom d’un prêtre liégeois, Lambert » le Bègue » (mort en 1177). Plus vraisemblablement, il y a un lien avec le nom » albigeois Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d'Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d'ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés . » (utilisé alors pour désigner d’une manière générale des hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique.) ou encore avec leur habit de couleur » beige « . L’équivalent masculin de » béguine » est » bégard « . Les béguines suivent un idéal de pauvreté et de chasteté. Ce mouvement de pauvreté qui débute au 12e siècle a suscité d’abord à Nivelles (résidence des ducs de Brabant), puis en Allemagne de tels regroupements de femmes. D’abord accompagnées spirituellement par des cisterciens, puis par des dominicains et franciscains, elles sont très influencées par la mystique Vient du verbe grec muein qui veut dire " se fermer (les lèvres et les yeux) ". Un type de piété que l'on peut caractériser comme suit :un but : l'expérience d'une relation à Dieu/au divin qui peut aller jusqu'à une forme d'union, voire de fusion avec lui (unio mystica) une pratique : contemplation, méditation, ascèse, etc.
Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l’ordre des Dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. à l’âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518). Excommunié, il s’enfuit à Wissembourg en Alsace où il prêche l’Evangile. Pourchassé à nouveau, il trouve refuge à Strasbourg (1523). Il y est nommé prédicateur en 1524. En 1529, la ville passe à la Réforme. Quand Calvin arrive dans cette ville (1538), Bucer y travaille depuis quatorze ans déjà : il a eu le temps d’organiser une Eglise selon les idées réformatrices dont maints caractères seront repris à Genève quand Calvin y retournera. Ce qui caractérise Bucer, c’est son sens de l’unité. Il travaillera en vain à des compromis entre les positions de Luther et de Zwingli C'est le principal Réformateur de la Suisse Alémanique. Après des études latines à Berne, il fréquente les universités de Vienne et de Bâle. sur la cène C'est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui., ou à des accords avec les anabaptistes On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi " Réforme radicale " ou " aile gauche de la Réformation ". Poussant à l'extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l'Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif. et même avec les théologiens catholiques (colloques de 1540-1541). Sur ordre de Charles-Quint, il doit quitter Strasbourg (1549). Il se réfugie à Cambridge où il enseignera jusqu’à sa mort. Il contribuera à réviser le Prayer Book
Du grec
Credo signifie en latin » je crois « . On appelle » Credo » ou symboles La confession de foi est un texte de référence qui exprime la doctrine de l'Eglise. Elle a pour but de maintenir une prédication fidèle de l'Evangile. de foi les textes des premiers siècles à travers lesquels l’Eglise primitive a exprimé le contenu de sa foi. Il s’agit du Symbole des Apôtres (fin du 2e siècle), du Symbole de Nicée (325), du Symbole de Nicée-Constantinople (381) qui expriment la foi chrétienne de manière trinitaire Même si les textes de l'Ancien Testament ou du Nouveau se servent des notions de Père, de Fils et d'Esprit pour dire comment Dieu se révèle, la doctrine de la Trinité en tant que telle ne s'y trouve pas. Elle a été formulée et est devenue la doctrine officielle de l'Eglise au cours des premiers siècles (concile de Nicée en 325 et 1er Concile de Constantinople en 381), non sans débats et conflits. : Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Aujourd’hui on utilise généralement le mot Credo pour désigner le Symbole des Apôtres dans son usage liturgique
La foi ardente des chrétiens du Moyen Age explique bien des aspects des Croisades. Dès le 4e siècle, les pèlerinages en Terre sainte sont de vastes mouvements populaires qui témoignent de cette foi : il s’agit de mieux connaître et imiter son Seigneur en allant sur les lieux où il a vécu. Mais très vite vont se mélanger aux intentions de pèlerinages des motifs politiques et commerciaux. Les Croisades vont ainsi permettre un affermissent temporel et spirituel de la papauté. C’est l’évolution de la situation des Lieux saints (en 1009, destruction du Saint Sépulcre par les Arabes) qui va donner aux Croisades une dimension délibérément guerrière. Il s’agit alors de « libérer les lieux saints du pouvoir musulman ».
