Glossaire
Mot qui signifie » caché » et s’applique à certains livres de l’Ancien et du Nouveau Testament. Concernant l’Ancien Testament, la Réforme a considéré tout livre qui ne figure pas dans la Bible hébraïque comme » apocryphe « . Quant au Nouveau Testament, » apocryphe » est employé par les Eglises chrétiennes pour désigner des livres datant des premiers siècles de l’Eglise et qui n’ont pas été retenus dans le canon biblique.
Arius (256-336), prêtre d’Alexandrie, niait la divinité du Christ. Sa doctrine, l’arianisme, provoqua une des plus graves crises de l’Eglise, elle a été condamnée par les Conciles oecuméniques de Nicée (325) et de Constantinople (381). Néanmoins elle survécut parmi les peuples barbares jusque vers le 7e siècle
1906-1945. Théologien protestant. Il devient pasteur et aumônier auprès des étudiants. Il enseigne d’abord à Berlin. Sa vie bascule avec l’accès d’Hitler au pouvoir. Opposant de la première heure, il va diriger le séminaire pastoral (illégal aux yeux des nazis) de Finkenwalde où existe une véritable vie communautaire. Il a une grande activité d’animateur en Poméranie dans l’Eglise confessante (qui refuse la tutelle des nazis). Interdit d’enseigner et de publier, il entre dans la résistance. Arrêté en 1943 il est emprisonné. Il meurt, pendu dans le camp de concentration de Flossenbürg les derniers jours de la guerre (1945).
Le mot évangile est un mot grec qui signifie « bonne nouvelle ». On distingue deux compréhensions. Ce mot correspond premièrement à un genre littéraire et désigne les quatre premiers livres du Nouveau Testament : les évangiles selon Matthieu, selon Marc, selon Luc et selon Jean. On l’écrit alors avec une minuscule. Deuxièmement, il désigne un contenu. L’Evangile est alors la bonne nouvelle dont témoigne Jésus de la part de Dieu. Ce message de salut n’est pas indépendant de celui qui l’apporte. On peut dire que c’est Jésus lui-même qui est en quelque sorte la bonne nouvelle que Dieu envoie aux hommes.
Il y a une légère différence de durée entre le calendrier julien de 365,25 jours et l’année astronomique calculée à partir de la révolution de la terre autour du soleil de 365,24 jours. La conséquence en est un décalage au bout de plusieurs années. Au 16e siècle se décalage atteint 10 jours. La réforme initiée en 1582 par le pape Grégoire 13 vise à diminuer ce décalage en supprimant certaines années bissextiles et aboutit au calendrier grégorien. Ce calendrier est toujours utilisé de nos jours en occident.
Le calendrier romain en vigueur dans l’Empire romain a été réformé par Jules César en 46 av. JC. Il a introduit une année bissextile tous les quatre ans. La durée de l’année atteint alors 365,25 jours.
Canon vient d’un mot grec signifiant « roseau », » bâton « , » règle pour mesurer « . Le canon est une règle concernant la foi et la discipline. Le canon des Ecritures est le catalogue des livres reconnus par l’Eglise et réunis dans la Bible.
C’est le nom donné au dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il leur demande de partager après sa mort un tel repas en mémoire de lui. Pour désigner ce repas de communion, la tradition protestante parle plutôt de Cène ou Sainte Cène, la tradition catholique d’Eucharistie.
A l’origine, le mot charisme désigne un don de la grâce (charis), distribué par le Saint Esprit, utile à la vie des communautés. L’adjectif charismatique sert à caractériser une spiritualité qui insiste sur certains dons. Le » mouvement charismatique » insiste sur ces dons, individuels et communautaires : prière expressive, prophétie, guérison, parler en langues
Il a été convoqué en 1542 par le pape Paul III pour répondre à une demande d’un concile général formulée par Luther en 1518, mais ce fut trop tard pour permettre une réunion entre protestants et catholiques. Dans le domaine de la doctrine et de la discipline, le concile accomplit un travail capital, il donne une ferme direction à tous les efforts qui s’épanouiront dans la Réforme catholique et laisse jusqu’à nos jours une empreinte profonde.
Conciles considérés comme » universels « . Ceux du premier millénaire se sont tous tenus en Orient, sur le territoire de la Turquie actuelle. Les quatre premiers (Nicée 325, Constantinople 381, Ephèse 431 et Chalcédoine 451) qui ont » défini » la foi sur les trois personnes de la Trinité et sur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, sont reconnus par une large majorité d’Eglises. Les trois conciles suivants (Constantinople 553 et 681, Nicée 787) sont reconnus par l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. Au 2e millénaire, l’Eglise catholique a continué de qualifier les conciles tenus par elle en Occident d' » œcuméniques » jusqu’à Vatican II compris (1962-1965). Mais ces conciles occidentaux ne peuvent avoir la même importance que ceux de l’Eglise ancienne dite (au sens large) » indivise «
Les ébionites sont membres d’une secte judéo-chrétienne notamment en Asie Mineure au 2e et 3e siècles. Leur nom vient d’un mot hébreu ebion qui signifie pauvre. Pour les ébionites, Jésus n’est pas reconnu comme Dieu incarné. Il est tout simplement né d’un homme et d’une femme. Il est considéré comme un prophète doué des vertus et des qualités supérieures d’un prophète. Ils ne se prononcent pas sur l’affirmation que Jésus est le Messie.
