Glossaire
Auteur d’une autobiographie (Historia calamitatum) et du Sic et non. Né au Pallet (Bretagne) en 1079, il appartient à la petite noblesse. Il abandonne le métier des armes à ses frères et se consacre aux études. En 1113, il obtient une chaire à l’Ecole cathédrale de Paris. Il est plus généralement connu pour sa relation avec Héloïse (Cf. le roman de Régine Pernoud, Héloïse et Abélard), nièce du chanoine Les chanoines sont des prêtres qui aident l'évêque dans sa tâche pastorale et sont en lien direct avec lui. Tout en faisant partie du clergé , ils mènent une vie communautaire. Fulbert. Précepteur de la jeune fille, Abélard en tombe amoureux. De leur union naît un enfant. Abélard doit alors quitter la maison de Fulbert et l’enfant est confié à la sœur d’Héloïse. Abélard, châtré par des amis de Fulbert, se réfugie comme moine dans l’abbaye de Saint-Denis. Il est théologien et philosophe, soucieux d’établir des liens entre science et théologie. Il applique à la lecture de la Bible la méthode des disputes Il s'agit d'une discussion publique sur une thèse philosophique, scientifique ou théologique. Dès l'Antiquité, en avait fixé les règles et les formes. scolastiques Du latin schola qui veut dire " école ". La théologie scolastique est l'enseignement théologique donné au Moyen-Age par les écoles et universités, qui étaient des institutions ecclésiastiques.. Ses idées suscitent de vifs débats. Il est condamné au concile de Soissons en 1121 pour ses convictions théologiques jugées incompatibles avec l’orthodoxie, notamment au sujet de la Trinité Même si les textes de l'Ancien Testament ou du Nouveau se servent des notions de Père, de Fils et d'Esprit pour dire comment Dieu se révèle, la doctrine de la Trinité en tant que telle ne s'y trouve pas. Elle a été formulée et est devenue la doctrine officielle de l'Eglise au cours des premiers siècles (concile de Nicée en 325 et 1er Concile de Constantinople en 381), non sans débats et conflits.. Mais son interdiction d’enseigner et de publier sera levée et il est élu abbé de Saint-Gildas de Rhuys. Bernard Né à Fontaine-lès-Dijon autour de 1090, mort à Clairvaux le 20 août 1153. Il entre en 1112 au monastère de Cîteaux, né d'un mouvement de réforme au sein des bénédictins de Cluny. de Clairvaux le fait condamner à nouveau au concile de Sens en 1141. Cette fois-ci, sa condamnation est confirmée par le pape Innocent II. Pierre Il entre comme à l'abbaye clunisienne de Sauxillanges. Très jeune, à 20 ans, il devient prieur de Vézelay. le Vénérable le recueille à Cluny où il meurt en 1142.
Ce mot désigne des repas communautaires partagés entre chrétiens, accompagnés de prières, mais distincts du repas du Seigneur (appelé aussi eucharistie Vient du verbe grec eucharistein (" rendre grâces "). Le mot désigne aujourd'hui le repas célébré en mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples. ou cène C'est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui.). Directement calqué sur le mot grec agapê, charité, il souligne le caractère fraternel et communautaire de ces repas. On le trouve mentionné dans l’épître de Jude, verset 12. Ces agapes sont fréquemment attestées dans les écrits chrétiens jusqu’au 3e siècle et semblent avoir perdu de l’importance après. Aujourd’hui, on les célèbre à nouveau dans certaines Eglises
Philosophe et théologien, ce dominicain L'abréviation des dominicains est O. P. s’applique à diffuser et commenter les écrits retrouvés d’Aristote et des savants juifs et arabes. Il est encore connu comme naturaliste, ayant proposé une classification des plantes. Ses propres analyses le poussent à critiquer un nombre important de convictions mythologiques en matière de nature
Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d’Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d’ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés
Le mot « âme » a été et est encore souvent utilisé dans un sens assez vague pour désigner la part la plus intime, la plus profonde de l’être humain, celle qui a du mal à se dire par un langage rationnel, ce qui s’éprouve sans toujours pouvoir s’exprimer, la vie intérieure dans ce qu’elle a d’indicible.
Ce terme d’âme a son origine dans la pensée grecque qui considère que l’être humain est fait de plusieurs parties : le corps, l’âme et l’esprit. L’âme est le composant immatériel. Dotée de l’immortalité, elle est distincte du corps voué à la disparition. Cette conception est étrangère à la vision biblique qui souligne avant tout l’unité de la personne et annonce sa résurrection y compris celle du corps. On voit donc le contresens que peut entraîner l’utilisation du terme d’âme dans certaines traductions de la Bible.
Le mot grec psychè a toutefois été utilisé par la Septante
Traduction grecque de la Bible hébraïque entreprise par les communautés juives d'Alexandrie en Egypte au 3e siècle av. JC. pour traduire l’hébreu nefesh. Ce vocable désigne dans l’Ancien Testament la gorge, la respiration, donc la vie et plus largement l’être vivant dans son unité concrète. On retrouve ce sens dans l’origine latine du mot âme qui vient de animus ou anima, à l’origine « souffle », « vent ». Dans le Nouveau Testament la psychè c’est l’être entier, la vie physique (Matthieu 2,20), l’existence humaine (Matthieu 6,25), la personne en vie (Luc 6,9). Aimer Dieu « de toute son âme » (psychè), c’est s’engager totalement envers lui (Luc 10,27).
On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi » Réforme radicale » ou » aile gauche de la Réformation « . Poussant à l’extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l’Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif. Ils seront appelés » rebaptiseurs » (c’est l’étymologie du mot » ana-baptistes « ) par leurs adversaires car refusant le baptême des enfants, ils baptisent à nouveau les adultes qui se convertissent. Ils récusent également toute forme d’alliance entre l’Eglise et les autorités politiques. Plusieurs formes différentes d’anabaptisme apparaissent presque simultanément au 16e siècle. En Suisse, c’est un mouvement non-violent. En Autriche, il prend une forme communautaire. En Allemagne, on les appelle Schwärmer (illuminés). Pour ceux-ci, il existe une révélation qui dépasse l’Ecriture, une » illumination » directe par des visions et des songes. Ils croient que le temps du jugement est arrivé et que le Royaume de Dieu va bientôt devenir une réalité visible. Sous la conduite notamment de Thomas Müntzer C'est un prêtre de l'ordre des Augustins. Il étudie la mystique médiévale et reçoit également une formation humaniste., ils élaborent une utopie socio-politique révolutionnaire qui sera réprimée dans le sang lors de la Guerre des Paysans (1525). En Hollande, il y aura l’expérience millénariste Croyance dans un règne terrestre à la fin des temps, inauguré par le et ses élus, qui durera pendant 1000 ans. La pensée millénariste s'appuie en particulier sur des textes du livre de l'Apocalypse. du Royaume de Münster Après 1530, sous l'influence de Melchior Hoffman, un mouvement se développa, marqué par l'idée que la fin des temps était proche. On en vint à appeler les fidèles à prendre les armes pour établir le règne de Dieu.
Le grec anathèma signifie littéralement » ce qu’on place par-dessus « , » ce qu’on offre par surcroît « , » ce qu’on met à part « . Ce terme appartient déjà au langage religieux avant le christianisme. Il désigne l’offrande faite à une divinité ou encore ce que l’on appelle des ex voto comme en témoigne Luc 21,5.
Il traduit dans la Septante (la Bible en grec) le terme hébreu qui signifie « mis à l’interdit », donc « exclu de la communauté ». L’interdit a un rapport étroit avec le sacré, soit que la personne ou l’objet souille l’espace sacré, soit qu’il est déclaré interdit parce que réservé à Dieu, comme pour le butin de guerre par exemple dans l’Ancien Testament.
Ce mot est présent avec d’autres significations dans le Nouveau Testament où il est très rare. C’est alors un serment par lequel, en cas de parjure, on affirme s’en remettre au jugement, à la malédiction de Dieu (Actes 23,14), une imprécation pour vouer quelqu’un à la malédiction de Dieu (1Corinthiens 12,3;16,22, Galates 1,8s). C’est encore le fait d’être séparé de Dieu (Romains 9,3).
Dans l’Antiquité chrétienne, le mot anathème désigne la mise au ban de la communauté. L’anathème est généralement porté contre les hérétiques qui combattent la doctrine ou l’autorité de l’Eglise. Le concile d’Elvire en 306 est le premier à comporter des anathèmes, qui deviendront ensuite très fréquents.
L’Eglise d’Angleterre est née de la rupture d’Henri VIII avec le pape Clément VII qui lui avait refusé l’annulation de son mariage. Mais c’est son successeur, Edouard VI, qui va amener l’Eglise d’Angleterre vers la Réforme. Une nouvelle liturgie, le Prayer Book (Livre de prière), est adoptée en 1549. Sa 2e édition (1552) est fortement marquée d’une empreinte protestante, sous l’influence notamment de Bucer Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l'ordre des à l'âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518).. Mais l’anglicanisme ne s’installe véritablement que sous le long règne d’Elisabeth 1e (1558-1603) qui fut excommuniée en 1570. Un exposé de la foi, les Trente-Neuf Articles, d’inspiration protestante, paraît en 1571. C’est aujourd’hui encore la base doctrinale de l’anglicanisme : affirmation de l’autorité des Ecritures, reconnaissance de deux seuls sacrements : le baptême et la cène, possibilité de mariage pour les ministres du culte. Aujourd’hui les femmes peuvent être ordonnées prêtres et évêques, ce qui a suscité des tensions vives au sein de la Communion anglicane et avec l’Eglise romaine. La tradition anglicane garde toutefois encore bien des aspects du catholicisme : hiérarchie, formes liturgiques, succession apostolique historique L'expression " succession apostolique " désigne, de manière large, la continuité de l'apostolicité de l'Eglise c'est-à-dire sa fidélité à l'enseignement originel posé par les apôtres. Mais cette expression s'entend souvent, de manière plus étroite, d'une succession historique d'évêques remontant sans interruption jusqu'aux apôtres.. L’anglicanisme ce n’est pas seulement l’Eglise d’Angleterre, c’est 70 millions de fidèles partout dans le monde
Anselme naît à Aoste , dans le Piémont. A 15 ans, il veut se faire moine mais change d’avis. A la mort de sa mère, il quitte son père et prend la direction de la France » à la recherche du plaisir « . Il poursuit des études à l’abbaye bénédictine du Bec en Normandie, attiré par la renommée de cette école. A 27 ans, il y entre comme moine. Très vite, il est choisi comme prieur. On souligne la douceur avec laquelle il remplit sa fonction. Il devient abbé en 1073 et entreprend en même temps une intense réflexion théologique. Selon lui, puisque Dieu est le créateur de la raison, celle-ci, loin de s’opposer aux vérités de la foi, doit pouvoir en rendre compte. Philosophe, moine et théologien, il propose un lien fort entre foi et connaissance dans la phrase suivante : Credo ut intelligam ( » Je crois pour connaître « ).
Vingt ans plus tard, le roi d’Angleterre, Guillaume le Conquérant, le nomme archevêque de Cantorbéry. Mais il défend l’indépendance de l’Eglise par rapport aux prétentions des rois d’Angleterre. Une position qui lui vaudra un premier bannissement de son archevêché en 1097 par le roi. Il est réinvesti dans son poste quelque temps plus tard par le roi Henri 1er , mais à nouveau chassé en 1103. Compte tenu de la situation difficile, il demande de pouvoir retourner comme simple moine dans son monastère mais le pape s’y oppose. Il restera alors dans sa charge d’évêque, revient en Angleterre en 1106 et meurt à Cantorbéry en 1109. Il est canonisé en 1494 et proclamé docteur de l’Eglise en 1720. On l’appelle, à cause de l’ampleur de son oeuvre théologique » Docteur magnifique « . Son oeuvre théologique centrale est le Cur Deus homo (Pourquoi Dieu devint homme) écrite entre 1097 et 1099. Les images qui le représentent soulignent l’un ou l’autre trait de son personnage : évêque, philosophe, moine bénédictin
Ce terme vient du grec
L’apologétique est la partie de la théologie ou un discours théologique qui vise à défendre la religion chrétienne contre ses détracteurs et fonder ainsi la foi des fidèles eux-mêmes
Un apostat est une personne qui a renié sa foi. C’est la traduction du mot latin lapsi qui signifie » ceux qui ont failli » en opposition à ceux qui sont restés fermes dans la foi. Ce terme est employé pendant des périodes de persécution. La question de l’accueil des apostats (lapsi) qui demandent à participer à nouveau à l’eucharistie Vient du verbe grec eucharistein (" rendre grâces "). Le mot désigne aujourd'hui le repas célébré en mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples. est l’occasion de débats théologiques et pastoraux importants. Certains évêques soutiennent que toute demande de pénitence doit être accueillie. D’autres au contraire considèrent que les apostats ne peuvent pas être réintégrés dans la communauté chrétienne
Du grec
Courant théologique fondé par Arius (vers 260-336), un prêtre d’Alexandrie qui radicalise l’enseignement d’Origène Origène est un de l'Eglise du 3e siècle dont l'oeuvre théologique et exégétique est très importante. Il naît à Alexandrie vers 185.. Origène établissait une hiérarchie des fonctions du Père, du Fils et de l’Esprit. Arius en fait une hiérarchie des natures. Pour lui, seul le Père est Dieu à proprement parler ; il est le seul qui n’est pas engendré. Le Fils est subordonné au Père, engendré par sa volonté avant la création. Une vive querelle se répand alors dans le clergé d’Alexandrie. L’évêque Alexandrie expulse Arius. Les Eglises d’Orient restent divisées sur cette question malgré les condamnations répétées d’Arius dans différents conciles On appelle concile l'assemblée des représentants légitimes de l'Eglise, rassemblés au niveau local, régional ou universel. Ces assemblées ont pour rôle de délibérer et décider en matière de foi, de vie chrétienne et d'organisation ecclésiale.*, et finalement confirmées par le concile de Nicée en 325. Ce concile rallie presque tous les évêques contre l’arianisme, sans pour autant redéfinir de façon satisfaisante l’unité de Dieu en trois personnes. Arius est rappelé d’exil mais ne réintègre pas le clergé d’Alexandrie. Durant tout le 4e siècle, le débat se poursuit. La doctrine d’Arius se radicalise notamment avec Aèce et Eunome. Ils défendent l’unité parfaite de Dieu, la trinité étant pour eux seulement formelle. La réfutation de ces idées aboutit à la formulation trinitaire du Concile de Constantinople en 381
Il est disciple de Platon, précepteur et ami d’Alexandre le Grand. Pour lui, la philosophie offre une vision ordonnée de l’ensemble du savoir humain. Il a posé les bases de la logique. Observateur de la nature, il considère que chaque être tend vers la perfection. Au sommet de la hiérarchie des espèces animales, il y a l’être humain, doué de raison. Sa philosophie a eu une influence considérable sur la théologie scolastique Du latin schola qui veut dire " école ". La théologie scolastique est l'enseignement théologique donné au Moyen-Age par les écoles et universités, qui étaient des institutions ecclésiastiques. et sur Thomas d’Aquin Philosophe et . De naissance noble (sa famille fait partie de l'aristocratie napolitaine), il est de 1230 à 1235 à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin.. Sa pensée était dominante dans la philosophie traditionnelle au moment de la Réforme qui se situera en rupture avec elle
Il s’agit du développement et du commentaire de la pensée d’Aristote Il est disciple de Platon, précepteur et ami d'Alexandre le Grand. Pour lui, la philosophie offre une vision ordonnée de l'ensemble du savoir humain. par des disciples. Au début du christianisme, ce n’est pas la philosophie dominante. Elle semble tout à fait contradictoire avec la pensée chrétienne, au moins sur deux points. La pensée d’Aristote repose sur l’éternité du monde, ce qui est incompatible avec la foi en la création. D’autre part, l’aristotélisme conçoit Dieu comme totalement étranger au monde, qu’il ne connaît pas et pour lequel il n’est qu’une cause finale et non efficiente
Vient du mot grec askesis qui veut dire » exercice, peine que l’on endure « . On désigne par ascèse le choix religieux de limiter, voire de renoncer temporairement (ou définitivement) à la nourriture et/ou à la boisson, au confort d’une habitation (vie itinérante), au sommeil, au vêtement, aux biens sous toute forme, à une vie sexuelle, etc. Les justifications de ces choix sont variées selon le contexte théologique et historique. Dans la gnose Ce terme, qui signifie " connaissance " en grec, désigne au début de l'ère chrétienne la connaissance portant sur l'essentiel, à savoir les mystères divins. Cette connaissance dépasse la simple foi., l’ascèse a pour intention de libérer l’être humain de la » servitude » de la matière. Dans le bouddhisme, elle veut insister sur la conviction que tout ce qui appartient au monde est illusoire. Dans l’histoire de l’Eglise, elle est tantôt exigée et justifiée (pour rendre possible une plus grande attention aux » choses de Dieu « , pour exprimer un certain mépris à l’égard de tout ce qui attache l’être humain » au monde « , pour préparer des moments particuliers de l’existence, etc.), tantôt critiquée à cause du risque d’une surévaluation de l’effort humain, de l’idée de mérites, etc
Augustin est sans doute le plus célèbre des Pères de l’Eglise. C’est lui qui a laissé l’œuvre la plus abondante, la mieux conservée et qui a produit un héritage important, même si ses héritiers n’ont pas toujours été fidèles à la pensée du maître. Il est aussi connu à cause de son livre Les Confessions, où il parle de sa vie à la première personne. Augustin est né en Afrique à Thagaste, dans une famille de la classe moyenne. Seule sa mère Monique était chrétienne. Brillant élève, il peut continuer ses études de rhétorique grâce à l’appui financier d’un ami de son père. Il est très ambitieux et voudrait gravir les échelons de la société romaine. Il fait remonter lui-même le tournant majeur de sa vie à la lecture de l’Hortensius de Cicéron. Commence alors pour Augustin une quête de la vérité qui aboutira quatorze ans plus tard au baptême, puis à la prêtrise et à sa charge d’évêque d’Hippone. Entre temps, il découvre la philosophie, tout en lisant la Bible qui le déçoit beaucoup. Nommé rhéteur à Milan en 384, il rencontre Ambroise dont la qualité de la prédication lui permet de se faire une autre idée de la foi chrétienne. En même temps il découvre, sans doute à partir de la philosophie de Plotin, la voie de l’intériorité. A la suite d’une expérience spirituelle, il renonce à son métier. Il mène pendant quelque temps une vie monastique en communauté.
