Glossaire
Ce livre du Nouveau Testament est la deuxième partie de l’œuvre de l’évangéliste Luc. Il y raconte le développement de la première Eglise, de Jérusalem jusqu’à Rome, selon un plan qui suit l’expansion progressive du christianisme. On y voit les apôtres à l’œuvre pour porter l’Evangile » jusqu’aux extrémités de la terre « . Deux d’entre eux jouent un grand rôle : Pierre et Paul. La conversion de Paul est rapportée, ainsi que ses trois voyages. On y trouve des éléments historiques importants sur la primitive Eglise, les difficultés et les persécutions qu’elle rencontre, mais aussi des indications sur les premiers débats théologiques qui la traversent, en lien avec l’ouverture de la mission du monde juif vers le monde païen. Ce livre propose une théologie missionnaire
On distingue dans les textes du Nouveau Testament deux types de baptême :
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le baptême de Jean le Baptiste, un baptême de conversion qui s’apparente aux purifications rituelles de l’Ancien Testament et
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celui qui sera le premier sacrement des chrétiens. Ce dernier est aussi appelé un baptême d’eau et d’Esprit.
Le baptême signifie la pleine communion avec le Christ et en même temps l’entrée dans l’Eglise. L’eau reste le symbole du baptême chrétien. Pour les protestants le baptême est signe de la grâce que Dieu accorde. Il manifeste et exprime le salut mais ne le confère pas. De même il ne fait pas entrer dans l’Eglise, mais témoigne qu’on lui appartient.
Souper, dernier repas de Jésus. Quatre textes du Nouveau Testament (Matthieu 26,17-30, Marc 14,12-31, Luc 22,7-23, 1Corinthiens 11,23-26) nous disent que Jésus, juste avant son arrestation, partagea avec ses disciples le pain et le vin et leur demanda de répéter ce geste en mémoire de lui. A cause de cela, pour les Eglises issues de la Réforme, la cène est, avec le baptême, considérée comme un sacrement. Elle est célébrée régulièrement, mais pas obligatoirement, au cours de chaque culte. Ceux qui y participent discernent dans le pain et le vin partagés la présence véritable du Christ. C’est donc dans la foi et pour la foi qu’ils sont les signes du corps et du sang du Christ.
En affirmant le sacerdoce universel, la Réforme a donné un rôle important aux membres de l’Eglise, autres que les pasteurs. Ainsi, Calvin distingue le ministère des Anciens, qui avaient, au 16e siècle, un rôle important de surveillance (par exemple concernant les mœurs pour autoriser l’accès à la Cène Souper, dernier repas de Jésus. Quatre textes du Nouveau Testament (Matthieu 26,17-30, Marc 14,12-31, Luc 22,7-23, 1Corinthiens 11,23-26) nous disent que Jésus, juste avant son arrestation, partagea avec ses disciples le pain et le vin et leur demanda de répéter ce geste en mémoire de lui.). Aujourd’hui, dans les Eglises issues de la Réforme, ce sont les conseillers presbytéraux, élus par l’assemblée générale de l’Eglise locale. Ils exercent avec le pasteur des responsabilités spirituelles, matérielles, financières. Ils choisissent, par élection, le pasteur. Ils élisent parmi eux leurs représentants dans les instances de gouvernement de l’Eglise (les synodes).
Ce mot désigne la réalité des Eglises minoritaires (par exemple le protestantisme en France) dont les membres et les communautés sont dispersés au cœur de la société. Elle n’est pas seulement géographique, mais peut être aussi culturelle, temporelle, spirituelle, théologique. Ce sentiment de dispersion, d’éparpillement, de dissolution est exacerbé par le caractère déchristianisé de la société contemporaine. Tant que le christianisme occupait une place centrale, ses propres valeurs constituaient les repères de la société. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cette dissémination est souvent perçue comme une perte qui met en question l’identité et le témoignage de l’Eglise. En même temps, cette situation a amené des évolutions très positives afin d’organiser la vie de l’Eglise autrement que sur un modèle traditionnel, faisant une place plus grande à de petites assemblées et à des ministères exercés par des laïcs. Les Eglises redécouvrent aussi dans la Bible que la dissémination n’est pas une douloureuse exception mais qu’elle est souvent présentée comme la norme pour le chrétien. On peut penser au verset de l’épître aux Hébreux (11,13) rappelant aux croyants qu’ils sont » étrangers et voyageurs sur la terre « .