Prière qui invoque le Saint Esprit, souvent appelée » prière d’illumination « . Le mot est d’origine grecque et veut dire littéralement » appeler sur « . L’épiclèse se retrouve à deux moments de la liturgie protestante : avant la lecture de la Bible pour que l’Ecriture lue devienne Parole entendue et au moment de la Sainte Cène où le Saint Esprit est appelé sur les fidèles rassemblés pour qu’ils discernent la présence du Christ dans le pain et le vin partagé
Du grec epiphaneia, apparition. La fête chrétienne de l’Epiphanie est célébrée le 6 janvier. Depuis la fixation de la date de Noël sur le 25 décembre, l’Epiphanie est associée dans la majorité des Eglises d’Orient au baptême de Jésus, dans les Eglises d’Occident, à la venue des mages. Les deux approches soulignent la « manifestation publique » de Jésus comme Messie et Sauveur.
François naît en 1182, à Assise. Il doit son prénom Francesco au fait que son père, Pietro Bernardone, un riche marchand, fait du commerce avec la France et que sa mère, Pica, est d’origine provençale. François connaît une enfance comblée, sans soucis matériels. Il est entouré d’amis. Il se prépare tout naturellement à prendre la succession de son père. Mais il rêve de devenir chevalier. Sa première expérience est désastreuse : après une guerre contre la ville voisine de Pérouse, il se retrouve pendant un an en prison. Puis il tombe malade. En 1205, à vingt-trois ans, il a une révélation dans l’église Saint-Damien. Il entend le Christ lui demander de réparer son église. Comme celle-ci est en effet en train de tomber en ruines, il s’attaque aux travaux de rénovation. Bientôt, il comprend que l’appel concerne l’Eglise d’une manière plus large.
L’année suivante, il rompt avec sa famille et renonce à ses biens. Pendant deux ans, il soigne des lépreux et répare des chapelles. En 1208 – à vingt-six ans – entendant l’Evangile à la messe, il découvre que sa vocation est de le vivre à la lettre. Très vite, des hommes viennent le rejoindre. Ils vont à Rome demander au pape son accord pour cette forme nouvelle de vie dans l’Eglise. Puis des femmes adoptent le même style de vie : on les appellent » Clarisses « , du nom de la première d’entre elles, Claire, une jeune fille d’Assise. Puis, des laïcs souhaitent pouvoir mener cette forme de vie évangélique, tout en continuant à vivre avec leur famille et à pratiquer leur métier. C’est le Troisième Ordre, qui complète la Fraternité.
Des frères partent pour les autres pays d’Europe. En 1219, François lui-même va en Egypte pour convertir le sultan. Les deux hommes se quittent dans l’estime mutuelle. Il abandonne la direction de son ordre et se retire pour écrire un projet de vie, une règle pour ses frères. En 1223, il reçoit l’approbation du pape. Il fête Noël à Greccio, où il réalise la première crèche vivante.
En quête d’une relation toujours plus proche avec le Christ, François se retire dans la montagne de l’Alverne. C’est là qu’il reçoit les traces de la Passion de Jésus (stigmates) se manifestant visiblement dans son corps. Malade, souffrant des yeux et presque aveugle, il se retire à Saint-Damien, où il compose le Cantique des Créatures et son Testament. Il y meurt le 3 octobre 1226, à 44 ans. En 1228, il est canonisé, et le pape fait construire en son honneur une basilique à Assise.
Le Golgotha est une colline située du temps du Christ à l’extérieur de Jérusalem, sur laquelle les Romains crucifiaient les condamnés. Golgotha est la forme grecque de l’araméen gulgūltá et de l’hébreu biblique gulgōlet, « crâne »
C’est une idée ou une conception jugée contraire aux idées, aux conceptions généralement admises. Plus précisément, c’est une doctrine qui s’oppose à l’orthodoxie d’une religion établie. Dans le cas présent, c’est une doctrine contraire à la foi chrétienne et condamnée par l’Eglise.
Du latin
Il s’agit d’un mur en bois qui sépare dans les Eglises orthodoxes l’espace de l’autel de l’espace des fidèles. Sur ce mur en bois, traversé par trois portes, se fixent plusieurs rangées d’icônes. A droite de la porte centrale se trouve celle de Jésus, à gauche celle de Marie avec l’enfant
C’est à Montmartre, le 15 août 1534, qu’Ignace de Loyola fonde avec sept compagnons la Compagnie de Jésus. Parmi eux, François-Xavier, qui deviendra le plus célèbre missionnaire de l’Eglise catholique romaine au 16e siècle. Cet ordre religieux (les Jésuites) est organisé de manière très hiérarchisée, l’obéissance totale y est exigée. Les Jésuites ne dépendent que du pape. A la mort d’Ignace de Loyola, ils sont 1000, cinquante ans plus tard ils sont 13000. Les Exercices spirituels qu’Ignace de Loyola a rédigés demeurent la base de la spiritualité des Jésuites.