De retour en Afrique, après la mort de sa mère et de son fils Adéodatus, sa vie se confond avec sa double tâche d’évêque et de théologien. Il a contribué au maintien de l’unité de l’Eglise en Afrique, fortement menacée par des hérésies et isolée après la chute de Rome. Il meurt le 28 août 430 dans Hippone assiégée par les Vandales, laissant 800 sermons, 300 lettres, et une centaine de traités. La Cité de Dieu, ouvrage apologétique rédigé à la fin de sa vie, reste son chef d’œuvre. Son traité dogmatique La Trinité a exercé une influence décisive sur la doctrine trinitaire occidentale.
Ce mot est d’origine grecque et désigne tous ceux qui ne parlent pas grec, puis, par extension, tous les étrangers. Les » barbares » pour les Romains sont tous les peuples qui habitent en dehors du cadre culturel et politique gréco-romain
On appelle » béguines » des femmes qui, depuis le 13e siècle, se regroupent dans des communautés sans appartenir à un ordre spécifique et sans suivre une règle monastique particulière. Elles ne sont donc pas considérées comme religieuses par les autorités ecclésiastiques. L’étymologie de leur nom reste obscure. Tantôt, on l’a fait venir de la sainte Begga (morte en 695), tantôt du nom d’un prêtre liégeois, Lambert » le Bègue » (mort en 1177). Plus vraisemblablement, il y a un lien avec le nom » albigeois Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d'Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d'ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés . » (utilisé alors pour désigner d’une manière générale des hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique.) ou encore avec leur habit de couleur » beige « . L’équivalent masculin de » béguine » est » bégard « . Les béguines suivent un idéal de pauvreté et de chasteté. Ce mouvement de pauvreté qui débute au 12e siècle a suscité d’abord à Nivelles (résidence des ducs de Brabant), puis en Allemagne de tels regroupements de femmes. D’abord accompagnées spirituellement par des cisterciens, puis par des dominicains et franciscains, elles sont très influencées par la mystique Vient du verbe grec muein qui veut dire " se fermer (les lèvres et les yeux) ". Un type de piété que l'on peut caractériser comme suit :un but : l'expérience d'une relation à Dieu/au divin qui peut aller jusqu'à une forme d'union, voire de fusion avec lui (unio mystica) une pratique : contemplation, méditation, ascèse, etc.
Le nom de l’ordre s’abrège en OSB (Ordo Sancti Benedicti). Les bénédictins sont les moines qui vivent selon la règle de Benoît Né en 480, et mort vers 547 au Mont Cassin, Benoît a vécu en Italie. Il est considéré comme le fondateur du en Occident. de Nursie. Cette Règle a été écrite au Mont Cassin en 530. Elle n’est pas organisée selon une logique théologique, mais en fonction des expériences de la vie quotidienne. Aux 10e et 11e siècles, elle a été imposée à tous les moines d’Occident. D’autres ordres l’ont plus tard acceptée comme référence
Né à Fontaine-lès-Dijon autour de 1090, mort à Clairvaux le 20 août 1153. Il entre en 1112 au monastère de Cîteaux, né d’un mouvement de réforme au sein des bénédictins de Cluny. En 1115, Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, l’envoie avec 12 autres moines fonder une nouvelle abbaye à Clairvaux. Il en devient l’abbé. Il ne tarde pas à convertir son père, certains de ses frères et sa soeur Ombeline, qui ira s’installer au monastère féminin de Jully. Bernard publie une Apologie qui défend la réforme cistercienne contre les accusations des bénédictins de Cluny. Il se lie d’amitié avec Pierre Il entre comme à l'abbaye clunisienne de Sauxillanges. Très jeune, à 20 ans, il devient prieur de Vézelay. le Vénérable. En 1128, il rédige la règle des Templiers Officiellement, leur souci était de protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem. On leur octroie un terrain situé sur les ruines du Temple de Salomon.. Son influence grandit, et en 1130, c’est son soutien qui décide de la reconnaissance d’Innocent II contre l’antipape Anaclet. En 1134, il prêche la 2e Croisade La foi ardente des chrétiens du Moyen Age explique bien des aspects des Croisades. Dès le 4e siècle, les pèlerinages en Terre sainte sont de vastes mouvements populaires qui témoignent de cette foi : il s'agit de mieux connaître et imiter son Seigneur en allant sur les lieux où il a vécu. à Vézelay. Avec Guillaume Guillaume est d'abord moine bénédictin à Saint-Nicaise de Reims, puis il devient abbé de Saint-Thierry (Champagne). Il se lie d'amitié avec Bernard de Clairvaux. de Saint-Thierry, il conteste les idées d’Abélard Auteur d'une autobiographie (Historia calamitatum) et du Sic et non. Né au Pallet (Bretagne) en 1079, il appartient à la petite noblesse. et provoque la retraite de celui-ci à Cluny, puis fait condamner les idées de Gilbert Théologien né à Poitiers. En 1142, il est nommé évêque de Chartres. de la Porrée à Paris en 1147 et à Reims en 1148. Bernard meurt en 1153, et est canonisé en 1173. Il est nommé » docteur de l’Eglise « . L’influence de ses écrits s’étend à tout le Moyen Age et jusqu’à l’époque moderne, en particulier en ce qui concerne la prédication et la vie chrétienne. On l’appelait dès le 15e siècle Doctor mellifluus : » docteur coulant de miel « . Ce nom fit de lui dans l’Eglise catholique le patron des apiculteurs. La mystique Vient du verbe grec muein qui veut dire " se fermer (les lèvres et les yeux) ". Un type de piété que l'on peut caractériser comme suit :un but : l'expérience d'une relation à Dieu/au divin qui peut aller jusqu'à une forme d'union, voire de fusion avec lui (unio mystica) une pratique : contemplation, méditation, ascèse, etc. de Bernard influence largement les théologiens après lui. Voir aussi l’entrée qui lui est consacrée
Né à Vézelay, il reçoit une formation humaniste, notamment de Melchior Wolmar qui avait déjà initié Calvin aux idées de la Réforme. Doué pour les lettres, il écrit des poèmes, une tragédie biblique Abraham sacrifiant, traduit les Psaumes en français. Il réalise une édition du Nouveau Testament avec commentaires et annotations qui fut rééditée plus de cent cinquante fois. Condamné en 1548 par le Parlement de Paris, il va à Genève puis s’installe à Lausanne. Il rejoint Calvin à Genève en 1558 et en devient un proche disciple. En 1559, il est le premier Recteur de l’Académie. Ses qualités de théologien, de débatteur et de diplomate vont l’amener à intervenir pour conduire des négociations. Ainsi, entre 1557 et 1558, il va trois fois en Allemagne pour un rapprochement avec les luthériens. Il conduit aussi la délégation réformée au Colloque de Poissy En 1559 se tient à Paris le premier synode de l'Eglise réformée en France. Les nobles réformés, proches de la cour, espèrent infléchir la politique en faveur de la Réforme. en 1561. Après la mort de Calvin, il poursuit son oeuvre à Genève et maintient l’influence de l’Eglise de Genève en France. Il veille à l’unité des réformés français contre les tentatives de repli et préside plusieurs synodes dont celui de la Rochelle (1571). Cette assemblée établit le texte définitif de la Confession de Foi dite de la Rochelle. Elaborée par le Synode clandestin de Paris en 1559, elle est inspirée dans une large mesure par Calvin. Théodore de Bèze est considéré comme une figure et un défenseur de la théologie réformée
Du latin breviarium, » sommaire « , » abrégé « . Il s’agit d’un livre contenant l’office » abrégé » que doivent lire, réciter ou chanter quotidiennement celles et ceux qui sont dans les ordres de l’Eglise. Il est constitué de prières, de textes bibliques, d’hymnes. L’ordre suit l’année liturgique et propose pour chaque jour des temps de prière. Pour éviter les trop nombreuses variations de l’office, le pape Pie V imposa en 1568 un nouveau bréviaire suivant les directives du Concile de Trente Ce fut convoqué par le pape Paul III à la demande de Charles-Quint pour répliquer aux progrès de la Réforme. Il se réunit en trois sessions entre 1545 et 1563.. Depuis le concile de Vatican II, le bréviaire est édité dans la langue du pays
Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux, participe au mouvement de redécouverte de l’Evangile qui se développe dans les années 1520-1530. Nourri de la pensée et des travaux humanistes, ce courant prône un retour aux textes bibliques originaux traduits dans la langue du peuple, même si c’est d’abord un mouvement d’érudits. Sous l’influence de son ami Lefèvre d’Etaples, Guillaume Briçonnet entreprend de réformer le clergé et d’instruire les fidèles de » la vérité évangélique « . A sa demande Lefèvre d’Etaples fait paraître en 1523 une traduction en français du Nouveau Testament qui suscite des réactions critiques de la part des théologiens de la Sorbonne. Les » bibliens » de Meaux sont soupçonnés d’hérésie » luthérienne « . Malgré le respect de Briçonnet à l’égard de l’Eglise romaine, le Parlement de Paris lui intente un procès (1525) et le groupe de Meaux se disperse
Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l’ordre des Dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. à l’âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518). Excommunié, il s’enfuit à Wissembourg en Alsace où il prêche l’Evangile. Pourchassé à nouveau, il trouve refuge à Strasbourg (1523). Il y est nommé prédicateur en 1524. En 1529, la ville passe à la Réforme. Quand Calvin arrive dans cette ville (1538), Bucer y travaille depuis quatorze ans déjà : il a eu le temps d’organiser une Eglise selon les idées réformatrices dont maints caractères seront repris à Genève quand Calvin y retournera. Ce qui caractérise Bucer, c’est son sens de l’unité. Il travaillera en vain à des compromis entre les positions de Luther et de Zwingli C'est le principal Réformateur de la Suisse Alémanique. Après des études latines à Berne, il fréquente les universités de Vienne et de Bâle. sur la cène C'est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui., ou à des accords avec les anabaptistes On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi " Réforme radicale " ou " aile gauche de la Réformation ". Poussant à l'extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l'Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif. et même avec les théologiens catholiques (colloques de 1540-1541). Sur ordre de Charles-Quint, il doit quitter Strasbourg (1549). Il se réfugie à Cambridge où il enseignera jusqu’à sa mort. Il contribuera à réviser le Prayer Book
Réformateur français né à Noyon. Il a une formation d’humaniste, étudiant les lettres, la philosophie, le droit, l’hébreu, le grec, la théologie en divers lieux universitaires (Paris, Orléans, Bourges). En 1533, il adhère aux idées de la Réforme qu’il va, dès lors, inlassablement et de toutes sortes de manières, diffuser. En 1534 il est obligé de quitter la France pour Bâle où il rédige la première édition de l’un de ses ouvrages majeurs l’Institution de la Religion Chrétienne. Il ira ensuite à Genève (1536), à Strasbourg (1538), puis à nouveau Genève (1541) où il jouera un rôle théologique et politique très important. Exégète, enseignant, prédicateur, sa pensée rigoureuse fut largement diffusée en France dans les années 1540-1550. Elle va contribuer à l’édification d’une Eglise réformée en France, dont le premier synode se tient en 1559 à Paris. La confession de foi et la discipline ecclésiastique qui y furent adoptées sont l’une et l’autre directement inspirées par lui
Le mot est d’origine grecque et signifie » baguette » ou » règle de charpentier » et par extension a pris le sens de » règle « . Finalement, ce mot désigne un catalogue de livres reconnus comme ayant autorité. Dans le christianisme, on appelle » canon biblique » la liste des livres qui constituent la Bible
Le mot est d’origine grec et signifie à l’origine » baguette » ou » règle de charpentier » et par extension a pris le sens de » règle » . Finalement ce mot a désigné une liste ou un catalogue de livres, représentant la règle qui délimitait les Ecritures reconnues, et faisant autorité pour la foi juive puis chrétienne. Dans le christianisme, on appelle » canon biblique » la liste des livres qui constituent la Bible.
Dans l’Eglise catholique romaine, cette déclaration liturgique, réservée au pape, permet la vénération d’un homme ou d’une femme précédemment béatifié(e) en tant que » saint » ou » sainte « . La béatification précède la canonisation qui intervient après une enquête prévue à cet effet par le Droit canon On désigne ainsi l'ensemble des lois du droit ecclésiastique de l'Eglise catholique romaine. Il contient les règles qui doivent s'appliquer dans l'Eglise en matière de foi et de discipline. (comportant en particulier des attestations de miracles)
Il a fait des études de théologie, de médecine, de droit. C’est un humaniste, helléniste et hébraïsant. Prédicateur et enseignant à Bâle, il est, un temps, collaborateur d’Erasme Né à Rotterdam, il fut appelé " le prince des humanistes ". Il entra au couvent des Augustins.. Dès 1518, ses écrits témoignent de l’influence de Luther. Il se démarque alors d’Erasme, notamment sur la question du » Libre Arbitre C'est la capacité de choisir, de vouloir, de faire une chose ou son contraire. Le libre-arbitre c'est le pouvoir d'agir ou de ne pas agir, en dehors des déterminismes et même contre eux, selon son bon vouloir. « . De tempérament irénique, il montre des sympathies pour le courant anabaptiste On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi " Réforme radicale " ou " aile gauche de la Réformation ". Poussant à l'extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l'Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif.. Ce n’est qu’en 1533, à Strasbourg, qu’il adhère officiellement à la Réforme.
Son vrai nom est Andreas Bodenstein. Il a pris le nom de la ville où il est né. Fortement marqué par la pensée d’Augustin, collègue de Luther à la faculté de Wittenberg, il adhèrera aux idées réformatrices dès 1517. Il travaillera à les faire avancer, en particulier pendant le séjour de Luther à la Wartburg. Il fait partie de ceux dont Luther, lors de son retour à Wittenberg, fustige les excès, le qualifiant d' » enthousiaste On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi " Réforme radicale " ou " aile gauche de la Réformation ". Poussant à l'extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l'Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif. « . Le conflit va ensuite s’amplifier. Il portera notamment sur le rapport à la loi et le spiritualisme, le rôle des images et la compréhension du sacrement
Ce terme (comme ceux apparentés « catéchisme », « catéchumène », « catéchiste ») est lié au verbe grec
Du grec
Ce substantif ou adjectif qui signifie universel vient du grec
Philosophe platonicien qui écrit sous Marc Aurèle (entre 160 et 180). Vers 178 il écrit le Discours véritable, premier ouvrage polémique contre les chrétiens. Toute l’oeuvre de Celse a été perdue et elle n’est connue que par les citations qu’en font les Pères Dans l'Antiquité, le maître était souvent désigné comme " Père ". De ce fait, ce nom revient aux évêques, mais on étend ce sens de Père à des écrivains reconnus comme témoins de la tradition authentique de l'Eglise. de l’Eglise, notamment Origène Origène est un de l'Eglise du 3e siècle dont l'oeuvre théologique et exégétique est très importante. Il naît à Alexandrie vers 185., pour le réfuter
C’est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui. Pour désigner ce repas de communion, la tradition protestante parle plutôt de Cène ou Sainte Cène, la tradition catholique d’Eucharistie.
