Ascension et Pentecôte - Contexte
Luc est un des quatre évangélistes aux côtés de Matthieu, Marc et Jean. L’auteur de l’évangile, auquel la tradition a conféré le nom de Luc, est le seul à écrire en « je » et cela crée une impression de proximité avec lui. L’auteur du texte de l’évangile reste anonyme. Il semble être un homme cultivé, à la fois théologien, historien, écrivain. Il s’exprime dans un grec élaboré et recherché. Dans l’ensemble des textes qui ont formé le canon Canon vient d'un mot grec signifiant "roseau", " bâton ", " règle pour mesurer ". Le canon est une règle concernant la foi et la discipline.* du Nouveau Testament, cet auteur a rédigé deux livres qui ont un lien de continuité entre eux : l’Evangile selon Luc et les Actes des Apôtres. Le premier livre relate l’histoire de la vie de Jésus et le second livre raconte les débuts de l’Eglise, la vie des premiers témoins.
Les textes de la Bible s’adressent à un public particulier, parfois il est expressément nommé. Ainsi Paul écrit ses lettres et les destine aux membres des premières communautés chrétiennes : l’épître aux Romains s’adresse aux chrétiens de Rome ; l’épître aux Corinthiens, aux chrétiens de Corinthe. Il en est de même pour les épîtres aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, aux Thessaloniciens.
Dans les épîtres dites « Pastorales », l’auteur s’adresse à des personnages précis nommés Timothée et Tite. Timothée est appelé « mon véritable enfant dans la foi » (1Timothée 1,2) ou bien « mon enfant bien-aimé » (2Timothée 1,2). Tite est appelé « mon véritable enfant dans la foi qui nous est commune » (Tite 1,4). Ces trois lettres sont adressées à des individus mais on peut également supposer qu’ils représentent plus largement la figure d’un responsable de communauté auquel Paul prodigue ses conseils et ses recommandations.Dans l’épître à Philémon, lettre qui a toutes les apparences d’une correspondance privée, Paul s’adresse à un seul destinataire : Philémon. Il y est question du sort d’un esclave du nom d’Onésime.
Dans le judaïsme ancien (au premier siècle), il y a trois pèlerinages annuels à Jérusalem. La fête des Semaines (Chavouot) en fait partie. A cette occasion, on fait offrande à Dieu des premières céréales récoltées de l’année. Puis au second siècle après Jésus-Christ, après la destruction du temple de Jérusalem en 70, le caractère agraire de cette fête va s’estomper. Elle est alors associée au souvenir du don de la Loi (le Décalogue ou dix commandements) par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï (Exode 19 et 20).
Le mot Chavouot signifie « les semaines ». On compte sept semaines à partir de la fête de Pessah (la Pâque juive) et on arrive ainsi au mois de juin. A l’occasion de la fête de Chavouot les synagogues et les maisons sont décorées de feuillages, de fleurs, de fruits et de plantes. Lors de cette fête, on lit à la synagogue les Dix Commandements (ou les Dix Paroles) durant l’office du matin et on lit également le livre de Ruth, puisque le récit relate la moisson. Les juifs ont coutume de manger essentiellement des aliments lactés et de passer la nuit de Chavouot à étudier les textes de la Torah C'est le coeur de la Bible hébraïque qui contient 5 livres d'où son nom grec de Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome). Ces livres racontent les événements de la création du monde jusqu'à la mort de Moïse et présentent la loi que tout juif doit respecter.* (les cinq premiers livres de l’Ancien Testament) et du Talmud Vient du mot hébreu qui signifie "enseignement", "leçon". Talmud est le titre d'un recueil de la tradition rabbinique composé entre le 1er siècle et le 5e siècle.* (tradition juive et commentaires).