Le mot « croisade » désigne aussi une action d’envergure menée pour combattre les hérétiques
Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique., ainsi la croisade contre les Albigeois
Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d'Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d'ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés
..
L’abréviation des dominicains est O.P. du latin
L’ordre des dominicains a une branche féminine et un Tiers Ordre
Le mot désigne un groupe de personnes qui se sentent proches d'une spiritualité particulière et qui en vivent certaines modalités tout en restant laïcs. Les grands ordres, , , , etc..
Né à Gap dans le Dauphiné, son itinéraire est étroitement lié à celui de Calvin
Réformateur français né à Noyon. Il a une formation d'humaniste, étudiant les lettres, la philosophie, le droit, l'hébreu, le grec, la théologie en divers lieux universitaires (Paris, Orléans, Bourges). dont il est le compagnon et l’ami. C’est en 1509 qu’il vient à Paris pour ses études. Il y fréquente les humanistes : Lefèvre
Comme Calvin, il est originaire de Picardie. Il est ordonné prêtre. d’Etaples, Gérard Roussel, Guillaume Budé. Il raconte sa conversion (que l’on place en 1521) en des termes analogues à ceux de Calvin
Réformateur français né à Noyon. Il a une formation d'humaniste, étudiant les lettres, la philosophie, le droit, l'hébreu, le grec, la théologie en divers lieux universitaires (Paris, Orléans, Bourges).. Désormais il se met au service des idées de la Réforme, à Meaux, dans le Dauphiné, en Guyenne, à Bâle, Zurich, Montbéliard, Strasbourg, Berne, Aigle, Neuchâtel, Lausanne, Genève. On considère qu’il a écrit la première dogmatique réformée de langue française intitulée »
Ordre religieux fondé par François Il est né en 1182, dans la famille Bernardone, à Assise. Son père Pietro, un riche marchand, le prénomme Francesco (François). d’Assise (1182-1226). Entendant le texte de l’évangile selon Matthieu (10,7-11) où Jésus annonce aux disciples qu’ils doivent aller prêcher dans la pauvreté, François décide de devenir prédicateur itinérant. Rejoint par quelques compagnons, et avec l’autorisation du pape, ils vont de lieu en lieu pour annoncer la Parole de Dieu en vivant dans la pauvreté. Puis ils établissent un premier monastère. Pour les femmes, un ordre, les Clarisses, est fondé par une jeune fille d’Assise nommée Claire. Puis un troisième ordre, ou Tiers-Ordre, voit le jour, pour aider les laïcs à vivre dans leur vie quotidienne les conseils évangéliques (pauvreté, chasteté, obéissance) remis en vigueur par François. L’ordre des Frères Mineurs ou Franciscains est créé. La règle de 1221, remaniée en 1223, en fixe définitivement l’organisation.
A sa suite apparaissent d’autres ordres mendiants, en particulier les Dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. qui vont fortement influencer la vie religieuse du 13e siècle. A ce même moment, des conflits internes entre spirituels et conventuels agitent le mouvement : les spirituels cherchent le respect littéral de la Règle, en particulier le vœu de pauvreté ; les conventuels se rapprochent plutôt des ordres établis.
Il est né en 1182, dans la famille Bernardone, à Assise. Son père Pietro, un riche marchand, le prénomme Francesco (François). Pietro Bernardone faisait du commerce avec la France et son épouse, Pica, était d’origine provençale. François connaît une enfance comblée, sans soucis matériels et entourés d’amis. Il s’est tout naturellement préparé à prendre la succession de son père. Mais il rêvait de devenir chevalier. Sa première expérience fut désastreuse : après une guerre contre la ville voisine de Pérouse, il s’est retrouvé pendant un an en prison. Puis il tombe malade.
En 1205, à vingt-trois ans, il vit une révélation dans l’église Saint-Damien. Il entend le Christ lui demander de réparer son église. Comme celle-ci est en effet en train de tomber en ruines, il s’attaque aux travaux de rénovation. Bientôt, il comprend que l’appel concerne l’église d’une manière plus large.