Les chanoines sont des prêtres qui aident l’évêque dans sa tâche pastorale et sont en lien direct avec lui. Tout en faisant partie du clergé séculier L'adjectif " régulier " vient du mot latin regula (règle) et désigne des religieux liés par une règle monastique. On l'oppose à " séculier "., ils mènent une vie communautaire. Généralement, ils adoptent la » règle » de saint Augustin, qui n’est pas à proprement parler une règle mais un ensemble de conseils. Le recrutement des chanoines se fait généralement dans l’aristocratie ou dans la grande bourgeoisie. Ils ont souvent des maisons particulières. Il existe ainsi, parfois, de véritables quartiers de chanoines, avec domesticité
On appelle » chapitre » la réunion des responsables d’une communauté religieuse. Les décisions du » chapitre général » d’un ordre religieux s’appliquent à tous ses membres. Le chapitre général, introduit dans la législation ecclésiale par les cisterciens Leur nom en latin (Sacer Ordo Cisterciensis) s'abrège en SOCist, SOrdCist, SOC ou OCist. Il s'agit d'un ordre de réforme de l'ordre ., représente ainsi le plus haut pouvoir législatif d’un ordre
En 1559 se tient à Paris le premier synode de l’Eglise réformée en France. Les nobles réformés, proches de la cour, espèrent infléchir la politique en faveur de la Réforme. Ils décident de soustraire le jeune roi François II à l’influence de ses oncles, les Guise, qui mènent une lutte implacable contre les protestants. Ils fomentent alors la conjuration d’Amboise (1560) qui échoue et qui est durement réprimée. Cependant la mère du roi, Catherine de Médicis, est soucieuse de renforcer la cohésion de l’Etat. Conseillée par Michel de l’Hospital, un homme de conciliation, elle organise le Colloque de Poissy (1561) où Théodore de Bèze prononce un discours célèbre. Mais l’espoir de faire l’unité religieuse du royaume débouche sur un échec. En 1562, par l’édit de Janvier, la reine reconnaît la » nouvelle religion » et accorde aux réformés la liberté de culte hors des villes. Le parti catholique ne l’accepte pas. Deux mois plus tard des réformés sont massacrés à Wassy. C’est le début des guerres de religion
Ce concile
On appelle concile l'assemblée des représentants légitimes de l'Eglise, rassemblés au niveau local, régional ou universel. Ces assemblées ont pour rôle de délibérer et décider en matière de foi, de vie chrétienne et d'organisation ecclésiale. fut convoqué par le pape Paul III à la demande de Charles-Quint pour répliquer aux progrès de la Réforme. Il se réunit en trois sessions entre 1545 et 1563. Tous les points fondamentaux de la doctrine catholique furent examinés, les pratiques du culte réaffirmées et les institutions révisées. Le concile donna à l’Eglise romaine les outils de sa propre réforme (Contre-Réforme
Appelé aussi Réforme catholique, ce mouvement s'enracine dans les travaux et décisions du . Au cours de ses trois sessions (1545-1549, 1551-1552, 1562-1563), ce concile posa les bases doctrinales, liturgiques, canoniques d'une réforme interne à l'Eglise romaine afin de combattre les progrès de la réforme protestante.). Il décida de la version officielle de la Bible (la Vulgate
Du latin vulgatus, répandu. On désigne ainsi la traduction latine de la Bible par Jérôme (vers 347-419).), rédigea un Catéchisme, un Bréviaire
Du latin breviarium, " sommaire ", " abrégé ". Il s'agit d'un livre contenant l'office " abrégé " que doivent lire, réciter ou chanter quotidiennement celles et ceux qui sont dans les ordres de l'Eglise., un Missel
Le nom vient du latin missa, la messe. Il s'agit en effet du livre contenant les textes de prières, les lectures et les hymnes pour la célébration de la messe dans l'Eglise catholique romaine., un corpus de textes canoniques
Le mot est d'origine grec et signifie à l'origine " baguette " ou " règle de charpentier " et par extension a pris le sens de " règle " . Finalement ce mot a désigné une liste ou un catalogue de livres, représentant la règle qui délimitait les Ecritures reconnues, et faisant autorité pour la foi juive puis chrétienne.*, promulgua l’Index
Catalogue de livres que l'autorité catholique romaine interdit de lire, d'imprimer et de diffuser. Cette censure a été créée au 16e siècle et elle a été abolie par le pape Paul VI en 1965
. qui prohibait certains écrits parmi lesquels ceux de Bèze
Né à Vézelay, il reçoit une formation humaniste, notamment de Melchior Wolmar qui avait déjà initié Calvin aux idées de la Réforme. Doué pour les lettres, il écrit des poèmes, une tragédie biblique Abraham sacrifiant, traduit les Psaumes en français., Bucer
Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l'ordre des à l'âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518).,
On appelle concile l’assemblée des représentants légitimes de l’Eglise, rassemblés au niveau local, régional ou universel. Ces assemblées ont pour rôle de délibérer et décider en matière de foi, de vie chrétienne et d’organisation ecclésiale. Le mot latin concilium vient d’un verbe qui veut dire convoquer. Les conciles œcuméniques sont les assemblées qui représentent l’Eglise universelle. Le caractère œcuménique des conciles est reconnu de manière différente suivant les Eglises. Avant le schisme L'Eglise a connu de nombreux * au cours de l'histoire. Les deux principaux sont le Schisme d'Orient (1054) qui a vu la séparation de l'Eglise d'Orient (Eglises orthodoxes) et de l'Eglise d'Occident (Eglise romaine) et le Grand Schisme d'Occident. de 1054 avec l’Eglise d’Orient, il y a eu 8 conciles convoqués par l’Empereur, ayant pour objet d’assurer l’unité de l’Eglise et ayant valeur de lois impériales. Les Eglises Orthodoxes issues de l’Eglise d’Orient reconnaissent comme œcuméniques les 7 premiers. L’Eglise catholique romaine reconnaît comme oecuméniques les 8 premiers conciles oecuméniques d’avant le schisme, plus les 8 conciles généraux de l’Eglise occidentale qui l’ont suivi. Les Eglises issues de la Réforme reconnaissent le caractère de conciles œcuméniques aux 4 premiers : 1er concile de Nicée (325), 1er concile de Constantinople (381), Ephèse (431), Chalcédoine (451), parce qu’elles considèrent que ces quatre conciles traitent directement de l’interprétation des Ecritures. Mais pour les Eglises issues de la Réforme, le concile reste toujours une institution humaine faillible, fondée sur le droit humain. Ce sont les Ecritures qui ont autorité, et les conciles font autorité dans la mesure où ils les interprètent correctement.
La confession de foi est un texte de référence qui exprime la doctrine de l’Eglise. Elle a pour but de maintenir une prédication fidèle de l’Evangile. Elle reformule la foi dans un temps et des circonstances précises. Les confessions de foi classiques de l’Eglise ancienne sont intitulées » symboles » et ont souvent une fonction liturgique. Voir aussi Credo Credo signifie en latin " je crois ". On appelle " Credo " ou de foi les textes des premiers siècles à travers lesquels l'Eglise primitive a exprimé le contenu de sa foi.
Appelé aussi Réforme catholique, ce mouvement s’enracine dans les travaux et décisions du Concile de Trente Ce fut convoqué par le pape Paul III à la demande de Charles-Quint pour répliquer aux progrès de la Réforme. Il se réunit en trois sessions entre 1545 et 1563.. Au cours de ses trois sessions (1545-1549, 1551-1552, 1562-1563), ce concile posa les bases doctrinales, liturgiques, canoniques d’une réforme interne à l’Eglise romaine afin de combattre les progrès de la réforme protestante. Parmi les personnalités, documents et institutions liés à la Contre Réforme, on peut citer bien sûr les papes de cette période, mais aussi Ignace de Loyola Fondateur de la Compagnie de Jésus, il est contemporain du Réformateur Jean Calvin. Il voulait être chevalier, mais en fut empêché par une grave blessure reçue au siège de Pampelune (1521). et l’ordre des jésuites, l’Inquisition Jusqu'à la fin du Moyen Age, c'est l'institution ecclésiale qui se chargeait de l'enquête concernant les , le bras séculier mettant en œuvre leur éventuelle condamnation. A partir de ce moment-là, notamment dans le contexte de la persécution des et , c'est une institution particulière soumise à l'évêque qui va en être chargée : l'Inquisition., l’Index Catalogue de livres que l'autorité catholique romaine interdit de lire, d'imprimer et de diffuser. Cette censure a été créée au 16e siècle et elle a été abolie par le pape Paul VI en 1965 .…
Credo signifie en latin » je crois « . On appelle » Credo » ou symboles La confession de foi est un texte de référence qui exprime la doctrine de l'Eglise. Elle a pour but de maintenir une prédication fidèle de l'Evangile. de foi les textes des premiers siècles à travers lesquels l’Eglise primitive a exprimé le contenu de sa foi. Il s’agit du Symbole des Apôtres (fin du 2e siècle), du Symbole de Nicée (325), du Symbole de Nicée-Constantinople (381) qui expriment la foi chrétienne de manière trinitaire Même si les textes de l'Ancien Testament ou du Nouveau se servent des notions de Père, de Fils et d'Esprit pour dire comment Dieu se révèle, la doctrine de la Trinité en tant que telle ne s'y trouve pas. Elle a été formulée et est devenue la doctrine officielle de l'Eglise au cours des premiers siècles (concile de Nicée en 325 et 1er Concile de Constantinople en 381), non sans débats et conflits. : Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Aujourd’hui on utilise généralement le mot Credo pour désigner le Symbole des Apôtres dans son usage liturgique
La foi ardente des chrétiens du Moyen Age explique bien des aspects des Croisades. Dès le 4e siècle, les pèlerinages en Terre sainte sont de vastes mouvements populaires qui témoignent de cette foi : il s’agit de mieux connaître et imiter son Seigneur en allant sur les lieux où il a vécu. Mais très vite vont se mélanger aux intentions de pèlerinages des motifs politiques et commerciaux. Les Croisades vont ainsi permettre un affermissent temporel et spirituel de la papauté. C’est l’évolution de la situation des Lieux saints (en 1009, destruction du Saint Sépulcre par les Arabes) qui va donner aux Croisades une dimension délibérément guerrière. Il s’agit alors de « libérer les lieux saints du pouvoir musulman ».
Le mot « croisade » désigne aussi une action d’envergure menée pour combattre les hérétiques
Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique., ainsi la croisade contre les Albigeois
Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d'Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d'ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés
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Evêque de Carthage entre 249 et 258. Il meurt martyr Le mot martyr, en grec martus, veut d'abord dire simplement " témoin ". Mais il a ensuite été associé à la réalité de la persécution. pendant la persécution de Valérien. Son action est celle d’un pasteur plus que celle d’un théologien. Pendant la persécution de Dèce en 250, il fuit Carthage et de sa cachette continue à diriger sa communauté. Devant le nombre grandissant de ceux qui abandonnent la foi chrétienne, Cyprien rappelle aux confesseurs que le sort des apostats Un apostat est une personne qui a renié sa foi. C'est la traduction du mot latin lapsi qui signifie " ceux qui ont failli " en opposition à ceux qui sont restés fermes dans la foi. ne peut être réglé que par l’évêque. Sa position est assez stricte et il refuse que les apostats puissent participer de nouveau à l’eucharistie Vient du verbe grec eucharistein (" rendre grâces "). Le mot désigne aujourd'hui le repas célébré en mémoire du dernier repas de Jésus avec ses disciples.
Dans le Saint Empire romain germanique, la diète est une assemblée convoquée par l’empereur. Elle réunit des princes, des dignitaires ecclésiastiques, des représentants des villes. C’est une instance à la fois politique et religieuse. L’empereur et le pape s’efforcent d’y défendre leurs intérêts respectifs et ceux de leurs sujets. La Diète est donc représentative des différents partis concernés, mais elle a aussi une dimension symbolique. Sa convocation doit impressionner le peuple et marquer l’importance des sujets débattus
En 1530, soucieux de l’unité de l’empire, Charles-Quint convoque la Diète Dans le Saint Empire romain germanique, la diète est une assemblée convoquée par l'empereur. Elle réunit des princes, des dignitaires ecclésiastiques, des représentants des villes.. Il demande aux partis en présence d’y faire connaître leurs positions. Luther, mis au ban de l’Empire ne peut quitter la Saxe pour participer à cette assemblée. Il est demandé à Philippe Mélanchthon C'est un des grands Réformateurs allemands. Il fit ses études à Heidelberg et Tübingen. de rédiger une Confession La confession de foi est un texte de référence qui exprime la doctrine de l'Eglise. Elle a pour but de maintenir une prédication fidèle de l'Evangile. de foi exprimant la doctrine des » protestants » et de la défendre à la Diète. Elle sera lue en séance publique après avoir reçu la signature de neuf princes, seigneurs et villes, ralliés à la Réforme. Luther Réformateur allemand né et mort à Eisleben. Moine, prêtre, docteur en théologie, professeur d'exégèse biblique, il était habité par une intense quête spirituelle concernant le salut. lui a donné son accord. Mais malgré le souci de Mélanchthon de ne pas heurter de front et de trouver un terrain d’entente ce texte sera réfuté et refusé par les théologiens officiels et par l’empereur. L’édit de Worms qui excommuniait Luther et ses partisans est confirmé.
Au sens large, ce terme désigne la règle de conduite commune aux membres d’une collectivité permettant de vivre dans l’ordre et l’harmonie. Dans l’Eglise, ce mot évoque » la règle de vie des disciples « . Elle est constituée par les lois qui régissent l’organisation et le fonctionnement internes de l’Eglise. On l’appelle aussi droit ecclésial. Elle permet aux chrétiens de vivre ensemble en fidélité à la volonté de Dieu. C’est dire que les dispositions de la discipline ne sont pas simplement des règlements administratifs. Ils sont en fait la traduction concrète des convictions théologiques qui fondent la vie communautaire. Calvin écrit : » Comme la doctrine de notre Seigneur Jésus est l’âme de l’Eglise, ainsi la discipline est en elle comme les nerfs sont en un corps, pour unir les membres et les tenir chacun en son lieu et ordre « . Pour les Eglise protestantes, en particulier les Eglises réformées, la discipline est une réalité importante et nécessaire, même si elle est toujours seconde et subordonnée à la Parole de Dieu. C’est pourquoi une discipline ne doit pas être figée ni sacralisée, mais elle appelle constamment des adaptations et des révisions
Il s’agit d’une discussion publique sur une thèse philosophique, scientifique ou théologique. Dès l’Antiquité, Aristote Il est disciple de Platon, précepteur et ami d'Alexandre le Grand. Pour lui, la philosophie offre une vision ordonnée de l'ensemble du savoir humain. en avait fixé les règles et les formes. Elle devient courante au 12e siècle et peut prendre différentes formes. Au 16e siècle, ce mode de débat contradictoire est particulièrement prisé par les théologiens. Les Réformateurs y auront fréquemment recours pour défendre et faire avancer leurs idées
L’abréviation des dominicains est O.P. du latin
L’ordre des dominicains a une branche féminine et un Tiers Ordre
Le mot désigne un groupe de personnes qui se sentent proches d'une spiritualité particulière et qui en vivent certaines modalités tout en restant laïcs. Les grands ordres, , , , etc..
Né à Caleruega, dans la province de Burgos (Espagne) aux environs de 1170, mort à Bologne (Italie) le 6 août 1221. En 1195, à la demande de l’évêque du lieu, il devient chanoine
Les chanoines sont des prêtres qui aident l'évêque dans sa tâche pastorale et sont en lien direct avec lui. Tout en faisant partie du clergé , ils mènent une vie communautaire. à Osma. Il est élu sous-prieur de cette communauté. Accompagnant son évêque lors d’un déplacement au Danemark, Dominique traverse le sud de la France et découvre l’existence des Cathares
Du grec katharos qui veut dire " pur ", il s'agit d'un mouvement religieux qui se considère comme chrétien. Il se développe en Lombardie et en Languedoc dans la deuxième moitié du 12e siècle.. Au retour d’un voyage à Rome, en 1206, l’évêque d’Osma et Dominique passent à nouveau dans le Midi de la France où ils rencontrent les légats du pape qui essayent vainement de convertir les Cathares. L’évêque d’Osma, Diègue, conseille alors aux légats de se défaire de leurs escortes et de leurs chevaux et d’aller prêcher l’Evangile à pied, n’emportant que les livres nécessaires. Diègue lui-même joint aussitôt le geste à la parole, et part prêcher avec Dominique, accompagné par les légats. Pendant deux ans, ils vont prêcher ainsi : à pied et sans escorte, à travers tout le Languedoc. Leur prédication connaît un certain succès. Des femmes cathares s’y convertissent. Coupées de leur communauté, elles se trouvent alors sans aucun moyen de subsistance. Dominique et son évêque les rassemblent et les installent à Prouille. Ainsi est constitué un monastère qui deviendra le point de départ de l’Ordre des Moniales dominicaines. Après la mort de Diègue, Prouille sert à Dominique de quartier général. Les légats missionnaires se dispersent. De 1208 à 1213, Dominique poursuit seul l’œuvre de prédication.
