Glossaire
Personne qui s’astreint à une discipline de vie stricte et renonce aux biens matériels. Il peut pratiquer des exercices physiques et moraux en vue d’un perfectionnement spirituel.
Il suit des études de lettres et de théologie à l’université d’Heidelberg. Il introduit la Réforme en Souabe dans la ville libre de Schwäbisch–Hall. Il diffuse les idées de Luther et contribue à imposer la conception luthérienne de la Cène en Souabe alors que cette région du sud de l’Allemagne est très influencée par la conception symbolique de la Cène des partisans de Zwingli. Hostile aux idées de Zwingli et de Calvin, il reste fidèle aux idées de Luther et les diffuse en Allemagne du sud.
D’après l’article de Bernard VOGLER, « BRENZ JOHANN », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 novembre 2014.
Né en 1491 à Sélestat en Alsace, Martin Bucer entre dans l’ordre des Dominicains à l’âge de quinze ans. Il est gagné à la Réforme par Luther au cours de la dispute de Heidelberg (1518). Excommunié, il s’enfuit à Wissembourg en Alsace où il prêche l’Evangile. Pourchassé à nouveau, il trouve refuge à Strasbourg (1523). Il y est nommé prédicateur en 1524. En 1529, la ville passe à la Réforme. Quand Calvin arrive dans cette ville (1538), Bucer y travaille depuis quatorze ans déjà : il a eu le temps d’organiser une Eglise selon les idées réformatrices dont maints caractères seront repris à Genève quand Calvin y retournera. Ce qui caractérise Bucer, c’est son sens de l’unité. Il travaillera en vain à des compromis entre les positions de Luther et de Zwingli sur la cène, ou à des accords avec les anabaptistes et même avec les théologiens catholiques (colloques de 1540-1541). Sur ordre de Charles-Quint, il doit quitter Strasbourg (1549). Il se réfugie à Cambridge où il enseignera jusqu’à sa mort. Il contribuera à réviser le Prayer Book.
Il fait ses études à Cologne (1519-1522). Il est amené progressivement à la foi évangélique à travers ses lectures d’Erasme, Mélanchthon et Luther. Pasteur à Cappel (1522-1527), il doit s’enfuir à Zurich. Successeur de Zwingli dans cette ville, il poursuivra son oeuvre réformatrice, luttant contre les menées catholiques et anabaptistes. Refusant tout compromis avec les luthériens, il conclut avec Calvin un accord (appelé Consensus Tigurinus) sur la question de la Cène. On découvrira à cette occasion que si Calvin est un homme de conviction, il peut être aussi un homme de compromis et un habile négociateur. On a dit de ce texte qu’il était « un habile patchwork de diplomatie théologique où chacun des signataires peut retrouver du sien » (Bernard Roussel).
Coupe contenant le vin de la Cène/Eucharistie.
Il a fait des études de théologie, de médecine, de droit. C’est un humaniste, helléniste et hébraïsant. Prédicateur et enseignant à Bâle, il est, un temps, collaborateur d’Erasme. Dès 1518, ses écrits témoignent de l’influence de Luther. Il se démarque alors d’Erasme, notamment sur la question du » Libre Arbitre « . De tempérament irénique, il montre des sympathies pour le courant anabaptiste. Ce n’est qu’en 1533, à Strasbourg, qu’il adhère officiellement à la Réforme.
Conseil oecuménique des Églises : titre officiel de l’organisme que les anglophones nomment World Council of Churches (WCC). Créé en 1948 à Amsterdam, il regroupe aujourd’hui près de 350 Églises anglicanes, orthodoxes et protestantes, soit plus de 500 millions de chrétiens. L’Église catholique n’en est pas membre mais collabore à la commission Foi et Constitution dans le domaine de la mission, de la formation (Institut de Bossey) et par le Groupe mixte de travail (GMT) fondé en 1965 par l’Église catholique et le COE.
La Concorde de Leuenberg est un texte datant du 16 mars 1973, liant les Églises réformées et luthériennes européennes. Ces Églises reconnaissent partager la même foi tout en l’exprimant dans des formulations différentes et ayant choisi des formes variées d’organisation ecclésiale. Cette reconnaissance mutuelle permet un échange des ministres (pasteurs). La communion des Églises concerne également l’administration des sacrements (baptême et Cène) et la prédication.