L’année suivante, il rompt avec sa famille et renonce à ses biens. Pendant deux ans, il soigne des lépreux et réparé des chapelles. Et, en 1208 – à vingt-six ans – il découvre, en entendant l’Evangile à la messe, que sa vocation est de le vivre à la lettre. Très vite, des hommes viennent le rejoindre. Ils vont à Rome demander au pape son accord pour cette forme nouvelle de vie dans l’Eglise. Puis des femmes adoptent le même style de vie : on les appellent » Clarisses « , du nom de la première d’entre elles, Claire, une jeune fille d’Assise. Des laïcs ensuite demandent à mener cette forme de vie évangélique, tout en restant avec leur famille et leur métier. Ce fut le Troisième Ordre, qui complète la Fraternité. Des frères partent pour les autres pays d’Europe. En 1219, François lui-même va en Egypte pour convertir le sultan. Les deux hommes se quittent dans l’estime mutuelle. Il a alors abandonné la direction de son ordre et s’est retiré pour écrire un projet de vie, une règle pour ses frères. En 1223, il reçoit l’approbation du pape. Il fête Noël à Greccio, où il réalise la première crèche vivante.
Cherchant de plus en plus une relation proche avec le Christ, François se retire dans la montagne de l’Alverne. C’est là, où il reçoit les traces de la Passion de Jésus (stigmates) qui se manifestent visiblement dans son corps. Malade, souffrant des yeux et presque aveugle, il se retire à Saint-Damien, compose le Cantique des Créatures et son Testament. Et le 3 octobre 1226, à 44 ans, il meurt.
En 1228, il est canonisé, et le pape fait construire en son honneur une basilique à Assise
Vient d’un verbe grec (
En rupture avec la culture du Moyen Age Période de l'histoire entre l'Antiquité et les temps modernes. On fait généralement débuter le Moyen Age à la chute de l'Empire romain en 476., l’humanisme se caractérise par une redécouverte de l’Antiquité et de ses textes, notamment bibliques, qui vont être source d’inspiration en littérature, peinture, musique, sculpture. Les humanistes vont poser les bases de l’étude moderne des textes et, renouvelant leur approche, ils vont bouleverser un certain nombre d’idées reçues. C’est aussi un siècle de découvertes, d’innovations, de libérations des cadres anciens. Les Réformes religieuses sont incontestablement liées à ce renouveau dans tous les domaines, en particulier le retour aux textes bibliques dans leur langue originelle et leur étude selon les méthodes nouvelles
Jusqu’à la fin du Moyen Age, c’est l’institution ecclésiale qui se chargeait de l’enquête concernant les hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique., le bras séculier mettant en œuvre leur éventuelle condamnation. A partir de ce moment-là, notamment dans le contexte de la persécution des vaudois Ce mouvement tire son nom de celui de son fondateur : un certain Pierre Valdo (Valdès ou Vaudès) qui vécut à Lyon à la fin du 12e et au début du 13e siècle. Vers l'an 1170, il vendit tous ses biens pour vivre dans la pauvreté et se consacrer à la prédication de l'Evangile. et albigeois Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d'Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d'ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés ., c’est une institution particulière soumise à l’évêque qui va en être chargée : l’Inquisition. En 1231/1232, à l’instigation du pape Grégoire IX, l’Inquisition est centralisée sous l’autorité papale. Gérée surtout par des dominicains L'abréviation des dominicains est O. P., elle met au point un processus particulier :
-
exigence adressée aux hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique. de pratiquer l’auto-accusation ;
-
exhortation des fidèles à la dénonciation ;
-
convocation de l’accusé ;
-
éventuellement arrestation pour comparution devant le tribunal ;
-
enquête en vue de l’aveu (pas de révélation des noms des dénonciateurs et témoins ; pas de défense acceptée).