En 1215, Dominique réunit quelques compagnons avec lesquels il commence une vie monastique. La petite communauté s’installe d’abord à Fanjeaux, près de Prouilhe, dans une église. En 1215, Foulques, évêque de la ville de Toulouse, reconnaît officiellement la communauté avec son projet de prédication, et lui concède comme revenu une partie de la dîme des pauvres. Ce furent là les débuts de l’ordre dominicain
L'abréviation des dominicains est O. P., spécialement consacré à la prédication et dont l’essor fut rapidement considérable. Dominique a été canonisé en 1234.
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Le donatisme, du nom de son initiateur Donat (évêque de Carthage, mort en 355), est un vaste mouvement de contestation qui a touché l’Eglise d’Afrique du 4e siècle au 7e siècle. A l’origine, il s’agit d’un durcissement de la position de Cyprien Evêque de Carthage entre 249 et 258. Il meurt pendant la persécution de Valérien. de Carthage concernant les apostats Un apostat est une personne qui a renié sa foi. C'est la traduction du mot latin lapsi qui signifie " ceux qui ont failli " en opposition à ceux qui sont restés fermes dans la foi. et les membres du clergé qui, pendant les persécutions, ont livré aux autorités romaines les manuscrits des Ecritures en leur possession. Le donatisme devient ensuite un mouvement de contestation contre une Eglise supposée soumise aux puissants et aux riches. Les donatistes condamnent les prêtres jugés indignes et proclament que la validité des sacrements dépend de la sainteté des ministres
On désigne ainsi l’ensemble des lois du droit ecclésiastique de l’Eglise catholique romaine. Il contient les règles qui doivent s’appliquer dans l’Eglise en matière de foi et de discipline. Le Droit canon est une discipline enseignée dans les facultés catholiques de théologie
Maître Eckhart, dominicain allemand, enseigne dans différents monastères. En 1302, il obtient une maîtrise à Paris et à partir de 1323, il enseigne à Cologne. Ses charges dans l’ordre dominicain l’ont amené à faire de nombreux déplacements. Il doit quitter Cologne pour aller se justifier devant la Curie Pontificale, alors en Avignon. Il meurt en cours de route et nul ne sait où. Depuis 1326 déjà, il est soupçonné d’hérésie. Le centre de son enseignement est l’union du croyant avec Dieu, la pauvreté absolue qui va jusqu’à exiger l’abandon (ou détachement) de soi, de la vertu, voire, dans certains de ses textes, de Dieu lui-même. Ses écrits ne sont pas faciles à lire ; Eckhart crée dans son écriture des expressions nouvelles qui entrent dans la langue allemande et l’influencent profondément. Maître Eckhart est définitivement condamné comme hérétique Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique. le 27 mars 1329
Né à Rotterdam, il fut appelé » le prince des humanistes « . Il entra au couvent des Augustins. Il poursuivit ses études à Paris au Collège Montaigu où, quelques années plus tard, étudia Calvin. Il s’efforça d’appliquer les règles philologiques -mises au point par les humanistes- aux Ecritures bibliques avec le souci de les rendre accessibles aux plus humbles. Il voyagea dans toute l’Europe où il diffusa des idées qui seront reprises par les Réformateurs. Lié d’amitié avec plusieurs d’entre eux (Bucer Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l'ordre des à l'âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518)., Farel Né à Gap dans le Dauphiné, son itinéraire est étroitement lié à celui de dont il est le compagnon et l'ami. C'est en 1509 qu'il vient à Paris pour ses études., Melanchthon C'est un des grands Réformateurs allemands. Il fit ses études à Heidelberg et Tübingen., Oecolampade Il étudie la théologie à Heidelberg. Il se lie avec , et ., Zwingli C'est le principal Réformateur de la Suisse Alémanique. Après des études latines à Berne, il fréquente les universités de Vienne et de Bâle.…) et malgré la sympathie qu’il avait pour nombre de leurs thèses, il refusa toujours de rompre avec l’Eglise romaine. Il pensait possible une réforme de l’Eglise de l’intérieur. Erasme refusait la violence, notamment en matière religieuse. Sa pensée était faite de mesure et de pondération. Luther lui a reproché sa tiédeur. En 1521, à Bâle, il écrit son Essai sur le libre-arbitre. Luther lui répondra dans son Traité du serf arbitre
Vient du verbe grec
Né à Gap dans le Dauphiné, son itinéraire est étroitement lié à celui de Calvin
Réformateur français né à Noyon. Il a une formation d'humaniste, étudiant les lettres, la philosophie, le droit, l'hébreu, le grec, la théologie en divers lieux universitaires (Paris, Orléans, Bourges). dont il est le compagnon et l’ami. C’est en 1509 qu’il vient à Paris pour ses études. Il y fréquente les humanistes : Lefèvre
Comme Calvin, il est originaire de Picardie. Il est ordonné prêtre. d’Etaples, Gérard Roussel, Guillaume Budé. Il raconte sa conversion (que l’on place en 1521) en des termes analogues à ceux de Calvin
Réformateur français né à Noyon. Il a une formation d'humaniste, étudiant les lettres, la philosophie, le droit, l'hébreu, le grec, la théologie en divers lieux universitaires (Paris, Orléans, Bourges).. Désormais il se met au service des idées de la Réforme, à Meaux, dans le Dauphiné, en Guyenne, à Bâle, Zurich, Montbéliard, Strasbourg, Berne, Aigle, Neuchâtel, Lausanne, Genève. On considère qu’il a écrit la première dogmatique réformée de langue française intitulée »
Ordre religieux fondé par François Il est né en 1182, dans la famille Bernardone, à Assise. Son père Pietro, un riche marchand, le prénomme Francesco (François). d’Assise (1182-1226). Entendant le texte de l’évangile selon Matthieu (10,7-11) où Jésus annonce aux disciples qu’ils doivent aller prêcher dans la pauvreté, François décide de devenir prédicateur itinérant. Rejoint par quelques compagnons, et avec l’autorisation du pape, ils vont de lieu en lieu pour annoncer la Parole de Dieu en vivant dans la pauvreté. Puis ils établissent un premier monastère. Pour les femmes, un ordre, les Clarisses, est fondé par une jeune fille d’Assise nommée Claire. Puis un troisième ordre, ou Tiers-Ordre, voit le jour, pour aider les laïcs à vivre dans leur vie quotidienne les conseils évangéliques (pauvreté, chasteté, obéissance) remis en vigueur par François. L’ordre des Frères Mineurs ou Franciscains est créé. La règle de 1221, remaniée en 1223, en fixe définitivement l’organisation.
A sa suite apparaissent d’autres ordres mendiants, en particulier les Dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. qui vont fortement influencer la vie religieuse du 13e siècle. A ce même moment, des conflits internes entre spirituels et conventuels agitent le mouvement : les spirituels cherchent le respect littéral de la Règle, en particulier le vœu de pauvreté ; les conventuels se rapprochent plutôt des ordres établis.
Il est né en 1182, dans la famille Bernardone, à Assise. Son père Pietro, un riche marchand, le prénomme Francesco (François). Pietro Bernardone faisait du commerce avec la France et son épouse, Pica, était d’origine provençale. François connaît une enfance comblée, sans soucis matériels et entourés d’amis. Il s’est tout naturellement préparé à prendre la succession de son père. Mais il rêvait de devenir chevalier. Sa première expérience fut désastreuse : après une guerre contre la ville voisine de Pérouse, il s’est retrouvé pendant un an en prison. Puis il tombe malade.
En 1205, à vingt-trois ans, il vit une révélation dans l’église Saint-Damien. Il entend le Christ lui demander de réparer son église. Comme celle-ci est en effet en train de tomber en ruines, il s’attaque aux travaux de rénovation. Bientôt, il comprend que l’appel concerne l’église d’une manière plus large.
L’année suivante, il rompt avec sa famille et renonce à ses biens. Pendant deux ans, il soigne des lépreux et réparé des chapelles. Et, en 1208 – à vingt-six ans – il découvre, en entendant l’Evangile à la messe, que sa vocation est de le vivre à la lettre. Très vite, des hommes viennent le rejoindre. Ils vont à Rome demander au pape son accord pour cette forme nouvelle de vie dans l’Eglise. Puis des femmes adoptent le même style de vie : on les appellent » Clarisses « , du nom de la première d’entre elles, Claire, une jeune fille d’Assise. Des laïcs ensuite demandent à mener cette forme de vie évangélique, tout en restant avec leur famille et leur métier. Ce fut le Troisième Ordre, qui complète la Fraternité. Des frères partent pour les autres pays d’Europe. En 1219, François lui-même va en Egypte pour convertir le sultan. Les deux hommes se quittent dans l’estime mutuelle. Il a alors abandonné la direction de son ordre et s’est retiré pour écrire un projet de vie, une règle pour ses frères. En 1223, il reçoit l’approbation du pape. Il fête Noël à Greccio, où il réalise la première crèche vivante.
Cherchant de plus en plus une relation proche avec le Christ, François se retire dans la montagne de l’Alverne. C’est là, où il reçoit les traces de la Passion de Jésus (stigmates) qui se manifestent visiblement dans son corps. Malade, souffrant des yeux et presque aveugle, il se retire à Saint-Damien, compose le Cantique des Créatures et son Testament. Et le 3 octobre 1226, à 44 ans, il meurt.
En 1228, il est canonisé, et le pape fait construire en son honneur une basilique à Assise
Ce terme, qui signifie » connaissance » en grec, désigne au début de l’ère chrétienne la connaissance portant sur l’essentiel, à savoir les mystères divins. Cette connaissance dépasse la simple foi. Pour les gnostiques, elle est acquise par initiation et elle garantit le salut
Guillaume est d’abord moine bénédictin à Saint-Nicaise de Reims, puis il devient abbé de Saint-Thierry (Champagne). Il se lie d’amitié avec Bernard de Clairvaux. Tous deux malades, les deux hommes se rencontrent lors de leur convalescence et méditent ensemble le Cantique des cantiques. Ils étudient le commentaire qu’Origène Origène est un de l'Eglise du 3e siècle dont l'oeuvre théologique et exégétique est très importante. Il naît à Alexandrie vers 185. en avait fait. Guillaume rejoint Bernard dans la polémique contre Pierre Abélard Auteur d'une autobiographie (Historia calamitatum) et du Sic et non. Né au Pallet (Bretagne) en 1079, il appartient à la petite noblesse.. Voir aussi l’entrée Origène.
Imprimeur strasbourgeois qui a inventé en 1534 la presse à imprimer, ainsi qu’une encre qui permettait d’imprimer le papier sur ses deux faces. Il abandonna l’usage des caractères mobiles en bois et les remplaça par des caractères métalliques. La nouvelle technique typographique qu’il a mise au point (1450-1455) et l’essor qu’il a ainsi donné à l’imprimerie ont largement contribué à la diffusion de la Bible et des idées de la Réforme
Né dans une famille noble anglaise, il entre à l’abbaye de Sherborne avant d’aller étudier à Paris. En rentrant chez lui, il s’arrête au monastère bénédictin de Molesme où il est impressionné par l’abbé Robert Bénédictin et abbé de Saint-Michel-de-Tonnerre (diocèse de Langres), il fonde le monastère de Molesme en 1075. Ce monastère comme d'autres à l'époque s'enrichit rapidement. de Molesme et demande à rester. En 1098, il quitte Molesme avec Robert pour s’installer à Cîteaux. En 1109, il devient abbé de Cîteaux. C’est lui qui reçoit Bernard (de Clairvaux) quand celui-ci y demande son admission. Après la fondation des quatre premiers monastères cisterciens, Harding rédige la Charte de charité, véritable constitution de l’ordre cistercien. Il démissionne en 1133.
Vient d’un verbe grec (
Ce mot, qui est utilisé parfois pour désigner les protestants, a une étymologie controversée. Il apparaît à Genève en 1536 et vient vraisemblablement d’une déformation de l’allemand
D’origine inconnue (saxonne ou flamande), Hugues entre vers 1118 chez les chanoines
Les chanoines sont des prêtres qui aident l'évêque dans sa tâche pastorale et sont en lien direct avec lui. Tout en faisant partie du clergé , ils mènent une vie communautaire. de Saint-Victor, monastère fondé en 1108 par Guillaume de Champeaux dans l’enceinte de l’ermitage de Saint-Victor, à Paris. Il devient vite une personnalité marquante, considéré par ses contemporains comme un » nouvel Augustin « .
D’une grande curiosité intellectuelle et d’une vaste culture, il conseille à ses disciples de tout apprendre, car, estime-t-il, rien n’est inutile. Son oeuvre reflète son insatiabilité : il traite des arts libéraux (grammaire, rhétorique, dialectique…), des sciences, de la philosophie, commente les Ecritures, écrit un traité consacré à l’histoire universelle. Son ouvrage d’enseignement, le Didascalicon, est à la fois programme d’étude pour le maître comme pour le disciple et méthode de lecture. La pensée de Hugues s’organise autour de l’idée suivante : il y a une unité essentielle des savoirs et de l’être humain que la chute originelle a brisée ; il s’agit de la restaurer. L’être humain retrouvera son intégrité grâce à l’étude de la logique et de la philosophie (qui vise à la connaissance du vrai) et grâce à la pratique de l’amour (qui vise à l’exercice du bien). L’influence de Hugues de Saint-Victor sera très importante sur la théologie de son époque et se prolongera jusqu’à la fin du Moyen Age
Période de l'histoire entre l'Antiquité et les temps modernes. On fait généralement débuter le Moyen Age à la chute de l'Empire romain en 476.. Son traité Des Sacrements de la foi chrétienne est une véritable somme théologique.
En rupture avec la culture du Moyen Age Période de l'histoire entre l'Antiquité et les temps modernes. On fait généralement débuter le Moyen Age à la chute de l'Empire romain en 476., l’humanisme se caractérise par une redécouverte de l’Antiquité et de ses textes, notamment bibliques, qui vont être source d’inspiration en littérature, peinture, musique, sculpture. Les humanistes vont poser les bases de l’étude moderne des textes et, renouvelant leur approche, ils vont bouleverser un certain nombre d’idées reçues. C’est aussi un siècle de découvertes, d’innovations, de libérations des cadres anciens. Les Réformes religieuses sont incontestablement liées à ce renouveau dans tous les domaines, en particulier le retour aux textes bibliques dans leur langue originelle et leur étude selon les méthodes nouvelles
Jan Hus naît vers 1370 à Husinec en Bohême méridionale dans une famille rurale pauvre. Doué pour les études et avide de promotion sociale, il se rend à Prague, où il étudie les lettres puis la théologie. En 1398, il obtient sa licence d’enseignement en théologie. Nommé professeur à l’Université, il entre en contact avec le mouvement de réforme et subit l’influence de Wyclif
Après des études à Oxford, il devient professeur en 1361. Il prend position contre le pape pour défendre les intérêts nationaux.. En 1400, il est ordonné prêtre. L’année suivante, il est nommé doyen de la Faculté des Arts et Lettres de Prague. En 1402, il devient curé, sans charge de communauté, à la chapelle de Bethléem. Il s’illustre par une prédication évangélique et sociale, dénonçant les vices des laïcs et les profits du clergé. En 1409, il commence à être accusé de ne pas dénoncer Wyclif et de contester l’autorité du pape. Élu recteur de l’Université, il participe à sa réorganisation, et devient le chef du mouvement réformateur. En 1411, il subit l’interdit
L'interdit prononcé par le pape contre une ville la prive de tout service religieux : mariages, baptêmes, enterrements ne sont plus célébrés, les églises sont fermées, les cloches ne sonnent plus. L'interdit est inauguré par une cérémonie de l'* dans les églises de la ville
. du pape qui s’étend sur toute la ville. Dans des disputes universitaires, des prédications, des publications, il se lance dans la controverse contre les indulgences. En 1412, alors que des émeutes éclatent à Prague et qu’il est menacé d’excommunication, Hus s’exile en Bohême du sud où il développe une intense activité littéraire. En 1413, il publie son grand ouvrage De ecclesia censuré à Prague, Paris et Constance. En 1414, il se rend au concile de Constance pour y défendre sa cause. Il poursuit une correspondance avec les fidèles de la chapelle de Bethléem et approuve la communion sous les deux espèces. En juillet 1415 il refuse d’abjurer devant le concile qui le condamne, le dégrade de ses titres sacerdotaux et le remet à l’autorité civile pour être exécuté sur le bûcher (6 juillet).