Depuis le nombre d’Églises signataires a augmenté et en 2003, l’alliance des Églises liées par ce texte a pris le nom de Communion d’Églises protestantes en Europe (CEPE). On peut en trouver le texte sur Internet: http://acteurs.uepal.fr/public_files/file/concorde_de_leuenberg_16_mars_1973.pdf
Du grec eschatos, dernier, et logos, discours. Il s’agit de la compréhension des » choses dernières « , » des derniers temps « , de » la fin du monde « . Israël a toujours été tourné vers l’avenir, et l’Ancien Testament parle de ce temps où Dieu rétablira la justice et la paix. Dans le Nouveau Testament, Jésus annonce que le Royaume de Dieu est déjà là. Mais ce Royaume ne sera réalisé qu’à la fin des temps quand le Christ reviendra.
Vient du verbe grec
Courant constitutif du mouvement œcuménique, aujourd’hui intégré dans le Conseil œcuménique des Eglises, favorisant la réflexion théologique entre les Eglises sur les question de foi et de discipline ecclésiale (comme son nom l’indique). Il propose aux Eglises et met en débat des textes théologiques dits de convergence. Le plus connu est le BEM Baptême, Eucharistie, Ministère : texte de convergence adopté en 1982 à Lima par la commission " " du . Ce texte, largement diffusé, traduit et discuté, a eu d'importantes répercussions tant dans les Eglises que sur leurs relations mutuelles ..
Né dans une famille méthodiste du Gard, Elie Gounelle fait preuve dès ses études de théologie à Montauban d’un souci d’ouverture au monde ouvrier. Après avoir rencontré le pasteur Tommy Fallot (1844-1904), il adhère au Mouvement du christianisme social. Pasteur à Alès puis à Roubaix, Gounelle ouvre en plein quartier ouvrier une Solidarité, première de toute une série, lieu d’expérimentation d’action sociale et de théologie. Il adhère à l’Union des socialistes chrétiens, aile gauche du christianisme social. Il est chargé de la direction de la revue du Mouvement : le Christianisme Social. Pendant la première guerre mondiale, il est aumônier, puis pasteur de paroisse à Saint Etienne jusqu’en 1935. Pendant cette période, il participe à la conférence oecuménique du Christianisme pratique, et met tout en oeuvre pour donner de la cohérence au Mouvement du christianisme social en France, divisé en tendances parfois divergentes. Outre de nombreux articles parus dans le Christianisme social, il écrit plusieurs ouvrages définissant la pensée sociale chrétienne. Cette pensée repose sur la notion de » salut intégral de l’humanité « , où le salut individuel ne peut se dissocier du salut social, et sur la notion de Royaume de Dieu, caché par le péché mais en devenir.
Berthold Haller (1492-1536) est un camarade du réformateur Mélanchthon, ami et collaborateur de Luther. Acquis aux idées de Zwingli, il contribue à l’établissement de la Réforme à Berne en Suisse.
De son vrai nom Caspar Seiler, il prend le nom de Hedio ou Hédion. Il suit des études de théologie à Bâle puis devient docteur en théologie de l’université de Mayence en 1523. Son principal maître est Wolfgang Capiton. Il se lie d’amitié avec le célèbre humaniste de l’époque Érasme. Il est un des quatre grands réformateurs de Strasbourg aux côtés de Matthieu Zell, Wolfgang Capiton et Martin Bucer.
Du latin
Il s’agit d’un mot qui vient du latin et veut dire « prendre chair ». Le mot ne fait pas partie du vocabulaire du Nouveau Testament bien que ce soit son message central : Dieu s’est fait homme en Jésus Christ. Il a ainsi accepté tout ce que comporte une vie humaine jusque dans sa fragilité et sa mort.
Philosophe né en Palestine et mort en martyr à Rome vers 163-167. Il est connu pour ses deux apologies : Apologie pour les chrétiens dans laquelle il présente les grandes lignes du christianisme de son époque ; Dialogue avec Tryphon, dans lequel il veut démontrer la caducité du judaïsme et tente de persuader les juifs d’accepter la vérité du christianisme.
Gaspard Grossmann, dit Megander, (1495-1545) est un ami de Zwingli. Il milite pour l’établissement de la doctrine de Zwingli à Zürich et à Berne en Suisse.