Réflexion dogmatique au sujet de l’origine et de la nature de l’Eglise, des charismes, des ministres, de son statut théologique et juridique ainsi que de la question de l’unité de l’Eglise dans une chrétienté divisée
Ce terme qui littéralement veut dire « en Dieu » (du grec :
Le mot vient du grec
Etymologiquement, le mot » ministre » signifie » serviteur » et » ministère » » service » (avec, au départ, une notion d’infériorité : la même racine a donné » moins » ou » mineur » !). La Réforme, avec le principe du sacerdoce universel, reconnaît des ministères divers, que tout membre de l’Eglise peut théoriquement les exercer, mais qui sont confiés durablement ou temporairement à ceux qui sont aptes à les accomplir. Le ministère de la Parole est confié à des » ministres » formés et reconnus par la communauté. Au 16e siècle, le terme de » ministre » ou de » serviteur » désigne les pasteurs (terme qui ne deviendra courant qu’au 19e siècle). Aujourd’hui encore, ce terme est l’appellation officielle pour les pasteurs de l’Eglise Réformée de France. Il dit bien que le pasteur, le ministre, est un serviteur qui est là pour aider l’ensemble des fidèles à assumer leur sacerdoce commun. Il est aussi le serviteur de la Parole
» Qui concerne les moines « . Ce terme provient du grec monos » seul, unique « . Existant déjà dans d’autres cultures et religions, le monachisme chrétien apparaît en Egypte au 3e siècle de notre ère : certains chrétiens s’isolent afin de vivre seuls au désert (vie de prière et d’ascèse). Ce sont les premiers moines chrétiens. Certains vont se regrouper pour vivre en communauté. Au cours des siècles, cette forme de vie va jouer un rôle considérable dans l’expansion et le rayonnement du christianisme. De nombreux ordres monastiques sont créés au cours de l’histoire. Critiqué et remis en cause par Luther, le monachisme disparaît dans les Eglises issues de la Réforme jusqu’au 19e siècle qui voit la réapparition de communautés de type monastique au sein du Protestantisme, mouvement qui se poursuit au 20e siècle, même si le phénomène y reste marginal et souvent contesté
Du mot hébreu » manquer un but « , » être séparé de « . Dans la Bible, le péché est la rupture du lien de la personne avec Dieu. Le pécheur est celui qui oublie l’alliance avec Dieu en ne respectant pas ses commandements, en violant ses droits et en transgressant ses lois. Deux compréhensions de ce mot existent dans le langage de la Bible. Certains textes jouent justement sur ces deux compréhensions. L’une est morale et l’autre théologique. La compréhension morale appelle » pécher » : commettre des actions non conformes à la loi. Par exemple : voler quelque chose à quelqu’un, mentir, etc. Il existe aussi une compréhension théologique de ce terme. » Pécher » veut alors dire : vivre sans référence à Dieu, être coupé de Dieu. Le péché, c’est vivre sans Dieu ou prendre sa place ou encore se fabriquer des dieux avec les choses du monde c’est-à-dire l’idolâtrie. Le péché n’est pas identifiable aux fautes morales, mais elles sont les effets et les symptômes de cette relation faussée avec Dieu
La piété désigne la dévotion, l’attachement aux devoirs et pratiques religieuses, avec une nuance de ferveur dans le langage courant. Ce mot a donné son nom a un courant important qui a touché et marqué fortement la piété protestante : le piétisme. Il vaudrait d’ailleurs mieux parler des piétismes car il y a une grande diversité à l’intérieur de ce mouvement. Dès les 17e et 18e siècles, s’opposant à un christianisme de routine et au dogmatisme théologique, il insiste sur un » Réveil « , une » conversion » de chaque croyant, sur une vivification spirituelle de la vie de l’Eglise et sur une transformation du monde en vue du Royaume du Christ. Il développe la vie communautaire ( » communautés de réveillés « ) mais tend aussi à développer une pratique centrée sur l’individu (introspection, insistance sur la conversion personnelle et la régénération). Il a suscité de nombreuses productions artistiques et littéraires, et marque encore une partie de la piété protestante. Certaines formes du piétisme ont aussi donné naissance à des œuvres diaconales.
Le Réveil ou les réveils désignent divers mouvements qui se sont manifestés dans le protestantisme, surtout anglo-saxon, à partir du 18e siècle et jusqu’au début du 20e siècle, qui se proposaient de » réveiller » une foi jugée » endormie « . La conversion de la personne interpellée par une prédication de type émotionnel est centrale. Les réveils se manifestèrent par des mouvements spectaculaires de conversions et un dynamisme dans le domaine de l’évangélisation. Cherchant à réveiller les Eglises existantes, ces mouvements aboutirent plusieurs fois à la formation de nouvelles Eglises (ainsi les Eglises méthodistes ou le Pentecôtisme)
Il s’agit d’un acte, geste ou signe accompli par les Eglises chrétiennes au cours du culte dans la fidélité à leur Seigneur. Un texte luthérien les définit comme » les rites qui font l’objet d’un commandement de Dieu et auxquels est jointe la promesse de la grâce « . Augustin disait qu’ils sont des » signes visibles de la grâce invisible « . Le protestantisme connaît les deux sacrements qui ont été institués par Jésus-Christ d’après le Nouveau Testament : le baptême et la cène. Les catholiques et les orthodoxes en reconnaissent sept : le baptême, la cène ou eucharistie, la confirmation (conférée par l’évêque), l’ordination des prêtres (conférée par l’évêque), l’extrême-onction ou sacrement des malades, la pénitence et le mariage
Né en Alsace en 1635, il entreprend des études de philosophie puis de théologie à Strasbourg. Après Bâle, Genève, Lyon, Stuttgart, Tübingen, il revient en 1666 à Strasbourg où il est prédicateur à la Cathédrale. C’est à Francfort (à partir de 1670) qu’il va donner forme au piétisme luthérien, préparé déjà en Allemagne par Johann Arndt (1555-1621). Parus en 1675, les Pia desideria, ou » Désir sincère d’une amélioration de la vraie Eglise évangélique » en constituent le texte fondateur, réclamant une réforme du pastorat, l’affermissement des fidèles et des communautés, la pratique de la piété, l’enracinement de la théologie dans les Ecritures. Il insiste sur la nouvelle naissance et donc sur une conception individualiste de la foi. L’Eglise est considérée comme le rassemblement de ceux qui sont » nés de nouveau « . En 1686 il est à Dresde, en 1691 à Berlin. L’un de ses disciples fut August Hermann Francke à Halle (1663-1727)