Le dimanche de Pentecôte est souvent choisi pour célébrer des confirmations de catéchumènes. La confirmation qui n’est pas considérée dans la tradition protestante comme un sacrement (seuls le baptême et la Cène le sont) est toutefois un acte solennel qui correspond bien souvent à la fin de l’enseignement religieux ou « catéchisme ». Au 19e siècle, la confirmation s’impose comme une tradition dans les Eglises protestantes et est fêtée généralement vers l’âge de 14 ans. Le sens accordé à cette célébration varie au sein du protestantisme. On rencontre généralement trois positions (qui –pour les deux premières- ne sont pas exclusives les unes des autres) : 1) la célébration permet la « confirmation » par le baptisé des engagements pris par ses parents lors de son baptême ; 2) la confirmation est l’introduction à la Cène ; 3) la confirmation n’est ni liée au baptême (qui se suffit à lui-même et n’a pas besoin d’être « confirmé »), ni à la Cène (peut accéder à la Cène toute personne reconnaissant Jésus Christ comme Seigneur, ce qui peut se faire en dehors de la célébration de la confirmation). La confirmation devient alors davantage un rite qui marque le passage de l’enfance à l’âge adulte..La confirmation se place toujours au moment d’un culte dominical au sein de la paroisse. Certaines paroisses organisent des fêtes d’Eglise à cette occasion.
Dans les différentes traditions chrétiennes, la fête est associée à la naissance de l’Eglise par la grâce du Saint Esprit. Le dimanche de la fête de la Pentecôte est suivi du lundi de Pentecôte qui, dans certains pays, est un jour chômé. Dans les communautés charismatiques A l'origine, le mot charisme désigne un don de la grâce (charis), distribué par le Saint Esprit, utile à la vie des communautés. L'adjectif charismatique sert à caractériser une spiritualité qui insiste sur certains dons.*, cette fête donne parfois lieu à des célébrations particulièrement joyeuses. Dans quelques Eglises catholiques d’Europe occidentale, des pétales de roses sont lancés sur les fidèles lors du chant de la séquence Veni Sancte Spiritus, cette tradition remonte au Moyen-Âge. La Pentecôte fait partie des douze fêtes majeures du calendrier liturgique orthodoxe. Dans la tradition orthodoxe russe, l’église doit être ornée ce jour-là de fleurs vivantes, généralement avec de longues tiges (des lys, des iris, des glaïeuls) symbolisant les langues de feu. Dans certaines paroisses, on remplace les tapis au sol par des tapis faits avec de l’herbe fraîche et des fleurs. De chaque côté de l’iconostase Il s'agit d'un mur en bois qui sépare dans les Eglises orthodoxes l'espace de l'autel de l'espace des fidèles. Sur ce mur en bois, traversé par trois portes, se fixent plusieurs rangées d'icônes.* sont placés deux petits arbres (des bouleaux par exemple). Les fidèles tiennent à la main un cierge entouré d’un bouquet de fleurs ou de plantes.
Le pentecôtisme né au 19e siècle aux Etats-Unis, appelé aussi mouvement de Pentecôte ou Assemblée de Dieu, est une mouvance protestante évangélique accordant une importance spéciale aux dons de l’Esprit Saint, tels ceux manifestés par les apôtres et autres fidèles rassemblés lors du jour de la Pentecôte. Le « parler en langues », qui fait expressément référence à Actes 2,6 tout en y donnant un sens différent, ainsi que la guérison des malades sont des signes qui indiquent que l’Esprit Saint est à l’œuvre dans des actions qui dépassent l’entendement et les capacités humaines.
La colombe apparaît dans l’Ancien Testament (Genèse 8,10-14) dans l’épisode qui suit le déluge. Noé a construit, sur ordre de Dieu, un bateau appelé arche pour sauver du déluge sa famille et un couple de chaque espèce d’animaux. Après la tempête, il envoie d’abord un corbeau puis une colombe. Noé ne sait pas si les eaux se sont retirées. La colombe revient avec un rameau d’olivier dans le bec. Elle annonce le retour au calme avec l’arrêt des précipitations et le début de la paix retrouvée sur terre. C’est la raison pour laquelle la colombe et le rameau d’olivier sont aussi symboles de paix.
La colombe apparaît dans les quatre évangiles lors du baptême de Jésus (Matthieu 3,16 ; Marc 1,10 ; Luc 3,22 et Jean 1,32). Elle y est associée directement à l’Esprit. L’Evangile de Matthieu mentionne encore une autre fois la colombe au chapitre 10,16.
