Glossaire
« Père d’une multitude ». Selon la tradition de l’Ancien Testament, le premier des patriarches du peuple d’Israël. Dieu a appelé celui qui s’appelait encore Abram (« mon père est grand ») à partir de Charan où il habitait, pour aller dans le pays que lui-même lui donnerait. La saga d’Abraham et de ses descendants est racontée dans le livre de la Genèse, du chapitre 12 au chapitre 50.
L’alliance est un motif central dans l’Ancien Testament. Dieu est présenté comme un Dieu de l’alliance. Deux compréhensions de cette alliance se trouvent dans les textes.
La première est celle d’un contrat passé entre Dieu et le peuple. Cette conception est celle des traités entre les états du Proche Orient Ancien et renvoie à l’idée générale d’une relation entre partenaires le plus souvent inégaux unis par un contrat. L’alliance fixe un certain nombre d’obligations, d’engagements réciproques qui lient les partenaires. On parle alors d’alliance conditionnelle. L’Ancien Testament souligne la fidélité de Dieu face à l’infidélité toujours répétée du peuple.
La seconde compréhension est celle de l’alliance inconditionnelle. L’alliance est alors un don gratuit offert à l’être humain. Après la mort et la résurrection de Jésus-Christ, les chrétiens ont parlé de « seconde alliance » ou de « nouvelle alliance » : ils ont vu en Jésus-Christ le signe de cette alliance que Dieu offre à tout homme.
Ce titre n’indique pas forcément un chef hiérarchique d’une communauté, mais, d’après l’usage des Eglises d’Aise, quelqu’un qui avait appartenu au groupe des disciples du Seigneur ou qui avait encore connu ces derniers. C’était donc un homme qui jouissait d’une autorité considérable, en tant que témoin du début de la tradition apostolique
Du grec ^
Il s’agit d’une expression qui vient de l’araméen, mais qui est traduite dans une autre langue (hébreu, grec,…). Certaines particularités (tournure de la phrase, etc.) permettent aux spécialistes de les détecter. Ces importations d’expressions d’une langue dans une autre sont très fréquentes dans le texte biblique et viennent du fait que les auteurs « naviguent » entre plusieurs langues : ils pensent en araméen, ou en hébreu, ils s’expriment par écrit en grec.
Il s’agit d’une petite ville entre Jaffa et Gaza, à 5 kms environ de la mer. Au temps de Jésus, elle fait partie du royaume d’Hérode le Grand
Le mot « Bible » transcrit en français un mot qui en grec est au pluriel et qui veut dire « les livres ». En effet la Bible est un recueil qui comprend de nombreux livres, écrits sur plus d’un millénaire. On classe ces livres en deux grands ensembles : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament (ils sont aussi parfois appelés : le Premier et le Second Testaments).
Deux religions, le judaïsme et le christianisme, se réclament de l’Ancien Testament. Les livres du Nouveau Testament fondent le christianisme. Ce sont des prédications et des témoignages pour exprimer ce que la vie et l’enseignement de Jésus-Christ signifient pour les chrétiens.
Les juifs et les premiers chrétiens, en parlant de leurs livres sacrés, disaient plutôt « l’Ecriture » ou « les Ecritures ». On dit aussi « l’Ecriture sainte » ou « les saintes Ecritures ».
Candace est le titre honorifique donné aux reines d’Ethiopie (comme pharaon, roi d’Egypte). Ce titre est considéré comme un nom propre par les Grecs et les Romains
Le mot est d’origine grec et signifie à l’origine « baguette » ou « règle de charpentier » et par extension a pris le sens de « règle ». Finalement ce mot a désigné une liste ou un catalogue de livres, représentant la règle qui délimite les Ecritures reconnues, et faisant autorité pour la foi juive puis chrétienne.