A partir de 1252, le pape Innocent IV permet l’usage de la torture. En 1542, le pape Paul III établit à la place de l’Inquisition la » Congrégation romaine et universelle de l’Inquisition » (le » Saint Office « ). Au Concile de Vatican II, sur proposition du pape Paul VI, le » Saint Office » devient la » Congrégation pour la doctrine de la foi « . Aujourd’hui, selon l’article 48 de la Constitution apostolique sur la Curie romaine
Mani est né en Perse en 216. Son père était un prince parthe et sa mère une judéo-chrétienne, de famille royale elle aussi. Il a été élevé dans la tradition judéo-chrétienne perse. Très jeune, il aurait reçu de l’Esprit la révélation de la guerre entre la lumière et les ténèbres. Il part en Inde où il entre en contact avec le bouddhisme. De là, il fonde une religion syncrétiste, le manichéisme, dont la base est la lutte originaire entre les ténèbres et la lumière. Il prêche cette religion dans tout l’empire perse pendant les trente années du règne de Shapour 1e qui est très tolérant vis à vis des religions étrangères qui peuvent exister à côté du zoroastrisme, religion officielle de la Perse. A la faveur des campagnes militaires entre l’empire perse et l’empire romain, le manichéisme se répand en occident. En 274, le nouvel empereur perse Bahrâm 1e prend le contre-pied de son ennemi l’Empire romain et déclenche une répression contre les religions étrangères. Mani est arrêté et décapité. Mais le manichéisme continuera son expansion grâce aux écrits laissés par Mani et à ses disciples. Le manichéisme sera dénoncé et combattu par les chrétiens à partir du 4e siècle, notamment par Augustin. On retrouve des idées du manichéisme chez les cathares Du grec katharos qui veut dire " pur ", il s'agit d'un mouvement religieux qui se considère comme chrétien. Il se développe en Lombardie et en Languedoc dans la deuxième moitié du 12e siècle. combattus comme hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique. par l’Inquisition Jusqu'à la fin du Moyen Age, c'est l'institution ecclésiale qui se chargeait de l'enquête concernant les , le bras séculier mettant en œuvre leur éventuelle condamnation. A partir de ce moment-là, notamment dans le contexte de la persécution des et , c'est une institution particulière soumise à l'évêque qui va en être chargée : l'Inquisition. au 12e siècle
Période de l’histoire entre l’Antiquité et les temps modernes. On fait généralement débuter le Moyen Age à la chute de l’Empire romain en 476. On considère qu’il s’achève avec la chute de Constantinople en 1453, ou encore en 1492 date de la découverte de l’Amérique
Au 16e siècle, quand les difficultés commencent pour les protestants français, certains d’entre eux considèrent que pour éviter la persécution, il vaut mieux se conformer extérieurement aux pratiques officielles, cacher ses convictions réelles et, à l’instar du personnage biblique de Nicodème, » venir à Jésus la nuit » (Jean 3/2). Le Réformateur français Jean Calvin Réformateur français né à Noyon. Il a une formation d'humaniste, étudiant les lettres, la philosophie, le droit, l'hébreu, le grec, la théologie en divers lieux universitaires (Paris, Orléans, Bourges). dénonce le manque de courage de ceux qui n’osent pas afficher leur foi au grand jour. Il écrira contre eux un texte très sévère, les affublant du sobriquet moqueur de » Nicodémites » dénonçant leur double jeu et leur double langage
Il étudie la théologie à Heidelberg. Il se lie avec Capiton Il a fait des études de théologie, de médecine, de droit. C'est un humaniste, helléniste et hébraïsant., Erasme Né à Rotterdam, il fut appelé " le prince des humanistes ". Il entra au couvent des Augustins. et Mélanchthon C'est un des grands Réformateurs allemands. Il fit ses études à Heidelberg et Tübingen.. Humaniste, il apprend le grec et l’hébreu. Il devient prêtre en 1510, entre au couvent en 1520. C’est là que mûrissent ses idées réformatrices. Arrivé à Bâle en 1523, il travaille à la Réforme dans cette ville. Il écrit plusieurs commentaires bibliques. Après l’abolition de la messe (1529), il y organise l’Eglise en donnant une place importante aux laïcs. Au sujet de la cène C'est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui., il considère que le Christ y est présent de manière symbolique.