Né dans une famille de pasteurs, Wilfred Monod fait des études de philosophie, puis de théologie. Il voyage beaucoup pendant ses études. Il découvre les questions sociales dans ses premières paroisses : dans le Calvados, puis à Rouen. Il obtient son doctorat en théologie en 1901, sa thèse s’intitulant : Le Royaume. Il est pasteur à l’Oratoire (Paris) en 1907 et se place au coeur des débats entre orthodoxes (membres d’Eglise dont l’ensemble des opinions est considérée comme » droite et vraie « ) et libéraux (membres d’Eglise qui relativise l’importance du dogme et met en avant l’aspect existentiel de la foi). Il devient le président de l’Union dite de Jarnac (c’est une association, » Union des Eglises Réformées « , qui cherche à favoriser le rapprochement des différentes Eglises réformées, cette union ne se fera qu’en 1938). Il est titulaire de la chaire de Théologie pratique à la faculté protestante de théologie de Paris jusqu’en 1937. Wilfred Monod est une personnalité contradictoire, piétiste mais socialiste. Pour lui, le seul christianisme authentique est à la fois spirituel et social. Sa pensée traduit la difficulté qu’il y a à tenir l’équilibre entre les exigences de la piété et celles du social. Le Royaume de Dieu est la notion centrale qui doit commander et la réflexion théologique et l’action sociale.
Il étudie la théologie à Heidelberg. Il se lie avec Capiton, Erasme et Mélanchthon. Humaniste, il apprend le grec et l’hébreu. Il devient prêtre en 1510, entre au couvent en 1520. C’est là que mûrissent ses idées réformatrices. Arrivé à Bâle en 1523, il travaille à la Réforme dans cette ville. Il écrit plusieurs commentaires bibliques. Après l’abolition de la messe (1529), il y organise l’Eglise en donnant une place importante aux laïcs. Au sujet de la Cène, il considère que le Christ y est présent de manière symbolique.
On désigne ainsi les ordres qui se développent s’inscrivent dans le mouvement médiéval de retour à une pauvreté évangélique. Non seulement les moines et moniales, mais encore le monastère et l’ordre lui-même s’engagent à vivre dans la pauvreté. Les membres gagnent leur vie par le travail manuel et la mendicité. Dans un premier temps, on compte parmi les ordres mendiants les franciscains et les dominicains. Plus tard, on élargit la notion à d’autres ordres, comme les carmes et les augustins
Né en Bavière, il est ordonné prêtre à Nuremberg en 1520. Il adhère à la Réforme luthérienne en 1522 et joue un rôle important dans le passage à la Réforme de la ville de Nuremberg. Il participe au colloque de Marbourg en 1529 et à la diète d’Augsbourg en 1530. De 1549 à sa mort, il est pasteur et professeur à l’université de Königsberg en Prusse orientale.
Du verbe latin
On désigne ainsi les théologiens des premiers siècles jusqu’aux 7e/8e siècles. En patristique (recherche sur les textes des Pères de l’Eglise), on appelle » Pères Apostoliques » ceux qui succèdent directement aux apôtres. Pour les suivants, on distingue entre » Pères latins » et » Pères grecs » selon la langue dans laquelle ils rédigeaient leurs écrits
D’un mot hébreu qui signifie « séparé ». Courant religieux juif , parmi d’autres, qui met l’accent sur l’étude et le respect de la loi divine écrite. Les pharisiens sont des hommes pieux, vertueux, très soucieux d’appliquer la loi de Dieu et de se garder des impuretés rituelles. Pour vivre la sainteté de Dieu, il fallait être « séparé » des autres. Seules l’observance de la loi et la pratique du culte pouvaient sauver le peuple juif. Après la chute de Jérusalem en 70 ap. JC, le courant pharisien a été obligé de se reconstruire pour perpétuer les traditions. Il s’est alors trouvé en opposition avec le christianisme qui lui aussi était en train de se construire. Cela explique les oppositions fortes entre ces deux mouvements religieux. Au fils des ans, le terme « pharisien » a pris une connotation péjorative pour désigner tout comportement hypocrite.
Le mot provient du latin redemptor qui désignait en droit romain » la personne qui rachète un esclave de la servitude « . Il sert à rendre compte de l’oeuvre du Christ pour l’homme. Par extension, la rédemption désigne la libération de l’esclavage que le Christ donne par la foi, la délivrance du péché par sa mort (acte rédempteur).