Césarée est le port le plus important de Palestine, construit par Hérode le Grand entre l’an 12 et l’an 9 avant JC. La ville deviendra résidence du procurateur romain et de sa garnison. Pilate y habitait donc. La population de Césarée est composée de , de juifs et de samaritains. Philippe, l’un des Sept des Hellénistes, demeure à Césarée (Actes 21,8) et y annonce l’Evangile (Actes 8,40). L’apôtre Paul passera quelques jours à Césarée chez Philippe (Actes 21,8-10)
Nom commun qui vient du verbe « oindre », « consacrer au moyen d’une onction ». C’est la traduction du terme hébreu « Messie ». Dans la tradition juive, il désigne l’envoyé de Dieu, chargé d’accomplir une mission de salut pour le peuple (les rois d’Israël sont parfois appelés « Messie »). Les juifs du premier siècle attendaient la venue du Messie de Dieu qui rétablirait la gloire du royaume de David. Dans le Nouveau Testament, le terme « Christ » est employé le plus souvent comme apposition du nom « Jésus », si bien qu’il prend valeur de nom propre.
Le deuxième roi d’Israël, après Saül rejeté par Dieu. David est reconnu par la tradition comme le véritable fondateur de la monarchie, celui qui lui a donné sa puissance grâce à sa fidélité à Dieu. Salomon, son fils, la consolide après lui, mais les rivalités divisent l’Etat hébreu en deux entités dès la deuxième génération après David. On trouve l’histoire de David dans les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques.
Ce terme désigne la dispersion des juifs hors de la Judée, sous l’effet des famines, guerres, exils, pratiques commerciales… La présence de juifs est attestée en Egypte au VIème siècle av. JC et en Perse où certains ont vécu après les déportations du début du VIème siècle av. JC. A partir du IVème siècle av. JC, avec Alexandre et ses successeurs, ils vont s’implanter dans les villes tout autour de la Méditerranée.
Au premier siècle de notre ère, la diaspora méditerranéenne est très développée dans les villes d’Asie Mineure, à Antioche et Alexandrie et jusqu’à Rome.
Puisqu’il n’y a qu’un seul Temple, celui de Jérusalem, les juifs de la diaspora vont créer la synagogue pour pouvoir observer les pratiques rituelles de la loi. Ils vont jouer un rôle considérable dans la religion juive et son évolution.
Le terme grec désigne l’étudiant : celui qui reçoit un enseignement d’un maître. Dans le Nouveau Testament, il désigne d’une part, au sens restreint, les douze disciples que Jésus choisit comme compagnons durant son ministère, et d’autre part, au sens large, tous les chrétiens, c’est à dire tous ceux qui acceptent l’Evangile, la bonne nouvelle du salut par la confiance en Jésus-Christ le Fils de Dieu.
Ce livre de l’Ancien Testament porte différents noms: « Qohélét », parfois aussi « Le Prédicateur Salomon », selon les versions. Il fait partie du genre littéraire de la littérature de sagesse. On l’attribue traditionnellement à Salomon, fils de David. Mais les recherches littéraires ont montré qu’il faudrait plutôt envisager sa rédaction au 3e siècle avant JC. Il surprend par sa manière lucide et décapante de voir la réalité. D’une certaine manière, il fait table rase de toutes les constructions humaines. C’est pourquoi la tradition chrétienne y a vu une préparation à une nouvelle espérance: le Christ, l’Evangile.
Etienne était issu d’un groupe de juifs appelés » Hellénistes » car ils parlent grec. Il faisait partie des sept diacres élus pour distribuer la nourriture à la première communauté de disciples de Jérusalem. Il » opérait des prodiges et des signes remarquables » (Actes 6,5-15). Etienne affiche une liberté critique contre le légalisme juif et la pratique des rites sacrificiels au Temple. Dénoncé par des gens de la synagogue, il est traduit en procès devant les autorités religieuses juives et condamné à être lapidé. Cette lapidation d’Etienne provoque une vive persécution contre les Hellénistes, mais elle ouvre par contrecoup l’Evangile aux milieux non-juifs de Samarie et du littoral méditerranéen.