Comme Jean Calvin auquel il est apparenté, Pierre Robert, dit Olivétan, est originaire de Noyon. Il fait ses études à Orléans puis doit s’enfuir en 1528 à Strasbourg où il apprend l’hébreu avec Bucer Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l'ordre des à l'âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518). et Capiton Il a fait des études de théologie, de médecine, de droit. C'est un humaniste, helléniste et hébraïsant.. On le retrouve instituteur à Neuchâtel (1531), précepteur à Genève (1532), instituteur dans le Piémont (1533). Il y a chez lui un incontestable souci pédagogique. Il publie en 1533 une Instruction des enfans. A la demande de Guillaume Farel, il traduit en moins de deux ans la Bible en français, à partir des textes originaux. Il meurt en Italie en 1538
On désigne ainsi les ordres qui se développent s’inscrivent dans le mouvement médiéval de retour à une pauvreté évangélique. Non seulement les moines et moniales, mais encore le monastère et l’ordre lui-même s’engagent à vivre dans la pauvreté. Les membres gagnent leur vie par le travail manuel et la mendicité. Dans un premier temps, on compte parmi les ordres mendiants les franciscains Ordre religieux fondé par d'Assise (1182-1226). Entendant le texte de l'évangile selon Matthieu (10,7-11) où Jésus annonce aux disciples qu'ils doivent aller prêcher dans la pauvreté, François décide de devenir prédicateur itinérant. et les dominicains L'abréviation des dominicains est O. P.. Plus tard, on élargit la notion à d’autres ordres, comme les carmes et les augustins
L’étymologie grecque de ce mot signifie l’opinion (doxa) droite (orthè). C’est l’ensemble des idées ou conceptions traditionnellement admises dans une discipline (art, science, morale…) ou une institution (parti, école, Eglise…). En théologie, ce terme désigne la conformité aux opinions, croyances et doctrines reconnues comme officielles par l’Eglise. Il s’oppose à hétérodoxie (qui s’écarte de la doctrine reçue) et à hérésie
Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique.. On considère que l’ensemble des Eglises reconnaissent dans les formulations des quatre premiers conciles oecuméniques l’expression orthodoxe de la foi chrétienne.
Mais le mot orthodoxie (ou le qualificatif orthodoxe) a aussi un sens plus précis. Il désigne les Eglises d’Orient, appelées encore Eglises orthodoxes, qui se sont séparées de l’Eglise romaine en 1054 lors du schisme d’Orient. Les Eglises orthodoxes n’acceptent pas l’autorité universelle du pape, ni son infaillibilité.
Dans l’Antiquité, le maître était souvent désigné comme » Père « . De ce fait, ce nom revient aux évêques, mais on étend ce sens de Père à des écrivains reconnus comme témoins de la tradition authentique de l’Eglise. Sont donc appelés Pères de l’Eglise les théologiens des premiers siècles, jusqu’aux 7e/8e siècles. En patristique (recherche sur les textes des Pères de l’Eglise), on appelle » Pères Apostoliques » ceux qui succèdent directement aux apôtres. Pour les suivants, on distingue entre » Pères latins » et » Pères grecs » selon la langue dans laquelle ils rédigeaient leurs écrits. Par exemple, Jean Chrysostome est un » Père grec « , Augustin un » Père latin «
Ce mouvement de réforme a été initié et conduit par le pape et bénédictin Grégoire VII (devenu pape en 1073). Il se bat avec véhémence contre la simonie La simonie désigne la vente ou l'achat, voire le trafic de charges ecclésiastiques. Le le réprouve et prévoit une punition. et le mariage des prêtres, pour la » pureté et la liberté de l’Eglise « . Mais la réforme s’oppose aussi aux droits de l’empereur dans le choix du pape, à l’accès de non-religieux aux postes de dirigeants de l’Eglise, etc. A l’issue de la réforme, les pouvoirs spirituel et séculier sont mieux séparés mais la place prépondérante de la papauté est réaffirmée. La hiérarchie ecclésiale est davantage soudée et placée sous l’autorité ultime centralisée du pape. Le collège des cardinaux et la curie romaine se développent