Le mot grec utilisé dans le Nouveau Testament peut être traduit par royaume, règne ou royauté. Le Royaume de Dieu est là où Dieu règne. Ce n’est pas un lieu spécifique mais plutôt une relation particulière entre Dieu et les hommes qui se traduit dans des relations de paix, de justice et de fraternité entre les hommes. Jésus annonce qu’il est déjà présent, de manière non éclatante, comme une semence. Il est appelé à une plénitude à la fin des temps quand le Christ reviendra.
Le sabbat est le jour de repos hebdomadaire observé de manière stricte. Dans l’Ancien Testament sont nommées deux sources pour l’observance de ce jour : la sortie d’Egypte et le septième jour de la création où Dieu lui-même se repose. Respecter le sabbat devient une marque identitaire pour tout Juif.
Comme en français on garde le mot hébreu, on trouve également les orthographes shabbat ou chabbat.
Parti religieux contemporain de l’époque du Nouveau Testament et dont les membres se recrutent principalement parmi les prêtres. Seuls les cinq premiers livres de la Bible (Pentateuque) font autorité pour eux. Contrairement aux pharisiens, ils rejettent la tradition orale, la résurrection des morts et l’existence des anges. Ils acceptent la domination romaine et ont une politique conservatrice.
L’Eglise a connu de nombreux schismes au cours de l’histoire. Les deux principaux sont le Schisme d’Orient (1054) qui a vu la séparation de l’Eglise d’Orient (Eglises orthodoxes) et de l’Eglise d’Occident (Eglise romaine) et le Grand Schisme d’Occident. Ce dernier va durer de 1378 à 1417. Il a pour origine les rivalités entre le pape de Rome et les rois de France. La papauté va s’installer à Avignon puis elle retourne à Rome et finalement il y aura à la fois des papes à Rome et à Avignon. Une première tentative de réunification échoue au concile de Pise (1409). Il faut attendre le concile de Constance (1414-1418) pour obtenir, sous l’autorité de l’empereur Sigismond de Germanie, la réunification de la papauté à Rome avec l’élection de Martin V.
Fils d’un aumônier militaire protestant, il naît à Breslau où il fait d’abord ses études dans une école appartenant aux
Théologien d’origine hollandaise, il est l’une des figures emblématiques de l’anabaptisme au 16e siècle. Curé catholique, il quitte l’Eglise romaine et se fait rebaptiser. C’est le début d’une vie d’itinérance au cours de laquelle il prêche et baptise. A partir de 1535 et la fin dramatique du » Royaume de Münster » (prise de la ville de Münster où une théocratie anabaptiste avait été instaurée, et exécution de ses habitants), il s’efforce de réunifier les groupes anabaptistes et de leur donner un caractère pacifique. Il a donné son nom à l’une de leurs expressions : les Mennonites. Ils se caractérisent par la pratique du baptême des adultes, le refus de porter les armes et de prêter serment. Aujourd’hui des Eglises mennonites existent dans tous les continents. Ils comptaient environ 857 000 membres en 1990. Les Amishs, rendus célèbres par le film » Witness « , en sont issus.
Né à Carthage (Tunisie) vers 155, Tertullien est un païen converti et le premier des écrivains chrétiens de langue latine. Il est l’auteur d’une Apologétique et du Contre Marcion. Il fait partie des Pères latins de l’Église. Il a eu une grande influence dans la formation de la langue théologique latine.
Ces thèses sont le résultat de dix ans de travail (1947-1957) d’une commission de théologiens de confession luthérienne et de confession réformée nommés par l’EKD (Église protestante en Allemagne). Elles ont été adoptées à l’unanimité les 1er et 2 novembre 1957. Ces thèses – ainsi que les entretiens de Schauenburg qui se sont déroulés de 1964 à 1967 – ont constitué une base de réflexion pour l’élaboration de la Concorde de Leuenberg en 1973. Les huit thèses dites d’Arnoldshain ont été publiées en français dans la revue
Les thèses dites de Lyon ont été rédigées à la demande des quatre bureaux des Églises suivantes, à savoir : l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine (ECAAL), l’Église Evangélique Luthérienne de France (EELF), l’Église Réformée d’Alsace et de Lorraine (ERAL), l’Église Réformée de France (ERF). Elles se composent de trois textes établis le 15 octobre 1968, dont un texte intitulé C) La Cène du Seigneur, consacré à la Cène. Il se compose de six paragraphes :
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Institution de la Cène,
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Le repas de la Nouvelle Alliance,
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Jésus-Christ : le donateur et le don,
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Le corps du Christ,
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Le banquet du Royaume,
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L’action de Grâces.