Jeune vierge martyre, vivant à Syracuse en Sicile, à qui ont aurait arraché les yeux car elle aurait refusé de parjurer sa foi chrétienne sous le règne de l’empereur romain Dioclétien qui avait ordonné des persécutions contre les chrétiens. Elle serait morte en 303 ou 304 ap. JC.
Dans l’église catholique, c’est une coiffure liturgique de cérémonie portée par le pape ou les évêques.
Origène est un Père de l’Eglise du 3e siècle dont l’œuvre théologique et exégétique est très importante. Il naît à Alexandrie vers 185. Son père meurt martyr en 202. Il n’a que 18 ans quand Démétrios, l’évêque d’Alexandrie, lui confie la direction de l’école de catéchèse dans cette ville. Il y enseignera et rédigera ses traités et ses commentaires bibliques jusqu’en 232 environ. A cette date, un conflit avec l’évêque Démétrios l’oblige à quitter Alexandrie pour Césarée où il avait été ordonné prêtre et où il continuera son œuvre. Son but était l’enseignement de » la vérité de la foi » à partir des Ecritures et la réfutation des courants jugés hérétiques. Il a eu de son vivant une très forte influence sur la constitution de la théologie chrétienne et il a posé les règles de l’exégèse. Emprisonné et torturé pendant la persécution de l’empereur Dèce, il meurt vers 253 des suites des sévices subis. Après sa mort, son œuvre sera traduite en latin et commentée par ses disciples. Elle reste très vivante jusqu’au 6e siècle, suscitant des confrontations avec la doctrine de la Trinité définie par le concile de Nicée. L’empereur d’Orient Justinien condamne Origène et sa doctrine en 543. Du fait de cette condamnation, une grande partie de l’œuvre en grec d’Origène s’est perdue
D’un mot hébreu qui signifie » séparé « , il désigne un des courants religieux juifs. Celui-ci met l’accent sur l’étude et le respect de la loi divine écrite. Les pharisiens sont des hommes pieux, vertueux, très soucieux d’appliquer la loi de Dieu et de se garder des impuretés rituelles. Pour vivre la sainteté de Dieu, il fallait être » séparé » des autres. Il s’est trouvé en forte opposition avec le christianisme naissant notamment autour de la question du respect de la Loi comme condition d’accès à Dieu. Au fil des ans, le terme » pharisien » a pris une connotation péjorative pour désigner tout comportement hypocrite. On parle même de » pharisaïsme « .
Ce terme vient d’Augustin. Mais c’est surtout au Réformateur Jean Calvin qu’on associe ce mot par lequel est désigné un des points essentiels de sa théologie. La doctrine de la prédestination affirme que c’est Dieu qui décide d’avance qui sera sauvé, et il ajoute : qui sera perdu ! Ce qui pour un esprit du 21e siècle est ressenti comme une injustice et une négation de la liberté de l’être humain, ne fonctionne pas de la même manière pour l’être humain du 16e siècle. Au contraire : l’idée que tout est joué d’avance fait tomber l’angoisse. Tout d’un coup, la question : » Qu’est-ce que je dois encore faire pour être sauvé ? » n’a plus de sens. La doctrine de la prédestination dit donc d’abord : tout est fait, on n’y revient plus. Elle s’oppose au système des mérites qui fait croire que l’être humain coopère à son salut, qu’il y est pour quelque chose
Le sanhédrin est l’assemblée suprême du peuple juif, ayant autorité dans les domaines religieux, administratif et judiciaire. Son nom n’est pas d’origine hébraïque mais dérive du grec sunédrion, signifiant « assemblée qui siège ». Il est présidé par le Grand prêtre.
Vient du mot hébreu qui signifie « enseignement », « leçon ». Talmud est le titre d’un recueil de la tradition rabbinique composé entre le 1er siècle et le 5e siècle. Il contient toute la tradition juive sous forme de discussions, de légendes, de paraboles et de débats. Il est composé de la « Mishna » (la tradition littéraire) et de la « Gemara » (les commentaires).
Né à Carthage (Tunisie) vers 155, Tertullien est un païen converti et le premier des écrivains chrétiens de langue latine. Il est l’auteur d’une Apologétique et du Contre Marcion. Il fait partie des Pères latins de l’Église. Il a eu une grande influence dans la formation de la langue théologique latine.
Le mot » théophanie » désigne littéralement une apparition de Dieu (du grec
C’est le coeur de la Bible hébraïque qui contient 5 livres d’où son nom grec de Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome). Ces livres racontent les événements de la création du monde jusqu’à la mort de Moïse et présentent la loi que tout juif doit respecter.
Né en 1943, théologien et pasteur de l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine. Pasteur à Strasbourg de 1996 à 2009.