Le mot grec veut dire littéralement « bonne nouvelle ». A partir de l’empereur Auguste, il désigne l’instauration de la paix romaine. Les chrétiens l’adoptent très tôt pour désigner le centre de leur foi : la mort et la résurrection de Jésus. C’est dans ce sens que l’utilise Paul. Ce n’est que vers le milieu du 2e siècle que l’on commence à employer ce terme pour parler de récits de la vie de Jésus mis par écrit d’après les témoignages de ses disciples Le terme grec désigne l'étudiant : celui qui reçoit un enseignement d'un maître. Dans le Nouveau Testament, il désigne d'une part, au sens restreint, les douze disciples que Jésus choisit comme compagnons durant son ministère, et d'autre part, au sens large, tous les chrétiens, c'est à dire tous ceux qui acceptent l'Evangile, la bonne nouvelle du salut par la confiance en Jésus-Christ le Fils de Dieu.. Dans les évangiles ce mot (seuls Marc et Matthieu l’utilisent) désigne toujours l’enseignement de Jésus.
La ville se situe au sud-ouest de la Palestine, entre Haïffa et el Kantara.
Détruite un siècle avant JC, elle fut reconstruite et donnée au Royaume d’Hérode, puis incorporée à la Province romaine.
Les textes bibliques obéissent à un certain nombre de règles qui dépendent de leur genre littéraire : récits sous différentes formes (mythiques ou légendaires, rapportant des événements…), lois, poèmes, discours, lettres…Tous ces genres littéraires sont présents dans les textes bibliques où l’on trouve aussi des prières, des discours prophétiques..
Israël est le nom que Dieu donne à Jacob en Genèse 32,29. Ses descendants s’appellent « fils d’Israël » ou Israélites. Un Israélite désigne donc un membre du peuple d’Israël dont il est question dans la Bible, à la fois au sens de l’appartenance à une communauté humaine et à une communauté religieuse. Actuellement le terme est synonyme de juif au sens religieux. Les citoyens de l’état contemporain d’Israël sont des Israéliens.
Pendant une période de l’histoire (de 933 à 722 av. JC), Israël est le nom du royaume du nord, séparé de celui du sud, le royaume de Juda. Mais au-delà de cette division, Israël reste un nom commun à tous ceux qui reconnaissent le Dieu d’Israël. Au moment de la division en deux royaumes, celui du sud s’est appelé Juda et ses habitants des Judéens. C’est de là que vient le nom de Juif, qui désigne celui qui se rattache à la foi israélite.
L’évangile Le mot grec veut dire littéralement "bonne nouvelle". A partir de l'empereur Auguste, il désigne l'instauration de la paix romaine. de Jean a sans doute été rédigé à la fin du 1er siècle. Son style est bien différent de celui des autres évangiles. Par ailleurs, bon nombre de récits lui sont spécifiques. Le message qui est développé trouve son ancrage dans l’affirmation centrale du prologue : » La Parole a été faite chair » (1,18). L’ensemble de la narration de Jean désigne la révélation paradoxale d’un Dieu qui se donne à rencontrer dans la personne historique de l’homme Jésus de Nazareth. A la différence des autres évangiles, le Jésus que Jean présente ne révèle pas quelque chose. C’est sa propre personne qui est le contenu du message et c’est par la foi en lui que l’être humain passe de la mort à la vie. Cette révélation est tellement inouïe que personne ne peut la comprendre par lui-même. Jésus provoque sans cesse le malentendu, comme avec Nicodème qui ne parvient pas à comprendre la différence entre la » naissance d’en bas » et la » naissance d’en haut » (3,1-21). Seul Dieu peut donner de saisir la révélation paradoxale de Dieu en Jésus. Seul Dieu peut offrir la vérité qui rend libre. Tous les signes et toutes les paroles de Jésus n’ont pas pour but de faire entrer dans un mystère céleste mais de confronter l’auditeur et le lecteur à cette question : ce Jésus peut-il vraiment être l’incarnation de Dieu ? La place importante occupée par le récit de la Passion accentue la question dans le sens où il s’agit de décider de l’identité de Jésus à la croix et de le confesser quand, après Pâques, il montre encore à ses disciples les marques de son humanité (20,20)
Nom propre hébreu signifiant « Dieu sauve ». Il était très courant en Palestine au premier siècle. Le Nouveau Testament l’emploie exclusivement pour désigner Jésus de Nazareth. L’historicité de l’existence de Jésus n’est plus contestée aujourd’hui, même si les spécialistes sont d’une grande prudence vis-à-vis des sources qui en témoignent (essentiellement le Nouveau Testament).
