Protester - Culture
Une diète est une assemblée politique. Deux ont eu lieu à Spire en Allemagne et ont fait date. La première (1526) contraint l’empereur allemand de laisser chaque prince librement choisir la religion sur son territoire. Quand, lors de la seconde (1529), l’empereur veut revenir sur cette concession et interdire toute propagation de la Réforme, 19 princes protestent, le 19 avril, en affirmant que les questions de foi ne peuvent se décider par un vote. Cette protestation, orchestrée par des laïcs, vaut aux adeptes de la Réforme le nom de « protestants ». A partir de cette décision, la division confessionnelle se superpose à la division politique.
Sur la toile de George Cattermole (peintre anglais, 1800-1868), les princes viennent « protester » publiquement devant l’empereur de ses dernières décisions.
Martin Luther King (1929-1968) est un pasteur baptiste américain qui se fait connaître en 1955 lorsqu’il provoque le boycottage des autobus municipaux pour s’opposer à toute forme de ségrégation raciale (ce mouvement se crée à la suite de l’initiative d’une femme noire qui avait refusé de céder sa place à un homme blanc dans un autobus). Recommandant l’action non-violente, il organise en 1963 une marche sur Washington pour obtenir une loi sur les droits civiques. C’est là qu’il prononce un discours resté célèbre : I have a dream (« Je fais un rêve »). En 1964, il s’élève contre la guerre au Viêtnam et reçoit la même année le prix Nobel de la paix. Le 4 avril 1968, à Memphis, il meurt assassiné.
« Je vous dis aujourd’hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j’ai quand même fait un rêve. C’est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain. J’ai fait un rêve, qu’un jour, cette nation se lèvera et vivra la vraie signification de sa croyance : « Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux. » J’ai fait un rêve, qu’un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.
J’ai fait un rêve, qu’un jour même l’état de Mississippi, un désert étouffant d’injustice et d’oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.
J’ai fait un rêve, que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère. J’ai fait un rêve aujourd’hui.
J’ai fait un rêve, qu’un jour l’état de l’Alabama, dont le gouverneur actuel parle d’interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants noirs pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs.
J’ai fait un rêve aujourd’hui.
J’ai fait un rêve, qu’un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivelée, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble. »
« Bella ciao » est une chanson anonyme de protestation piémontaise (Italie). Elle exprime la protestation des « mondine », ces femmes qui travaillaient dans les rizières d’Italie du Nord, dans des conditions de travail épouvantables. Leur travail consistait à ramasser le riz dans les plantations, de juin à juillet. Elles restaient courbées toute la journée, les pieds dans l’eau, sous le regard et les brimades des surveillants.
Sur l’air de cette chanson traditionnelle des « mondine », les paroles ont été écrites pour la lutte antifasciste. « Bella ciao » est alors devenu le « chant des partisans italiens ».
Una mattina mi son alzato | Un matin, je me suis levé |
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao | O bella ciao (bis), o bella ciao ciao ciao (Oh la belle, au revoir Oh la belle au revoir; Oh la belle au revoir, au revoir, au revoir) |
Una mattina mi son alzato | Un matin, je me suis levé |
E ho trovato l’invasor | Et j’ai trouvé l’ennemi |
O partigiano portami via | Oh partisan emmène-moi |
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao | O bella ciao (bis), o bella ciao ciao ciao |
O partigiano portami via | Oh partisan emmène-moi |
Che mi sento di morir | Je me sens prêt à mourir |
E se io muoio da partigiano | Et si je meurs en partisan |
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao | O bella ciao (bis), o bella ciao ciao ciao |
E se io muoio da partigiano | Et si je meurs en partisan |
Tu mi devi seppellir | Tu m’enterreras |
E me seppellirai lassù in montagna | Tu m’enterreras sur la montagne |
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao | O bella ciao (bis), o bella ciao ciao ciao |
E me seppellirai lassù in montagna | Tu m’enterreras sur la montagne |
Sotto l’ombra d’un bel fior | Sous l’ombre d’une belle fleur |
E la gente che passera | Et les gens qui passeront |
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao | O bella ciao (bis), o bella ciao ciao ciao |
E la gente che passera | Et les gens qui passeront |
Mi dira « O che bel fior » | Me diront « Quelle belle fleur » |
E quest’è’l fiore del partigiano | Car c’est la fleur du partisan |
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao | O bella ciao (bis), o bella ciao ciao ciao |
E quest’è’l fiore del partigiano | Car c’est la fleur du partisan |
Morto per la libertà. | Mort pour la liberté. |