La colombe, dans la croix huguenote, représente l’Esprit saint qui descend.
L’Eglise réformée de France (aujourd’hui Eglise protestante unie de France) propose dans sa liturgie pour la fête de la Pentecôte une prière d’intercession dans laquelle l’Esprit Saint est caractérisé par un souffle puissant :
« Esprit-Saint, Esprit de Dieu, nous te rendons grâce d’avoir sans cesse renouvelé par ton souffle puissant la vie de ton Eglise, depuis la première Pentecôte.
Nous te rendons grâce, car tu as donné la force aux faibles, tu as délié la langue des muets et ils ont raconté tes œuvres magnifiques.
Nous te rendons grâce, car les pécheurs se sont repentis, le riche et le pauvre se sont rencontrés, ceux qui étaient séparés ont ensemble loué le Seigneur et le monde a vu leur amour.
Fais resplendir ta gloire et manifeste ta puissance comme aux jours d’autrefois.
Esprit-Saint, donne-nous ta lumière et ta joie.
Rends victorieuse notre jeunesse, enflamme les cœurs des catéchumènes qui, pour la première fois, sont invités à la Table du Seigneur.
Fortifie ceux qui chancellent, soutiens ceux qui souffrent, éclaire ceux qui cherchent.
Donne force et sagesse aux hommes chargés de gouverner les peuples et de rendre la justice.
Inspire ton Eglise ; accorde-lui la ferveur, le courage et l’amour, afin qu’elle rende un clair témoignage devant les hommes. »
Eglise réformée de France, Liturgie, Paris:Berger-Levrault, 1963, p. 157.
Les Eglises unitariennes (ou Unitariens) refusent que la Trinité soit considérée comme un dogme. Historiquement, les unitariens se sentent proches de courants ébionites Les ébionites sont membres d’une secte judéo-chrétienne notamment en Asie Mineure au 2e et 3e siècles. Leur nom vient d’un mot hébreu ebion qui signifie pauvre.* et ariens Arius (256-336), prêtre d'Alexandrie, niait la divinité du Christ. Sa doctrine, l'arianisme, provoqua une des plus graves crises de l'Eglise, elle a été condamnée par les Conciles oecuméniques de Nicée (325) et de Constantinople (381).* qui, avant le concile de Nicée de 325, rejettent également l’idée d’un Dieu en trois personnes.. Dans les autres Eglises chrétiennes, la Trinité apparaît tantôt comme dogme, tantôt comme une manière de parler des différentes formes de présence de Dieu (Père, Fils, Saint Esprit).
Dans une liturgie (à l’usage des Eglises réformées de la Suisse romande), on récite lors de la fête de la Trinité (qui se situe le dimanche suivant la Pentecôte) une prière qui place toute la vie de l’Eglise et des chrétiens sous le signe du Père, du Fils et du Saint Esprit :
« Recommence ton œuvre en nous.
Dieu saint, notre père
Au commencement, tu as dit : Que la lumière soit ! et tu as créé les cieux et la terre par ta parole toute-puissante. Nous t’en prions, recommence ton œuvre en nous ; dis à nos cœurs : Que la lumière soit ! et qu’ainsi toute obscurité s’éloigne de nous.
Seigneur, entends notre prière !
Au matin de Pâques, tu as ressuscité d’entre les morts Jésus-Christ, notre Sauveur, et tu l’as révélé aux disciples comme le Prince de la vie. Nous t’en prions, manifeste en nous aussi la puissance de sa résurrection, pour qu’il soit reconnu comme le Seigneur qui donne la vie.
Seigneur, entends notre prière !
Au jour de la Pentecôte, tu as envoyé ton Esprit-Saint sur les croyants et tu les as réunis en Eglise. Nous t’en prions, que ton Esprit vienne sur nous aussi, et que nous soyons unis dans l’amour, enracinés dans la foi, fidèles à ta Parole.
Seigneur, entends notre prière ! »
Liturgie du dimanche à l’usage des Eglises réformées de la Suisse romande, II, 1986, p.190. Cité in Rouillard, Philippe, Les fêtes chrétiennes en Occident, Paris:Cerf (coll. Histoire), 2003, p. 289.