Voir aussi l’entrée qui lui est consacrée.
Catalogue de livres que l’autorité catholique romaine interdit de lire, d’imprimer et de diffuser. Cette censure a été créée au 16e siècle et elle a été abolie par le pape Paul VI en 1965
L’indulgence existe dès le 11e siècle. C’est la remise par l’Eglise d’une peine infligée au pénitent après qu’il a confessé sa faute et reçu l’absolution. La doctrine des indulgences a sa source dans la conviction que l’Eglise est l’administratrice du trésor des mérites du Christ et des saints. Elle a donc le pouvoir d’en faire bénéficier les fidèles, moyennant certaines contreparties (Ave Maria, Pater noster, pèlerinages, processions…), et de leur permettre ainsi d’échapper aux peines temporelles imposées pour l’expiation de leurs péchés. Mais on pouvait aussi obtenir rémission de la peine en acquittant une somme d’argent.
Cette vente, et plus encore la fausse doctrine qui prétend la justifier, scandalisent à travers les siècles beaucoup de chrétiens : Hus, Luther….Voir aussi les entrées Hus et Luther
Jusqu’à la fin du Moyen Age, c’est l’institution ecclésiale qui se chargeait de l’enquête concernant les hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique., le bras séculier mettant en œuvre leur éventuelle condamnation. A partir de ce moment-là, notamment dans le contexte de la persécution des vaudois Ce mouvement tire son nom de celui de son fondateur : un certain Pierre Valdo (Valdès ou Vaudès) qui vécut à Lyon à la fin du 12e et au début du 13e siècle. Vers l'an 1170, il vendit tous ses biens pour vivre dans la pauvreté et se consacrer à la prédication de l'Evangile. et albigeois Les albigeois, un groupe de cathares nommés ainsi en lien avec la ville d'Albi, avaient une théologie manichéenne, des exigences strictes d'ascèse et vivaient en communautés très hiérarchisées. Sous le pape Innocent III, qui a appelé à la croisade contre les albigeois, ils seront persécutés et exterminés ., c’est une institution particulière soumise à l’évêque qui va en être chargée : l’Inquisition. En 1231/1232, à l’instigation du pape Grégoire IX, l’Inquisition est centralisée sous l’autorité papale. Gérée surtout par des dominicains L'abréviation des dominicains est O. P., elle met au point un processus particulier :
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exigence adressée aux hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique. de pratiquer l’auto-accusation ;
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exhortation des fidèles à la dénonciation ;
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convocation de l’accusé ;
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éventuellement arrestation pour comparution devant le tribunal ;
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enquête en vue de l’aveu (pas de révélation des noms des dénonciateurs et témoins ; pas de défense acceptée).
A partir de 1252, le pape Innocent IV permet l’usage de la torture. En 1542, le pape Paul III établit à la place de l’Inquisition la » Congrégation romaine et universelle de l’Inquisition » (le » Saint Office « ). Au Concile de Vatican II, sur proposition du pape Paul VI, le » Saint Office » devient la » Congrégation pour la doctrine de la foi « . Aujourd’hui, selon l’article 48 de la Constitution apostolique sur la Curie romaine
L’interdit prononcé par le pape contre une ville la prive de tout service religieux : mariages, baptêmes, enterrements ne sont plus célébrés, les églises sont fermées, les cloches ne sonnent plus. L’interdit est inauguré par une cérémonie de l’anathème Le grec anathèma signifie littéralement " ce qu'on place par-dessus ", " ce qu'on offre par surcroît ", " ce qu'on met à part ". Ce terme appartient déjà au langage religieux avant le christianisme.* dans les églises de la ville
On appelle » querelle des Investitures » le conflit concernant l’installation (investiture= fait de revêtir quelqu’un d’une charge ecclésiale) des évêques et des abbés. La querelle oppose la papauté aux rois d’Europe dans la deuxième moitié du 11e siècle. Ce conflit entre le pouvoir spirituel et séculier va s’amplifier. Henri IV d’Allemagne s’oppose en effet aux réformes du pape Grégoire VII qui rompent avec la traditionnelle soumission du clergé au pouvoir séculier. Une première solution se dessine en 1077 quand Henri IV reconnaît le pouvoir papal pour tout ce qui concerne les investitures ecclésiales. Cet événement ouvre la voie au concordat de Worms qui mettra fin à la querelle en 1122
Irénée est originaire d’Asie Mineure. Il rapporte qu’encore jeune il a entendu le vieux Polycarpe, évêque de Smyrne, ce qui, en conséquence, situe sa naissance entre 130 et 140. Il se rattache ainsi très haut dans la transmission de la doctrine, puisque Polycarpe était contemporain d’Ignace d’Antioche, lui-même contemporain de la rédaction des écrits les plus tardifs du Nouveau Testament. Cette familiarité revendiquée avec Polycarpe est importante, elle permet de comprendre son action et sa pensée. On sait qu’Irénée était à Lyon en 177 parce que la communauté de cette ville l’envoie à Rome pour qu’il porte la Lettre des martyrs de Lyon. A son retour, il succède à Pothin comme évêque. Le dernier acte ecclésial que l’on connaît de lui est une intervention auprès de Victor, évêque de Rome entre 189 et 198. Il est mort martyr Le mot martyr, en grec martus, veut d'abord dire simplement " témoin ". Mais il a ensuite été associé à la réalité de la persécution. à une date inconnue. Deux ouvrages d’Irénée nous sont parvenus : Contre les Hérésies (Adversus haereses) et une traduction arménienne d’un court ouvrage De la Démonstration de la prédication apostolique, résumé de la foi chrétienne de nature catéchétique
Doctrine chrétienne issue de la pensée de Cornélius Jansen (1585-1638), dont le nom a été latinisé en Jansénius. Ce théologien hollandais, enseignant à l’université de Louvain puis évêque d’Ypres, est l’auteur de l’Augustinus, ouvrage publié après sa mort, en 1640. Il s’agit d’une simple compilation des textes d’Augustin sur la grâce. A partir de la maxime augustinienne » il est nécessaire que nous agissions conformément à ce qui nous plaît le plus « , Jansénius tire la conséquence que la volonté de l’homme peut être orientée aussi bien vers le bien que vers le mal, en fonction des éléments prépondérants au moment de la décision. Seule la grâce efficace peut faire que l’homme, corrompu depuis le péché originel se tourne vers Dieu. Cette grâce toute-puissante n’est pas toujours donnée à l’homme : elle est un don gratuit de Dieu. Condamné par Rome (1er août 1641, décret de l’Inquisition Jusqu'à la fin du Moyen Age, c'est l'institution ecclésiale qui se chargeait de l'enquête concernant les , le bras séculier mettant en œuvre leur éventuelle condamnation. A partir de ce moment-là, notamment dans le contexte de la persécution des et , c'est une institution particulière soumise à l'évêque qui va en être chargée : l'Inquisition., et 6 mars 1642, Bulle In eminenti), l’ouvrage trouve des défenseurs en France sous l’impulsion de l’abbé de Saint-Cyran, en particulier la Mère Angélique, réformatrice du monastère de Port-Royal, son frère Antoine Arnauld (le » Grand Arnauld « ). L’affaire va prendre alors une coloration politico-religieuse du fait de l’opposition frontale des jansénistes aux jésuites, particulièrement influents. Le jansénisme fut réprimé par le pouvoir monarchique de Louis XIV dont il dénonçait l’absolutisme. Désormais le jansénisme prend un caractère nouveau et original : la querelle théologique de fond sur la grâce se trouve délaissée au profit d’un rigorisme moral opposé au laxisme des jésuites. C’est souvent ce dernier aspect qui en vient à caractériser, en France, dans le grand public, la doctrine janséniste. Le jansénisme eut sur Pascal Philosophe, mathématicien et physicien. Dès sa jeunesse, Pascal est considéré comme un génie mathématique. (1623-1662), qui prit sa défense dans Les Provinciales, une influence déterminante
Jérôme est le Père Dans l'Antiquité, le maître était souvent désigné comme " Père ". De ce fait, ce nom revient aux évêques, mais on étend ce sens de Père à des écrivains reconnus comme témoins de la tradition authentique de l'Eglise. de l’Eglise dont le nom reste attaché à la traduction de la Bible en latin, la Vulgate Du latin vulgatus, répandu. On désigne ainsi la traduction latine de la Bible par Jérôme (vers 347-419)., qui est devenue la version de base de l’Occident chrétien. Après des études à Rome, il s’engage dans la vie monastique orientale et quitte l’Italie pour l’Orient. Il alterne alors des périodes de traduction des textes bibliques à partir du grec et de l’hébreu et de retraites dans le désert. Il passe quelques années à Rome sous la protection du pape Damase, puis retourne en Palestine, où il entre en discussion avec les différents courants d’interprétation exégétique, issus d’Origène Origène est un de l'Eglise du 3e siècle dont l'oeuvre théologique et exégétique est très importante. Il naît à Alexandrie vers 185. ou de l’école d’Alexandrie. A côté de son oeuvre de traduction et d’exégèse, Jérôme laisse d’importants écrits sur le monachisme et des traités polémiques qui reflètent la virulence de ses prises de position. A la fin de sa vie, Jérôme entretiendra avec Augustin et des hommes d’Eglise occidentaux des relations plus confiantes et transmettra ses connaissances très étendues de la littérature chrétienne, tant latine que grecque.
Comme Calvin, il est originaire de Picardie. Il est ordonné prêtre. Il enseigne à Paris. A partir de 1492, il voyage en Italie où il rencontre notamment Pic de la Mirandole Philosophe italien appelé le " prince des érudits ". A Padoue, il étudie l'arabe, l'hébreu, l'araméen et s'initie à la Kabbale (courant ésotérique du judaïsme déjà présent dans l'Antiquité, mais dont les principaux ouvrages sont apparus au Moyen Age).. En 1507, il fait partie, autour de Briçonnet Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux, participe au mouvement de redécouverte de l'Evangile qui se développe dans les années 1520-1530. Nourri de la pensée et des travaux humanistes, ce courant prône un retour aux textes bibliques originaux traduits dans la langue du peuple, même si c'est d'abord un mouvement d'érudits., du » groupe de Meaux « . Ses commentaires sur les Psaumes (1509) et sur les épîtres de Paul ont ouvert la voie à l’exégèse réformée. Il entreprend une révision critique de la traduction latine de la Bible (la Vulgate) et en fait paraître une traduction française, cinq ans au moins avant la Bible d’Olivétan Comme Jean Calvin auquel il est apparenté, Pierre Robert, dit Olivétan, est originaire de Noyon. Il fait ses études à Orléans puis doit s'enfuir en 1528 à Strasbourg où il apprend l'hébreu avec et . (1535). A la demande de Briçonnet, il publie déjà en 1523 une traduction en français du Nouveau Testament. Inquiété par la Sorbonne dès 1517, il est protégé par le roi François 1er. Mais en 1525, ses opposants profitent de l’emprisonnement du roi pour le faire condamner par le Parlement de Paris. Il se réfugie alors à Strasbourg. Il finira ses jours à Nérac à la cour de Marguerite de Navarre. C’est là qu’il rencontrera Calvin. Evangélique, attaché à la Parole de Dieu, Lefèvre était un esprit modéré qui n’a jamais réellement rompu avec l’Eglise romaine. » Lefèvre est un réformiste sans jamais devenir un réformateur » (Irena Backus). Au soir de sa vie, il aurait confié, en pleurs, à la reine Marguerite de Navarre qui l’interrogeait sur sa tristesse : » Madame,… comment pourrais-je subsister devant le tribunal de Dieu, moi qui ayant enseigné en toute pureté l’Evangile à tant de personnes, qui ont souffert la mort pour cela, l’ai cependant toujours évitée dans un âge même où bien loin de la craindre, je la devais plutôt désirer… «
Fondateur de la Compagnie de Jésus, il est contemporain du Réformateur Jean Calvin. Il voulait être chevalier, mais en fut empêché par une grave blessure reçue au siège de Pampelune (1521). Répondant à un appel de Dieu, il veut annoncer l’Evangile aux » infidèles » qui sont à Jérusalem. Après un long temps de retraite et un voyage à Jérusalem, il entreprend des études de théologie en Espagne puis à Paris (1528-1534). C’est là, à Montmartre, le 15 août 1534, qu’il fonde avec sept compagnons la Compagnie de Jésus. Parmi eux, François-Xavier, qui deviendra le plus célèbre missionnaire de l’Eglise catholique romaine au 16e siècle. Cet ordre religieux (les Jésuites) est organisé de manière très hiérarchisée, l’obéissance totale y est exigée. Les Jésuites ne dépendent que du pape. A la mort d’Ignace de Loyola, ils sont 1000, cinquante ans plus tard ils sont 13000. Les Exercices spirituels qu’il a rédigés, demeurent la base de la spiritualité des Jésuites. Ignace de Loyola a été canonisé en 1622
Réformateur allemand né et mort à Eisleben. Moine, prêtre, docteur en théologie, professeur d’exégèse biblique, il était habité par une intense quête spirituelle concernant le salut. En travaillant l’épître aux Romains il découvre ce qui sera le coeur de son oeuvre et de la Réforme protestante au 16e siècle, le message du salut par la seule grâce de Dieu, en dehors des mérites de l’homme. En 1517 il rédige « 95 thèses » où il développe cette affirmation et dénonce la vente des indulgences. Déclaré hérétique en 1518, il est excommunié et mis au ban de l’Empire à la Diète de Worms en 1521. Il trouve alors un appui auprès des princes allemands. Auteur d’une oeuvre théologique considérable et traducteur de la Bible en allemand, il a pris part aux débats de son temps (controverse avec Erasme, attitude lors de la Guerre des Paysans…). Il a résisté à toute forme de désordre ecclésial et a commencé à poser les bases d’une Eglise « luthérienne »
Mani est né en Perse en 216. Son père était un prince parthe et sa mère une judéo-chrétienne, de famille royale elle aussi. Il a été élevé dans la tradition judéo-chrétienne perse. Très jeune, il aurait reçu de l’Esprit la révélation de la guerre entre la lumière et les ténèbres. Il part en Inde où il entre en contact avec le bouddhisme. De là, il fonde une religion syncrétiste, le manichéisme, dont la base est la lutte originaire entre les ténèbres et la lumière. Il prêche cette religion dans tout l’empire perse pendant les trente années du règne de Shapour 1e qui est très tolérant vis à vis des religions étrangères qui peuvent exister à côté du zoroastrisme, religion officielle de la Perse. A la faveur des campagnes militaires entre l’empire perse et l’empire romain, le manichéisme se répand en occident. En 274, le nouvel empereur perse Bahrâm 1e prend le contre-pied de son ennemi l’Empire romain et déclenche une répression contre les religions étrangères. Mani est arrêté et décapité. Mais le manichéisme continuera son expansion grâce aux écrits laissés par Mani et à ses disciples. Le manichéisme sera dénoncé et combattu par les chrétiens à partir du 4e siècle, notamment par Augustin. On retrouve des idées du manichéisme chez les cathares Du grec katharos qui veut dire " pur ", il s'agit d'un mouvement religieux qui se considère comme chrétien. Il se développe en Lombardie et en Languedoc dans la deuxième moitié du 12e siècle. combattus comme hérétiques Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique. par l’Inquisition Jusqu'à la fin du Moyen Age, c'est l'institution ecclésiale qui se chargeait de l'enquête concernant les , le bras séculier mettant en œuvre leur éventuelle condamnation. A partir de ce moment-là, notamment dans le contexte de la persécution des et , c'est une institution particulière soumise à l'évêque qui va en être chargée : l'Inquisition. au 12e siècle
Considéré comme hérétique, il est excommunié par l’Eglise en 144. Il est à l’origine d’un mouvement gnostique Ce terme, qui signifie " connaissance " en grec, désigne au début de l'ère chrétienne la connaissance portant sur l'essentiel, à savoir les mystères divins. Cette connaissance dépasse la simple foi., le marcionisme, qui s’est répandu dans le bassin méditerranéen et a existé jusque vers 400. Marcion rejette l’Ancien Testament et ne garde du Nouveau Testament que l’évangile de Luc et l’oeuvre de Paul. Ses Antithèses sont connues à travers ce qu’en disent ses adversaires (Tertullien, Irénée Irénée est originaire d'Asie Mineure. Il rapporte qu'encore jeune il a entendu le vieux Polycarpe, évêque de Smyrne, ce qui, en conséquence, situe sa naissance entre 130 et 140. de Lyon en particulier) qui réfuteront cette forme d’antijudaïsme
C’est un des grands Réformateurs allemands. Il fit ses études à Heidelberg et Tübingen. Nommé magistrat à Wittenberg en 1518, il y demeurera jusqu’à sa mort. C’est là qu’il rencontre Luther dont il devient le disciple et l’ami fidèle. Il y étudie la théologie sans abandonner ses tâches de professeur de grec. Son oeuvre la plus importante, les Loci communes (1521), fut plusieurs fois remaniée. C’est lui qui a rédigé la Confession d’Augsbourg (1530) et l’Apologie de la Confession d’Augsbourg (1531) qui font partie des » livres symboliques » où les Eglises luthériennes reconnaissent l’expression autorisée de leur foi. C’était un homme cultivé et conciliant qui s’efforcera toujours d’aplanir les divergences entre les différents courants de la Réforme, comme entre protestants et catholiques. C’est lui qui, à la mort de Luther, poursuivra l’organisation de l’Eglise évangélique avec toujours un souci particulier de l’éducation
Rulman Merswin est patricien et banquier strasbourgeois. Suite à une conversion dont on ne connaît pas vraiment les circonstances, il quitte les affaires en 1347 et choisit de vivre désormais, avec sa femme, une vie de prière et de pénitence. En 1328, Jean Tauler devient son maître spirituel. En 1367, six ans après la mort de Tauler, Merswin rachète et restaure l’ancienne chapelle de la Trinité, et les terrains y attenant (l’Ile Verte). En accord avec les autorités ecclésiastiques, il y installe en 1368 quatre chapelains séculiers qu’il rejoint à la mort de sa femme en 1371. Il y meurt en 1382. Merswin est une des figures importantes de la mystique Vient du verbe grec muein qui veut dire " se fermer (les lèvres et les yeux) ". Un type de piété que l'on peut caractériser comme suit :un but : l'expérience d'une relation à Dieu/au divin qui peut aller jusqu'à une forme d'union, voire de fusion avec lui (unio mystica) une pratique : contemplation, méditation, ascèse, etc. rhénane
Le nom vient du latin
Ce terme vient de deux mots grecs : monos, » seul » et phusis, nature. Ils désignent les chrétiens ou Eglises qui attribuent au Christ une seule nature. Il convient toutefois de distinguer deux formes de monophysisme. La première a pour principal représentant le moine Eutychès (milieu du 5e siècle). Pour lui, il y a assimilation entre la nature humaine et la nature divine du Christ en sorte que l’humain, absorbé par le divin, n’a plus de consistance propre. Cette position fut condamnée en 451 par le concile de Chalcédoine qui déclara que le Christ est » reconnu en deux natures, sans confusion, sans changement « . La deuxième forme de monophysisme est postérieure à Chalcédoine. C’est la position de ceux qui refusent la formulation de Chalcédoine sur les deux natures, mais qui, pour autant reconnaissent à l’humanité du Christ tous les caractères spécifiques de la nature humaine. La première forme de monophysisme est considérée comme contraire à l’orthodoxie L'étymologie grecque de ce mot signifie l'opinion (doxa) droite (orthè). C'est l'ensemble des idées ou conceptions traditionnellement admises dans une discipline (art, science, morale. chrétienne. La seconde ne l’est pas. Des Eglises chrétiennes, appelées monophysites ou » préchalcédoniennes » se situent aujourd’hui encore dans cette tradition : l’Eglise copte orthodoxe, l’Eglise éthiopienne monophysite, l’Eglise arménienne orthodoxe ou » grégorienne « , l’Eglise orthodoxe syrienne ou » jacobite « .