Ce texte est consultable sur le site de la Fédération Protestante de France (FPF) : http://www.protestants.org/?id=2007.
Même si les textes de l’Ancien Testament ou du Nouveau se servent des notions de Père, de Fils et d’Esprit pour dire comment Dieu se révèle, la doctrine de la Trinité en tant que telle ne s’y trouve pas. Elle a été formulée et est devenue la doctrine officielle de l’Eglise au cours des premiers siècles (concile de Nicée en 325 et 1er Concile de Constantinople en 381), non sans débats et conflits. Elle cherche à dire l’unicité de Dieu se manifestant aux croyants sous différentes formes. On parle de Dieu en trois » personnes » : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Pour bien comprendre le sens de cette formulation, il ne faut pas perdre de vue que ses racines sont à la fois liées à la religion juive et à la philosophie grecque. Au cours des siècles, cette doctrine a été régulièrement contestée par des théologiens qui se considéraient pourtant chrétiens, par exemple Michel Servet au 16e siècle ou aujourd’hui les Eglises unitariennes
Ce mouvement tire son nom de celui de son fondateur : un certain Pierre Valdo (Valdès ou Vaudès) qui vécut à Lyon à la fin du 12e et au début du 13e siècle. Vers l’an 1170, il vendit tous ses biens pour vivre dans la pauvreté et se consacrer à la prédication de l’Evangile. Lui et ses compagnons, » les pauvres de Lyon « , reçurent d’abord l’autorisation de prêcher, mais elle leur fut assez vite retirée par le pape. Accusés d’insoumission à l’autorité et de schisme, ils furent excommuniés et chassés de Lyon (1182), condamnés comme hérétiques (1184). Cela n’empêcha pas le mouvement de se développer dans le Sud de la France, en Italie, dans les pays germaniques, en Bohême (avant Jean Hus). En 1532, au Synode de Chanforan (Italie), les Vaudois décident de se rallier à la Réforme. Ils constituent aujourd’hui l’une des principales Eglises protestantes d’Italie
Du latin
C’est le principal Réformateur de la Suisse Alémanique. Après des études latines à Berne, il fréquente les universités de Vienne et de Bâle. Il est influencé d’abord par la pensée d’Erasme. Ordonné prêtre en 1506, il étudie avec ferveur le Nouveau Testament. En 1519 il est curé de Zurich et amorce en 1522 la réforme de cette ville. A la première Dispute (débat contradictoire) de Zurich, il fait triompher les idées évangéliques. On les trouve exposées dans la Brève instruction chrétienne. Il abolit la messe en 1525. Ayant réformé l’Eglise de Zurich, il contribue à l’expansion de la Réforme en Suisse alémanique. Il participe à la Dispute de Berne, à l’issue de laquelle les Bernois touchés par ses arguments décident d’adopter la Réforme. Ce qui entraîne le rattachement au protestantisme du pays de Vaud et de plusieurs villes romandes situées dans la zone d’influence bernoise. Accompagnant comme aumônier les troupes zurichoises qui se battent contre les troupes des cantons restés attachés au catholicisme, il est tué à la bataille de Cappel. Ce sera la fin de l’expansion évangélique dans les cantons alémaniques. Tout au long de sa vie, Zwingli va mener trois combats. D’abord contre l’Eglise romaine dont il conteste les enseignements au nom d’une étude savante et approfondie des Ecritures bibliques. Contre Luther auquel il s’oppose vivement à Marbourg en 1529 à propos de la cène où pour lui le Christ est présent dans les cœurs par son Esprit. Contre les anabaptistes, il maintient le baptême des petits enfants en relation avec le thème biblique de l’alliance. Zwingli » apparaît comme le véritable père du courant réformé. On trouve chez lui la plupart des thèmes essentiels que reprendra et développera ensuite Calvin : la souveraineté absolue de Dieu, la prédestination, la différence radicale entre le Créateur et les créatures, l’alliance, l’importance de l’Esprit, la théologie comprise comme connaissance de Dieu et de l’homme, la nécessité d’une lecture savante de la Bible selon les méthodes humanistes, l’organisation ministérielle de l’Eglise, la critique de l’anabaptisme. » (André Gounelle)