L’adjectif » régulier » vient du mot latin regula (règle) et désigne des religieux liés par une règle monastique. On l’oppose à » séculier « . Cet adjectif vient du mot latin saeculum (siècle, temps présent) et désigne un clerc qui exerce son ministère dans le » siècle « , c’est-à-dire le monde. Il peut être lié par différents engagements religieux mais sans avoir à obéir à une règle monastique. On distingue ainsi le clergé régulier (où le prêtre est moine d’un ordre religieux) du clergé séculier (où le prêtre vit en dehors d’une structure monastique et est directement dépendant de l’évêque du lieu)
Né à Arbrissel en Bretagne, Robert est, d’après son biographe, un fils de prêtre (les prêtres séculiers n’étaient pas encore tenus au célibat). A la mort de son père, il devient à son tour curé d’Arbrissel. Vers 1078, il part à Paris pour continuer ses études. Puis il va à Rennes, devient archiprêtre et épaule l’évêque de Rennes dans ses entreprises réformatrices (Réforme grégorienne Ce mouvement de réforme a été initié et conduit par le pape et bénédictin Grégoire VII (devenu pape en 1073). Il se bat avec véhémence contre la et le mariage des prêtres, pour la " pureté et la liberté de l'Eglise ".). A la mort de l’évêque, il s’enfuit à Angers, et quelques années plus tard, il se retire » au désert » : dans les forêts de l’ouest de la France. Des disciples le rejoignent. Il fonde une abbaye de chanoines Les chanoines sont des prêtres qui aident l'évêque dans sa tâche pastorale et sont en lien direct avec lui. Tout en faisant partie du clergé , ils mènent une vie communautaire. à La Roë, en Mayenne. Sur demande du pape Urbain II, il part à nouveau prêcher sur les routes. Des disciples, parmi eux beaucoup de femmes, le suivent. Le groupe se fixe à Fontevrault, à l’est de Saumur. Vers 1101, Robert y fonde un monastère double : hommes et femmes sont strictement séparés et la direction de l’ensemble incombe à une femme. Fin octobre 1115, il choisit Pétronille de Chemillé comme abbesse générale, ayant autorité sur les frères et les soeurs, et sur toutes les maisons de l’ordre (près d’une vingtaine de prieurés du vivant du fondateur). Composée de quatre abbayes qui comptent jusqu’à une centaine d’hommes et près de 500 femmes, la fondation de Fontevrault a la particularité d’avoir toujours été dirigée par une femme. 36 abbesses se succèdent à sa tête jusqu’à ce que les moines et les moniales en soient chassés à la Révolution
L’Eglise a connu de nombreux schismes Ce terme vient du verbe grec schizein qui veut dire " déchirer ", " fendre " et du substantif schisma " division " " séparation ". Aujourd'hui, dans son usage profane, ce mot s'apparente à celui de division, de dissidence.* au cours de l’histoire. Les deux principaux sont le Schisme d’Orient (1054) qui a vu la séparation de l’Eglise d’Orient (Eglises orthodoxes) et de l’Eglise d’Occident (Eglise romaine) et le Grand Schisme d’Occident. Ce dernier va durer de 1378 à 1417. Il a pour origine les rivalités entre le pape de Rome et les rois de France. La papauté va s’installer à Avignon puis elle retourne à Rome et finalement il y aura à la fois des papes à Rome et à Avignon. Une première tentative de réunification échoue au concile de Pise (1409). Il faut attendre le concile de Constance (1414-1418) pour obtenir, sous l’autorité de l’empereur Sigismond de Germanie, la réunification de la papauté à Rome avec l’élection de Martin V.
Du nom de la ville de Tabor en Bohême méridionale (actuelle République tchèque). Les plus radicaux des disciples de Jan Hus, fuyant Prague, s’y replient en 1420 et la déclarent » ville élue « . Ils prennent alors le nom de taborites