Période de l’histoire entre l’Antiquité et les temps modernes. On fait généralement débuter le Moyen Age à la chute de l’Empire romain en 476. On considère qu’il s’achève avec la chute de Constantinople en 1453, ou encore en 1492 date de la découverte de l’Amérique
C’est un prêtre de l’ordre des Augustins. Il étudie la mystique médiévale et reçoit également une formation humaniste. En 1519, il rencontre Luther et adhère aux idées de la Réforme. Mais il va s’en séparer à la fois sur le plan théologique et le plan politique. Prédicateur à Zwickau (1520) et Allstedt (1523), il sera chassé de chacune de ces villes. En 1524, il rédige son Sermon aux princes où il présente son programme de réforme, très marqué par le millénarisme Croyance dans un règne terrestre à la fin des temps, inauguré par le et ses élus, qui durera pendant 1000 ans. La pensée millénariste s'appuie en particulier sur des textes du livre de l'Apocalypse.. Il devient le chef anabaptiste On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi " Réforme radicale " ou " aile gauche de la Réformation ". Poussant à l'extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l'Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif. de la Guerre des Paysans, prêchant une sorte de communisme évangélique. Engels verra en lui un des premiers révolutionnaires. Capturé lors de la bataille de Frankenhausen (1525), il sera torturé puis exécuté
Au 16e siècle, quand les difficultés commencent pour les protestants français, certains d’entre eux considèrent que pour éviter la persécution, il vaut mieux se conformer extérieurement aux pratiques officielles, cacher ses convictions réelles et, à l’instar du personnage biblique de Nicodème, » venir à Jésus la nuit » (Jean 3/2). Le Réformateur français Jean Calvin Réformateur français né à Noyon. Il a une formation d'humaniste, étudiant les lettres, la philosophie, le droit, l'hébreu, le grec, la théologie en divers lieux universitaires (Paris, Orléans, Bourges). dénonce le manque de courage de ceux qui n’osent pas afficher leur foi au grand jour. Il écrira contre eux un texte très sévère, les affublant du sobriquet moqueur de » Nicodémites » dénonçant leur double jeu et leur double langage
Philosophe et théologien anglais appartenant à l’ordre des franciscains Ordre religieux fondé par d'Assise (1182-1226). Entendant le texte de l'évangile selon Matthieu (10,7-11) où Jésus annonce aux disciples qu'ils doivent aller prêcher dans la pauvreté, François décide de devenir prédicateur itinérant.. Il étudie à Oxford et Paris. Il s’oppose à la papauté et, à cause de cela, est excommunié. Il se rattache au courant nominaliste selon lequel nous n’avons pas d’idées ou concepts généraux mais seulement des mots, des signes évoquant des réalités toujours singulières. Ce courant philosophique était très présent à l’université d’Erfurt où Luther étudia et au couvent des Augustins de cette même ville où il entra en 1505. On peut dire que l’occamisme a eu une influence sur l’émergence et la formulation des idées de la Réforme, même si Luther critiquera cette pensée
Il étudie la théologie à Heidelberg. Il se lie avec Capiton Il a fait des études de théologie, de médecine, de droit. C'est un humaniste, helléniste et hébraïsant., Erasme Né à Rotterdam, il fut appelé " le prince des humanistes ". Il entra au couvent des Augustins. et Mélanchthon C'est un des grands Réformateurs allemands. Il fit ses études à Heidelberg et Tübingen.. Humaniste, il apprend le grec et l’hébreu. Il devient prêtre en 1510, entre au couvent en 1520. C’est là que mûrissent ses idées réformatrices. Arrivé à Bâle en 1523, il travaille à la Réforme dans cette ville. Il écrit plusieurs commentaires bibliques. Après l’abolition de la messe (1529), il y organise l’Eglise en donnant une place importante aux laïcs. Au sujet de la cène C'est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui., il considère que le Christ y est présent de manière symbolique.
Comme Jean Calvin auquel il est apparenté, Pierre Robert, dit Olivétan, est originaire de Noyon. Il fait ses études à Orléans puis doit s’enfuir en 1528 à Strasbourg où il apprend l’hébreu avec Bucer Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l'ordre des à l'âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518). et Capiton Il a fait des études de théologie, de médecine, de droit. C'est un humaniste, helléniste et hébraïsant.. On le retrouve instituteur à Neuchâtel (1531), précepteur à Genève (1532), instituteur dans le Piémont (1533). Il y a chez lui un incontestable souci pédagogique. Il publie en 1533 une Instruction des enfans. A la demande de Guillaume Farel, il traduit en moins de deux ans la Bible en français, à partir des textes originaux. Il meurt en Italie en 1538
On désigne ainsi les ordres qui se développent s’inscrivent dans le mouvement médiéval de retour à une pauvreté évangélique. Non seulement les moines et moniales, mais encore le monastère et l’ordre lui-même s’engagent à vivre dans la pauvreté. Les membres gagnent leur vie par le travail manuel et la mendicité. Dans un premier temps, on compte parmi les ordres mendiants les franciscains Ordre religieux fondé par d'Assise (1182-1226). Entendant le texte de l'évangile selon Matthieu (10,7-11) où Jésus annonce aux disciples qu'ils doivent aller prêcher dans la pauvreté, François décide de devenir prédicateur itinérant. et les dominicains L'abréviation des dominicains est O. P.. Plus tard, on élargit la notion à d’autres ordres, comme les carmes et les augustins
Origène est un Père Dans l'Antiquité, le maître était souvent désigné comme " Père ". De ce fait, ce nom revient aux évêques, mais on étend ce sens de Père à des écrivains reconnus comme témoins de la tradition authentique de l'Eglise. de l’Eglise du 3e siècle dont l’oeuvre théologique et exégétique est très importante. Il naît à Alexandrie vers 185. Son père meurt martyr Le mot martyr, en grec martus, veut d'abord dire simplement " témoin ". Mais il a ensuite été associé à la réalité de la persécution. en 202. Il n’a que 18 ans quand Démétrios, l’évêque d’Alexandrie, lui confie la direction de l’école de catéchèse Ce terme (comme ceux apparentés "catéchisme", "catéchumène", "catéchiste") est lié au verbe grec kathekheô qui signifie "résonner", et a donc d'abord le sens d'enseignement oral. Très vite la catéchèse désigne les éléments essentiels du christianisme transmis dans le cadre de l'initiation chrétienne, notamment de la préparation au *. dans cette ville. Il y enseignera et rédigera ses traités et ses commentaires bibliques jusqu’en 232 environ. A cette date, un conflit avec l’évêque Démétrios l’oblige à quitter Alexandrie pour Césarée où il avait été ordonné prêtre et où il continuera son oeuvre. Son but était l’enseignement de » la vérité de la foi » à partir des Ecritures et la réfutation des courants jugés hérétiques. Il a eu de son vivant une très forte influence sur la constitution de la théologie chrétienne et il a posé les règles de l’exégèse. Emprisonné et torturé pendant la persécution de l’empereur Dèce, il meurt vers 253 des suites des sévices subis. Après sa mort, son oeuvre sera traduite en latin et commentée par ses disciples. Elle reste très vivante jusqu’au 6e siècle, suscitant des confrontations avec la doctrine trinitaire Même si les textes de l'Ancien Testament ou du Nouveau se servent des notions de Père, de Fils et d'Esprit pour dire comment Dieu se révèle, la doctrine de la Trinité en tant que telle ne s'y trouve pas. Elle a été formulée et est devenue la doctrine officielle de l'Eglise au cours des premiers siècles (concile de Nicée en 325 et 1er Concile de Constantinople en 381), non sans débats et conflits. définie par le concile On appelle concile l'assemblée des représentants légitimes de l'Eglise, rassemblés au niveau local, régional ou universel. Ces assemblées ont pour rôle de délibérer et décider en matière de foi, de vie chrétienne et d'organisation ecclésiale. de Nicée. L’empereur d’Orient Justinien condamne Origène et sa doctrine en 543. Du fait de cette condamnation, une grande partie de l’oeuvre en grec d’Origène s’est perdue
L’étymologie grecque de ce mot signifie l’opinion (doxa) droite (orthè). C’est l’ensemble des idées ou conceptions traditionnellement admises dans une discipline (art, science, morale…) ou une institution (parti, école, Eglise…). En théologie, ce terme désigne la conformité aux opinions, croyances et doctrines reconnues comme officielles par l’Eglise. Il s’oppose à hétérodoxie (qui s’écarte de la doctrine reçue) et à hérésie
Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique.. On considère que l’ensemble des Eglises reconnaissent dans les formulations des quatre premiers conciles oecuméniques l’expression orthodoxe de la foi chrétienne.
Mais le mot orthodoxie (ou le qualificatif orthodoxe) a aussi un sens plus précis. Il désigne les Eglises d’Orient, appelées encore Eglises orthodoxes, qui se sont séparées de l’Eglise romaine en 1054 lors du schisme d’Orient. Les Eglises orthodoxes n’acceptent pas l’autorité universelle du pape, ni son infaillibilité.
Le luthéranisme, à la faveur des princes, a pénétré dans le nord de l’Allemagne. Lors de la paix d’Augsbourg, en 1555, l’Allemagne est partagée entre luthériens et catholiques. Au nom du principe selon lequel les sujets doivent adopter la religion du prince (
Philosophe, mathématicien et physicien. Dès sa jeunesse, Pascal est considéré comme un génie mathématique. A 16 ans, il a écrit un traité sur des cônes ; dès 1642, il travaille à la construction d’une machine à additionner et soustraire. Il découvre à travers des expériences physiques la loi des vases communicants.
En 1646, Pascal rencontre le jansénisme
Doctrine chrétienne issue de la pensée de Cornélius Jansen (1585-1638), dont le nom a été latinisé en Jansénius. Ce théologien hollandais, enseignant à l'université de Louvain puis évêque d'Ypres, est l'auteur de l'Augustinus, ouvrage publié après sa mort, en 1640.. Il s’ouvre alors à des problématiques théologiques et religieuses En 1654, il fait une expérience spirituelle forte. Il en parle dans son Mémorial. Pascal se retire à plusieurs reprises au monastère de Port Royal. Proche du jansénisme, il soutient par ses Lettres provinciales A.Arnauld contre les attaques de la curie et des jésuites. Pascal y critique leur morale légaliste.
Il peut être considéré comme le premier critique de la science. Il lutte contre une compréhension trop cartésienne de la science et du monde. L’intuition, le sentiment et » la logique du cœur » sont pour lui autant de sources de connaissance. Ses œuvres sont lues et ont influencé beaucoup de penseurs après lui : Kierkegaard, Nietzsche et jusqu’aux existentialistes français. Les Pensées, une apologie du christianisme, restent inachevées.
Comme pour beaucoup de courants hérétiques, on ne connaît la pensée de Pélage que par ses détracteurs, principalement Augustin. Pélage se trouve à Rome à partir de 380 jusqu’à la prise de la ville par Alaric en 410, date à laquelle il part en Afrique puis en Palestine. C’est un de ses disciples, Célestius, qui met en forme ses idées, tout en les radicalisant. Pélage affirme que l’homme, créature libre, participe à la grâce du Créateur. Il peut ainsi devenir véritable image de Dieu, sans péché, par ses propres forces. Par conséquent, Pélage rejette l’idée de péché originel. Les chrétiens sont donc appelés à devenir des purs au plan moral. La doctrine de Pélage, reprise par ses disciples, reçoit un écho favorable parmi les aristocrates, mais aussi dans les milieux monastiques d’Afrique. L’évêque Julien d’Eclane reprend ses idées. C’est surtout avec ce dernier qu’Augustin entre en discussion polémique
Dans l’Antiquité, le maître était souvent désigné comme » Père « . De ce fait, ce nom revient aux évêques, mais on étend ce sens de Père à des écrivains reconnus comme témoins de la tradition authentique de l’Eglise. Sont donc appelés Pères de l’Eglise les théologiens des premiers siècles, jusqu’aux 7e/8e siècles. En patristique (recherche sur les textes des Pères de l’Eglise), on appelle » Pères Apostoliques » ceux qui succèdent directement aux apôtres. Pour les suivants, on distingue entre » Pères latins » et » Pères grecs » selon la langue dans laquelle ils rédigeaient leurs écrits. Par exemple, Jean Chrysostome est un » Père grec « , Augustin un » Père latin «
Il entre comme oblat Du mot latin oblare (" donner, offrir "). Au Moyen Age, ce nom désigne l'enfant qu'une famille pouvait " offrir " à un monastère. à l’abbaye clunisienne de Sauxillanges. Très jeune, à 20 ans, il devient prieur de Vézelay. En 1122, il est élu abbé de Cluny. Il prend parti avec Bernard de Clairvaux contre l’antipape Anaclet II. Après une visite en Espagne, il s’intéresse à l’Islam (dans le but de pouvoir mieux le combattre !) et il fait traduire le Coran. Quand Abélard Auteur d'une autobiographie (Historia calamitatum) et du Sic et non. Né au Pallet (Bretagne) en 1079, il appartient à la petite noblesse. sera condamné à Soissons, il le recueillera à Cluny, convaincu de la valeur de ses idées. Il l’appelle » Socrate de France, Platon de l’Occident, notre Aristote «
Le mot platonisme désigne la philosophie de Platon (428-347 av. JC), mais aussi le courant philosophique inspiré ou issu de lui. Cette philosophie est caractérisée par une dualité entre le monde sensible et le monde intelligible, entre les réalités concrètes qui sont de l’ordre de l’apparence et le monde des Idées, formes idéales et objectives qui concernent l’essence des choses. L’âme est appelée à s’élever par degré des apparences multiples, variables, changeantes vers les Idées, modèles immuables, dont le monde sensible n’est que le reflet. L’absolu étant l’Idée de Bien. La philosophie de Platon a eu une grande influence sur la théologie chrétienne. Qu’elle soit attaquée ou passée sous silence elle était généralement connue des chrétiens érudits. Certains ont identifié l’Idée du Bien à Dieu.
On appelle néoplatonisme le mouvement philosophique dont Plotin (204-vers 270) est la figure de proue. C’est une sorte de syncrétisme de la pensée grecque (Pythagore, Aristote et Platon) et de mystique orientale. Pour Plotin, toute chose provient d’un principe ultime, simple, parfait, éternel, immuable, transcendant, inconnaissable qu’il appelle l’Un. Il n’y a pas de principe du mal, ce qui s’en approche le plus c’est la matière. L’influence de Plotin sur la pensée chrétienne commence avec Augustin.
Ce terme vient d’
Ce terme (du grec
Ce mot vient du grec prosèlutos qui est lui-même la traduction de l’hébreu ger qui désigne l’étranger installé dans le pays et naturalisé. Il est utilisé dans le Nouveau Testament pour désigner le païen qui est venu s’ajouter au peuple juif en pratiquant sa religion comme le » craignant Dieu » (Actes 10,2,22 ; 13,16), mais aussi en acceptant la circoncision (Actes 2,10 ; 6,5). Aujourd’hui on appelle prosélyte le nouveau converti à une religion, le nouvel adepte d’une Eglise. Le mot prosélytisme a souvent une connotation négative. Il désigne alors l’attitude de personnes, d’Eglises ou de religions qui font preuve d’un zèle intempestif et parfois de méthodes critiquables pour rallier à tout prix les autres à leurs propres convictions. Cela a pu être et est encore en certains lieux une source de tensions et de conflits.
Ce mouvement de réforme a été initié et conduit par le pape et bénédictin Grégoire VII (devenu pape en 1073). Il se bat avec véhémence contre la simonie La simonie désigne la vente ou l'achat, voire le trafic de charges ecclésiastiques. Le le réprouve et prévoit une punition. et le mariage des prêtres, pour la » pureté et la liberté de l’Eglise « . Mais la réforme s’oppose aussi aux droits de l’empereur dans le choix du pape, à l’accès de non-religieux aux postes de dirigeants de l’Eglise, etc. A l’issue de la réforme, les pouvoirs spirituel et séculier sont mieux séparés mais la place prépondérante de la papauté est réaffirmée. La hiérarchie ecclésiale est davantage soudée et placée sous l’autorité ultime centralisée du pape. Le collège des cardinaux et la curie romaine se développent
Irénée de Lyon utilise cette expression pour désigner un bref énoncé où s’exprime l’essentiel de la foi de l’Eglise qui est transmis aux fidèles lors de leur baptême. La terminologie utilisée est encore souple mais elle est généralement structurée autour de l’unicité du Dieu créateur et rédempteur, Père de Jésus Christ, Verbe incarné, qui agit à travers l’Esprit. De ces formules naîtront les symboles de foi
L’adjectif » régulier » vient du mot latin regula (règle) et désigne des religieux liés par une règle monastique. On l’oppose à » séculier « . Cet adjectif vient du mot latin saeculum (siècle, temps présent) et désigne un clerc qui exerce son ministère dans le » siècle « , c’est-à-dire le monde. Il peut être lié par différents engagements religieux mais sans avoir à obéir à une règle monastique. On distingue ainsi le clergé régulier (où le prêtre est moine d’un ordre religieux) du clergé séculier (où le prêtre vit en dehors d’une structure monastique et est directement dépendant de l’évêque du lieu)
Le Réveil ou les réveils désignent divers mouvements qui se sont manifestés dans le protestantisme, surtout anglo-saxon, à partir du 18e siècle et jusqu’au début du 20e siècle, qui se proposaient de » réveiller » une foi jugée » endormie « . La conversion de la personne interpellée par une prédication de type émotionnel est centrale. Les réveils se manifestèrent par des mouvements spectaculaires de conversions et un dynamisme dans le domaine de l’évangélisation. Cherchant à réveiller les Eglises existantes, ces mouvements aboutirent plusieurs fois à la formation de nouvelles Eglises (ainsi les Eglises méthodistes ou le Pentecôtisme)
Né à Arbrissel en Bretagne, Robert est, d’après son biographe, un fils de prêtre (les prêtres séculiers n’étaient pas encore tenus au célibat). A la mort de son père, il devient à son tour curé d’Arbrissel. Vers 1078, il part à Paris pour continuer ses études. Puis il va à Rennes, devient archiprêtre et épaule l’évêque de Rennes dans ses entreprises réformatrices (Réforme grégorienne Ce mouvement de réforme a été initié et conduit par le pape et bénédictin Grégoire VII (devenu pape en 1073). Il se bat avec véhémence contre la et le mariage des prêtres, pour la " pureté et la liberté de l'Eglise ".). A la mort de l’évêque, il s’enfuit à Angers, et quelques années plus tard, il se retire » au désert » : dans les forêts de l’ouest de la France. Des disciples le rejoignent. Il fonde une abbaye de chanoines Les chanoines sont des prêtres qui aident l'évêque dans sa tâche pastorale et sont en lien direct avec lui. Tout en faisant partie du clergé , ils mènent une vie communautaire. à La Roë, en Mayenne. Sur demande du pape Urbain II, il part à nouveau prêcher sur les routes. Des disciples, parmi eux beaucoup de femmes, le suivent. Le groupe se fixe à Fontevrault, à l’est de Saumur. Vers 1101, Robert y fonde un monastère double : hommes et femmes sont strictement séparés et la direction de l’ensemble incombe à une femme. Fin octobre 1115, il choisit Pétronille de Chemillé comme abbesse générale, ayant autorité sur les frères et les soeurs, et sur toutes les maisons de l’ordre (près d’une vingtaine de prieurés du vivant du fondateur). Composée de quatre abbayes qui comptent jusqu’à une centaine d’hommes et près de 500 femmes, la fondation de Fontevrault a la particularité d’avoir toujours été dirigée par une femme. 36 abbesses se succèdent à sa tête jusqu’à ce que les moines et les moniales en soient chassés à la Révolution
D’abord appelé Saint Empire Romain (
Il appartient à l’ordre des dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. à Bologne puis devient prieur du couvent San Marco à Florence. Dans cette ville, il prêche la repentance et ses prédications connaissent une grande audience. Il s’impose bientôt comme chef politique. Il instaure un régime théocratique Le mot vient du grec theokratia qui veut dire " autorité/pouvoir de Dieu ". Il s'agit d'une forme de gouvernement où le pouvoir, considéré comme venant de Dieu, est exercé par des prêtres ou par des ministres de l'Eglise ou par un souverain divinisé (ou appelé fils de Dieu). et entreprend un travail de réforme de la constitution, de la justice, des finances, des moeurs. Austère et intransigeant, il va diviser les habitants de la ville et s’opposer au pape Alexandre VI. Excommunié, il sera condamné à mort, pendu puis brûlé
Ce terme vient du verbe grec schizein qui veut dire » déchirer « , » fendre » et du substantif schisma » division » » séparation « . Aujourd’hui, dans son usage profane, ce mot s’apparente à celui de division, de dissidence. C’est quitter seul ou avec d’autres un groupe organisé auquel on appartenait. En contexte chrétien, un schisme est une brisure de l’unité de la communauté chrétienne et celle-ci est intervenue très tôt dans les Eglises. Paul exhorte les Corinthiens à ne pas se diviser (1Corinthiens 1,10 ; 11,18 ; 12,25). Les Corinthiens schismatiques suivent d’autres maîtres que le Christ et font souffrir le corps de l’Eglise dont les membres sont écartelés. Dans l’Evangile de Jean le schisme (schisma) est une division provoquée par la parole de Jésus parmi ses auditeurs (les foules Jean 7,43 ; les Juifs Jean 9,16 ; 10,19). Selon le droit canonique On désigne ainsi l'ensemble des lois du droit ecclésiastique de l'Eglise catholique romaine. Il contient les règles qui doivent s'appliquer dans l'Eglise en matière de foi et de discipline. catholique, le schisme désigne le refus de se soumettre au pape ou de s’intégrer à l’Eglise rassemblée sous son autorité. Il est puni par l’excommunication. De ce point de vue, on doit distinguer le schisme de l’hérésie Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique. qui recouvre une erreur dogmatique ; et le schisme de l’apostasie Un apostat est une personne qui a renié sa foi. C'est la traduction du mot latin lapsi qui signifie " ceux qui ont failli " en opposition à ceux qui sont restés fermes dans la foi. qui signifie le reniement de la foi, même si, en pratique, ces positions constituent toutes une rupture avec l’Eglise de Rome. Au 4e siècle des courants tels que le donatisme Le donatisme, du nom de son initiateur Donat (évêque de Carthage, mort en 355), est un vaste mouvement de contestation qui a touché l'Eglise d'Afrique du 4e siècle au 7e siècle. A l'origine, il s'agit d'un durcissement de la position de de Carthage concernant les et les membres du clergé qui, pendant les persécutions, ont livré aux autorités romaines les manuscrits des Ecritures en leur possession. et l’arianisme Courant théologique fondé par Arius (vers 260-336), un prêtre d'Alexandrie qui radicalise l'enseignement d'. Origène établissait une hiérarchie des fonctions du Père, du Fils et de l'Esprit. furent condamnés par des conciles On appelle concile l'assemblée des représentants légitimes de l'Eglise, rassemblés au niveau local, régional ou universel. Ces assemblées ont pour rôle de délibérer et décider en matière de foi, de vie chrétienne et d'organisation ecclésiale. comme schismatiques et hérétiques.
L’Eglise a connu de nombreux schismes Ce terme vient du verbe grec schizein qui veut dire " déchirer ", " fendre " et du substantif schisma " division " " séparation ". Aujourd'hui, dans son usage profane, ce mot s'apparente à celui de division, de dissidence.* au cours de l’histoire. Les deux principaux sont le Schisme d’Orient (1054) qui a vu la séparation de l’Eglise d’Orient (Eglises orthodoxes) et de l’Eglise d’Occident (Eglise romaine) et le Grand Schisme d’Occident. Ce dernier va durer de 1378 à 1417. Il a pour origine les rivalités entre le pape de Rome et les rois de France. La papauté va s’installer à Avignon puis elle retourne à Rome et finalement il y aura à la fois des papes à Rome et à Avignon. Une première tentative de réunification échoue au concile de Pise (1409). Il faut attendre le concile de Constance (1414-1418) pour obtenir, sous l’autorité de l’empereur Sigismond de Germanie, la réunification de la papauté à Rome avec l’élection de Martin V.
Du latin
La méthode scolastique a été développée de manière déterminante par Pierre Abélard
Auteur d'une autobiographie (Historia calamitatum) et du Sic et non. Né au Pallet (Bretagne) en 1079, il appartient à la petite noblesse. (1079-1142). La scolastique du 13e siècle, en particulier avec Thomas
Philosophe et . De naissance noble (sa famille fait partie de l'aristocratie napolitaine), il est de 1230 à 1235 à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin. d’Aquin, va devoir prendre en compte des données nouvelles. En effet, on a accès désormais aux écrits d’Aristote
Il est disciple de Platon, précepteur et ami d'Alexandre le Grand. Pour lui, la philosophie offre une vision ordonnée de l'ensemble du savoir humain. concernant les sciences naturelles, à ceux des savants juifs et arabes (Averroès) ; la fondation d’universités ouvre l’enseignement au public laïc ; les franciscains
Ordre religieux fondé par d'Assise (1182-1226). Entendant le texte de l'évangile selon Matthieu (10,7-11) où Jésus annonce aux disciples qu'ils doivent aller prêcher dans la pauvreté, François décide de devenir prédicateur itinérant. et les dominicains
L'abréviation des dominicains est O. P. commencent à enseigner en dehors des murs de leurs monastères. Ces trois facteurs mettent la scolastique devant un défi nouveau : » réconcilier » les idées philosophiques et scientifiques avec les dogmes religieux.
Ainsi la scolastique est une forme d’intelligence de la foi qui s’efforce de prendre en compte les différents savoirs humains, en particulier la philosophie, et de les organiser par la raison. Cette expression qui recouvre un important courant de la théologie est parfois utilisée de manière péjorative pour désigner une démarche et une pensée très » scolaires « , pour en dénoncer le formalisme ou en critiquer les subtilités intellectuelles.
Voir l’entrée Bernard de Clairvaux
Traduction grecque de la Bible hébraïque entreprise par les communautés juives d’Alexandrie en Egypte au 3e siècle av. JC. Elle était destinée aux juifs qui ne connaissaient plus l’hébreu. La légende veut que 72 (septante deux) savants juifs, travaillant en différents lieux et sans se consulter, soient arrivés à la même traduction en 72 (septante deux) jours. D’où le nom de » Septante » que l’on abrège aussi parfois en chiffres romains : LXX.
Né en Espagne, il étudie le droit à Toulouse, la médecine à Lyon et Paris. Il est persécuté aussi bien par les Réformateurs que par l’Eglise romaine. Il considère que la formulation trinitaire de la foi chrétienne reçue des conciles de l’Eglise ancienne (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit) n’est pas biblique. Il refuse aussi le baptême des enfants et la prédestination. Il correspond avec Calvin (1546-1547) qui aussitôt condamne ses positions. Dénoncé à l’Inquisition Jusqu'à la fin du Moyen Age, c'est l'institution ecclésiale qui se chargeait de l'enquête concernant les , le bras séculier mettant en œuvre leur éventuelle condamnation. A partir de ce moment-là, notamment dans le contexte de la persécution des et , c'est une institution particulière soumise à l'évêque qui va en être chargée : l'Inquisition. et condamné, Servet s’enfuit. Il est arrêté à Genève où un procès lui est fait pour hérésie Vient d'un verbe grec (haireo) qui veut dire " choisir ". Dans le monde grec, il décrit un choix opéré dans le domaine scientifique, religieux ou politique.. Il est condamné au bûcher par le conseil de la ville, mais Calvin et les pasteurs avaient donné leur accord à la sentence. Cette exécution déclencha une polémique, notamment avec Sébastien Castellion Il est d'abord proche de Calvin à Strasbourg (1540) puis à Genève. Suite à des dissensions théologiques avec lui, il part à Bâle où il poursuit son labeur humaniste (enseignant de grec, traducteur, poète, éditeur. défenseur de la tolérance religieuse
La simonie désigne la vente ou l’achat, voire le trafic de charges ecclésiastiques. Le droit canon
On désigne ainsi l'ensemble des lois du droit ecclésiastique de l'Eglise catholique romaine. Il contient les règles qui doivent s'appliquer dans l'Eglise en matière de foi et de discipline. le réprouve et prévoit une punition. On rencontre toutefois cette pratique couramment dans l’histoire de l’Eglise.
L’expression vient d’un épisode biblique (Actes 8,9-24) : Simon, un magicien, se convertit à la foi chrétienne. Il propose ensuite d’acquérir par de l’argent la capacité de faire venir l’Esprit Saint en imposant les mains. Les apôtres le reprennent sévèrement.
Théologien d’origine hollandaise, il est l’une des figures emblématiques de l’anabaptisme On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi " Réforme radicale " ou " aile gauche de la Réformation ". Poussant à l'extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l'Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif. au 16e siècle. Curé catholique, il quitte l’Eglise romaine et se fait rebaptiser. C’est le début d’une vie d’itinérance au cours de laquelle il prêche et baptise. A partir de 1535 et la fin dramatique du » Royaume de Münster Après 1530, sous l'influence de Melchior Hoffman, un mouvement se développa, marqué par l'idée que la fin des temps était proche. On en vint à appeler les fidèles à prendre les armes pour établir le règne de Dieu. « , il s’efforce de réunifier les groupes anabaptistes et de leur donner un caractère pacifique. Il a donné son nom à l’une de leurs expressions : les Mennonites. Ils se caractérisent par la pratique du baptême des adultes, le refus de porter les armes et de prêter serment. Aujourd’hui des Eglises mennonites existent dans tous les continents. Ils comptaient environ 857 000 membres en 1990. Les Amishs, rendus célèbres par le film » Witness « , en sont issus
Ecole philosophique fondée par Zénon (335-264 av. JC à Athènes). Celui-ci enseignait au portique du Pécile (en grec stoa poïkilê d’où le nom » stoïcisme « ). Ce courant a connu trois périodes représentées en particulier par Sénèque (4 av. JC.-65 ap. JC), Epictète (vers 50-vers 127 ap. JC.) et Marc-Aurèle (121-180 ap. JC). Pour le stoïcisme, l’univers n’est pas seulement matière, il est vivant. Le pneuma, c’est-à-dire le souffle, le parcourt entièrement. Le stoïcisme est dirigé par l’idée de destin et de providence. Le Logos, qui est la raison universelle divinisée, régit et organise la vie du monde et des humains. Une étincelle en est déposée en chaque être humain, elle constitue son âme. Il existe une loi naturelle commune à tous les hommes. Il faut donc vivre selon sa nature et selon la nature afin d’atteindre la paix de l’âme (apathie). Des exercices sur soi permettent d’y parvenir. Le stoïcisme est à la fois reconnaissance fataliste de l’ordre cosmique et effort sur soi-même.
Le stoïcisme a offert à la théologie chrétienne des ressources pour construire sa réflexion (Clément, Origène
Origène est un de l'Eglise du 3e siècle dont l'oeuvre théologique et exégétique est très importante. Il naît à Alexandrie vers 185.…). Par exemple l’idée de Logos, de filiation unique de l’humanité, de loi naturelle universelle, rendent acceptables en un sens chrétien une phrase comme » suivre la nature, c’est suivre Dieu « .
L’expression » succession apostolique » désigne, de manière large, la continuité de l’apostolicité de l’Eglise c’est-à-dire sa fidélité à l’enseignement originel posé par les apôtres. Mais cette expression s’entend souvent, de manière plus étroite, d’une succession historique d’évêques remontant sans interruption jusqu’aux apôtres. Dans la doctrine officielle de plusieurs Eglises (Eglise catholique romaine, Eglises orthodoxes, Eglise anglicane…), l’ordination d’un évêque, pour être valide, nécessite l’imposition des mains par un autre évêque, inscrit lui-même dans cette succession historique par l’imposition des mains reçue lors de sa propre ordination. Par contre, pour les Eglises luthériennes et réformées, l’apostolicité de l’Eglise n’est pas garantie par la continuité historique de la succession à travers le ministère épiscopal de l’Eglise, mais par la fidélité au message des apôtres
Henri Suso (Heinrich Seuse) naît à Constance ou à Überlingen en 1295 (1300?) et meurt à Ulm en 1366. Il entre chez les dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. à l’âge de 13 ans. De 1322 à 1324, il est l’élève de Maître Eckhart Maître Eckhart, dominicain allemand, enseigne dans différents monastères. En 1302, il obtient une maîtrise à Paris et à partir de 1323, il enseigne à Cologne. à Cologne. Autour de l’année 1326, il rédige le Livret de la vérité pour défendre la théologie mystique de Maître Eckhart en la distinguant de celle des frères et sœurs du Libre Esprit Il s'agit d'un mouvement qui s'est surtout développé à la fin du 13e siècle et pendant tout le 14e dans le Nord de la France, en Belgique, aux Pays Bas et en Rhénanie. Le contenu de leur enseignement est l'union avec Dieu dès ici-bas au moyen de l'Esprit.. Ce qui lui vaut d’être rappelé à l’ordre par le chapitre général des dominicains de 1330. En 1343/1344, il est prieur du couvent de Constance qui déménage à Diessenhofen. Il est profondément marqué par la mystique de Maître Eckhart et sa théologie porte les traits d’une mystique de l’Imitatio Christi L'imitation de Jésus Christ est proposée par beaucoup d'auteurs spirituels du Moyen-Age (et plus tard) comme chemin d'une véritable union avec le Christ. Il s'agit de ressembler le plus possible à ce que l'on sait du Christ : adopter son humilité, sa patience, sa douceur, mais aussi sa souffrance.
Mot grec, sunodos, qui veut dire » route commune « , » cheminer ensemble « . Il désigne une assemblée de représentants légitimes d’Eglise. L’institution synodale se met en place à partir du 2e siècle pour régler un certain nombre de crises ou conflits. Les participants sont généralement des évêques mais aussi des prêtres, des diacres et des laïcs. Les synodes ont lieu au niveau d’une province ou d’une région ecclésiastique. Avant le schisme
L'Eglise a connu de nombreux * au cours de l'histoire. Les deux principaux sont le Schisme d'Orient (1054) qui a vu la séparation de l'Eglise d'Orient (Eglises orthodoxes) et de l'Eglise d'Occident (Eglise romaine) et le Grand Schisme d'Occident. d’Orient, il n’y a pas de différence de nature entre synode et concile mais une simple différence de langue. Ainsi on parle aussi de conciles régionaux ou locaux. Par contre, à partir de Constantin (empereur romain de 306 à 337), ces assemblées ecclésiales deviennent une instance officielle de l’Empire Romain, et bien évidemment c’est le mot latin concilium qui va s’imposer. Depuis le Moyen Age, le terme concile est réservé aux assemblées de l’Eglise universelle et celui de synode généralement aux assemblées régionales.
Dans les Eglises orthodoxes, le synode (local, provincial, patriarcal, oecuménique) est le seul organe de décision authentique. Il exprime ce que vivent et croient toutes les Eglises locales (doctrine, liturgie, vie spirituelle…). Le synode ne comprend pas que des évêques, mais ceux-ci ont la primauté. Dans l’Eglise catholique romaine, le synode (diocésain, provincial, épiscopal…) reste soumis aux instances hiérarchiques, notamment aux décisions des conciles convoqués par le pape. Il n’a, par rapport à elles, qu’une fonction consultative.
La synodalité, sous différentes formes, a connu dans les Eglises protestantes un développement important et spécifique, en réaction contre l’exercice centralisé et hiérarchique du pouvoir dans l’Eglise romaine. Dans le protestantisme luthérien et réformé français, les synodes sont des assemblées où ministres et laïcs, délégués par les Eglises locales, décident des orientations à donner à la vie de l’Eglise dans les domaines théologique, liturgique, financier, éthique… Le synode manifeste le lien de communion qui unit les Eglises locales entre elles. Il rend visible la réalité de l’Eglise sur le plan régional et national.
Du nom de la ville de Tabor en Bohême méridionale (actuelle République tchèque). Les plus radicaux des disciples de Jan Hus, fuyant Prague, s’y replient en 1420 et la déclarent » ville élue « . Ils prennent alors le nom de taborites
Né vers 1300 à Strasbourg dans une famille aisée, il entre chez les dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. à l’âge de 14 ou 15 ans. Une de ses soeurs, Greda, entrera aussi quelques années plus tard dans un couvent de dominicaines. Tauler a dû rencontrer personnellement Maître Eckhart Maître Eckhart, dominicain allemand, enseigne dans différents monastères. En 1302, il obtient une maîtrise à Paris et à partir de 1323, il enseigne à Cologne., soit pendant ses années d’études à Strasbourg, soit pendant son séjour de six ou huit ans à Cologne. Il en deviendra un disciple fervent avec Henri Suso Henri Suso (Heinrich Seuse) naît à Constance ou à Überlingen en 1295 (1300?) et meurt à Ulm en 1366. Il entre chez les à l'âge de 13 ans. et est considéré comme l’un des représentants de la mystique rhénane
Officiellement, leur souci était de protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem. On leur octroie un terrain situé sur les ruines du Temple de Salomon. Ils deviennent ainsi les Chevaliers du Temple : les Templiers.
En 1127, le pape Honorius II convoque à Troyes un concile qui consacre l’existence officielle de l’Ordre et, surtout, qui lui assure une indépendance totale, morale et financière, par rapport aux souverains temporels. Ordre international, les Templiers ne rendent compte de leurs agissements qu’au Pape. Ce concile leur donne également des statuts fixant leur mode de vie, leur hiérarchie et crée une nouvelle catégorie, celle de » moine-soldat « .
Le mot vient du grec
Philosophe et théologien scolastique Du latin schola qui veut dire " école ". La théologie scolastique est l'enseignement théologique donné au Moyen-Age par les écoles et universités, qui étaient des institutions ecclésiastiques.. De naissance noble (sa famille fait partie de l’aristocratie napolitaine), il est oblat Du mot latin oblare (" donner, offrir "). Au Moyen Age, ce nom désigne l'enfant qu'une famille pouvait " offrir " à un monastère. de 1230 à 1235 à l’abbaye bénédictine du Mont-Cassin. A partir de 1239 il fait ses études à Naples et entre en 1243 chez les dominicains L'abréviation des dominicains est O. P. malgré le désaccord de sa famille. En 1245, il devient disciple d’Albert Philosophe et théologien, ce s'applique à diffuser et commenter les écrits retrouvés d'Aristote et des savants juifs et arabes. Il est encore connu comme naturaliste, ayant proposé une classification des plantes. le Grand à Paris. Ses études vont l’amener aussi, de 1248 à 1252, à Cologne. Il enseigne à Paris, Orvieto, Viterbe et Rome. De 1269 à 1272, il est à nouveau à Paris et à partir de 1272 à Naples. Il meurt pendant son voyage pour le Concile de Lyon. Alors qu’à la suite des croisades La foi ardente des chrétiens du Moyen Age explique bien des aspects des Croisades. Dès le 4e siècle, les pèlerinages en Terre sainte sont de vastes mouvements populaires qui témoignent de cette foi : il s'agit de mieux connaître et imiter son Seigneur en allant sur les lieux où il a vécu., l’Occident retrouve les œuvres perdues d’Aristote qu’avait conservées la civilisation arabe, Thomas d’Aquin va tenter de faire la synthèse de la philosophie d’Aristote et du christianisme. Thomas d’Aquin développe ainsi l’orientation d’Albert le Grand : une synthèse globale entre foi et savoir, révélation et raison, théologie et philosophie. Son œuvre culmine dans la Somme théologique, écrite entre 1266 et 1273 et non achevée. Sa doctrine est critiquée par l’école des franciscains Ordre religieux fondé par d'Assise (1182-1226). Entendant le texte de l'évangile selon Matthieu (10,7-11) où Jésus annonce aux disciples qu'ils doivent aller prêcher dans la pauvreté, François décide de devenir prédicateur itinérant.. La critique va aboutir en 1277 à la condamnation de sa doctrine. Mais dès 1309, elle est réintégrée comme doctrine officielle de l’ordre des dominicains. La canonisation de Thomas d’Aquin en 1323 et sa promotion comme » Docteur de l’Eglise » en 1567 ont garanti, du point de vue institutionnel, l’influence de sa doctrine.
Ce mot signifie qu’après leur consécration, et tout en gardant leur aspect extérieur, les espèces eucharistiques (pain ou hosties Du latin hosta qui désigne "l'animal pour le sacrifice". On appelle "hostie" le pain sans levain (qui fait référence à la sortie d'Egypte et la fête de la Pâque, cf. et vin) sont transformées en corps et sang du Christ de sorte que le Christ est réellement présent dans les espèces. D’où la notion de » présence réelle » que les théologiens vont utiliser pour qualifier le type de présence du Christ dans la cène C'est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui.. La transsubstantiation est la doctrine catholique officielle depuis le 4e Concile du Latran de 1215.
Même si les textes de l’Ancien Testament ou du Nouveau se servent des notions de Père, de Fils et d’Esprit pour dire comment Dieu se révèle, la doctrine de la Trinité en tant que telle ne s’y trouve pas. Elle a été formulée et est devenue la doctrine officielle de l’Eglise au cours des premiers siècles (concile de Nicée en 325 et 1er Concile de Constantinople en 381), non sans débats et conflits. Elle cherche à dire l’unicité de Dieu se manifestant aux croyants sous différentes formes. On parle de Dieu en trois » personnes » : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Pour bien comprendre le sens de cette formulation, il ne faut pas perdre de vue que ses racines sont à la fois liées à la religion juive et à la philosophie grecque. Au cours des siècles, cette doctrine a été régulièrement contestée par des théologiens qui se considéraient pourtant chrétiens, par exemple Michel Servet au 16e siècle ou aujourd’hui les Eglises unitariennes
Venant d’Egypte, Valentin a fondé sa propre école à Rome aux alentours de 140. Sa pensée n’est connue qu’à travers son détracteur Clément d’Alexandrie. Il ne subsiste de son oeuvre que quelques fragments, à partir desquels il est difficile de reconstituer sa théologie. D’après ces rares écrits, Valentin apparaît comme un théologien biblique influencé par le platonisme Le mot platonisme désigne la philosophie de Platon (428-347 av. JC), mais aussi le courant philosophique inspiré ou issu de lui.. Mais il ne s’écarte guère des frontières encore mal tracées de l’orthodoxie chrétienne. Ce sont les disciples de Valentin, ou des penseurs venant d’autres horizons qui élaborent vraiment la doctrine de la gnose Ce terme, qui signifie " connaissance " en grec, désigne au début de l'ère chrétienne la connaissance portant sur l'essentiel, à savoir les mystères divins. Cette connaissance dépasse la simple foi. chrétienne
Ce mouvement tire son nom de celui de son fondateur : un certain Pierre
Du latin
Après des études à Oxford, il devient professeur en 1361. Il prend position contre le pape pour défendre les intérêts nationaux. Il déclare que l’Eglise n’est pas la propriétaire de ses biens mais simplement l’intendante. Il réclame la sécularisation des biens du clergé. Il est appelé à comparaître en 1377 devant un tribunal d’évêques à la cathédrale Saint Paul de Londres. Grâce au duc de Lancastre et malgré une audience houleuse et un début d’émeute populaire, il est acquitté. Il continue à réclamer une réforme de l’Eglise : il attaque la confession obligatoire, les pénitences, les indulgences, le système de gouvernement dont le pape est le chef. Mais surtout Wyclif veut mettre la parole de Dieu à la portée de tous. Il traduit donc la Bible en langue anglaise, multiplie les sermons et les traités et organise un corps de prédicateurs itinérants. Il a pour devise : » Je crois que la vérité finira par triompher «
C’est le principal Réformateur de la Suisse Alémanique. Après des études latines à Berne, il fréquente les universités de Vienne et de Bâle. Il est influencé d’abord par la pensée d’Erasme. Ordonné prêtre en 1506, il étudie avec ferveur le Nouveau Testament. En 1519 il est curé de Zurich et amorce en 1522 la réforme de cette ville. A la première Dispute Il s'agit d'une discussion publique sur une thèse philosophique, scientifique ou théologique. Dès l'Antiquité, en avait fixé les règles et les formes. de Zurich, il fait triompher les idées évangéliques. On les trouve exposées dans la Brève instruction chrétienne. Il abolit la messe en 1525. Ayant réformé l’Eglise de Zurich, il contribue à l’expansion de la Réforme en Suisse alémanique. Il participe à la Dispute de Berne, à l’issue de laquelle les Bernois touchés par ses arguments décident d’adopter la Réforme. Ce qui entraîne le rattachement au protestantisme du pays de Vaud et de plusieurs villes romandes situées dans la zone d’influence bernoise. Accompagnant comme aumônier les troupes zurichoises qui se battent contre les troupes des cantons restés attachés au catholicisme, il est tué à la bataille de Cappel. Ce sera la fin de l’expansion évangélique dans les cantons alémaniques. Tout au long de sa vie, Zwingli va mener trois combats. D’abord contre l’Eglise romaine dont il conteste les enseignements au nom d’une étude savante et approfondie des Ecritures bibliques. Contre Luther auquel il s’oppose vivement à Marbourg en 1529 à propos de la cène où pour lui le Christ est présent dans les cœurs par son Esprit. Contre les anabaptistes On désigne de ce nom un mouvement réformateur du 16e siècle, appelé aussi " Réforme radicale " ou " aile gauche de la Réformation ". Poussant à l'extrême les principes réformateurs, les anabaptistes prônent une rupture totale avec l'Eglise de leur temps et un retour au christianisme primitif., il maintient le baptême des petits enfants en relation avec le thème biblique de l’alliance. Zwingli » apparaît comme le véritable père du courant réformé. On trouve chez lui la plupart des thèmes essentiels que reprendra et développera ensuite Calvin : la souveraineté absolue de Dieu, la prédestination, la différence radicale entre le Créateur et les créatures, l’alliance, l’importance de l’Esprit, la théologie comprise comme connaissance de Dieu et de l’homme, la nécessité d’une lecture savante de la Bible selon les méthodes humanistes, l’organisation ministérielle de l’Eglise, la critique de l’anabaptisme. » (André Gounelle)