Ce sont des hommes et une femme qui avant la monarchie ont été choisis par Dieu pour gouverner Israël. Ils ont été appelés au sein de leurs tribus, ils avaient souvent des responsabilités militaires, veillaient à l’observation des commandements de Dieu et remplissaient une fonction juridique. Parmi les Juges, il y a Debora, Ehoud, Gédéon, Jephté et Samson. Samuel a été le dernier juge d’Israël.
Le livre de la Bible qui leur est attribué, se présente comme une anthologie de héros qui interviennent après l’installation des tribus d’Israël en Canaan par Josué (successeur de Moïse) et avant l’instauration de la royauté en Israël (Saül, David, Salomon…), royauté qui durera jusqu’à l’Exil.
Ces figures appelées « juges » sont des figures héroïques toutes différentes les unes des autres. En tant que chefs d’une ou plusieurs tribus, les Juges sont censés, d’une part apporter une autorité en Israël et rétablir le peuple dans son intégrité religieuse, d’autre part délivrer Israël de la domination qu’exercent sur leurs tribus certains peuples comme les Philistins. Il s’agit pour le peuple d’Israël de vivre parmi les autres peuples autochtones en Canaan sans tomber dans la tentation du syncrétisme religieux.
Le livre des Juges révèle que règne le désordre (« chacun faisait ce qui était juste à ses yeux » Juges 17,6) parmi les fils d’Israël et que les Juges ne parviennent pas à rétablir l’ordre de façon durable ; au contraire, eux-mêmes contribuent encore au désordre. L’intention de l’auteur est de souligner que l’instauration de rois en Israël, élus par des prophètes, devient indispensable.
Parmi les juges, il y a ceux qu’on appelle « les petits juges », et les « grands juges ».
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« les petits juges » : tous originaires du centre du pays (montagne d’Ephraïm) ; de courtes notices nous informent de leurs actions : ce sont Otniel, Ehoud, Shamgar,Tola, Yaïr,Ibçân, Elôn,Abdôn.
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« les grands juges » : Déborah, Baraq, Gédéon, Jephté, Samson. Déborah est aussi désignée comme prophétesse et Samson est un cas particulier. Il faut leur ajouter Samuel, qui est d’abord présenté comme juge (1Samuel 7,17). C’est lui qui élira sur la demande de Dieu les deux premiers rois d’Israël (Saül et David). Souvent ces juges sont porteurs d’un charisme guerrier qui n’implique ni autorité permanente ni administration de la justice. Leur fonction se résume à conduire la guerre, sauver du péril et ils n’exercent leur fonction qu’au profit d’un clan ou d’une tribu (sauf Baraq).
La Pâque est la fête juive qui commémore la sortie d’Egypte sous la houlette de Moïse et la libération du peuple hébreu de la servitude égyptienne. Elle est racontée dans le livre de l’Exode aux chapitres 12 et 13. Les Hébreux reçurent l’ordre de prendre un agneau, de le partager avec les voisins pour qu’il n’y ait pas de restes, de recueillir le sang de l’agneau et d’en enduire les portes de la maison. L’agneau doit être accompagné de pain sans levain et d’herbes amères. Il faut être prêt pour le départ, manger vite, une ceinture autour des reins, les sandales aux pieds, un bâton à la main.
Aujourd’hui encore cette fête est très importante, elle rappelle la délivrance par Dieu et les grandes étapes de l’histoire juive. Plusieurs rites accompagnent cette commémoration : les jeunes enfants posent la question « pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ? » pour introduire le récit de la première Pâque. Le pain sans levain rappelle la précipitation du départ et les herbes amères la douleur de la servitude. La porte de la maison doit rester ouverte pour accueillir l’invité de la dernière minute. Jésus a célébré la Pâque. Après sa mort, cette fête a pris un autre sens.
Cette expression traduit dans la version de la TOB, comme dans beaucoup de versions contemporaines, le nom personnel du Dieu d’Israël. On ne sait pas comment ce nom -composé des quatre consonnes Y H W H- était prononcé. En effet, à partir d’un certain moment, les Juifs ne l’ont plus prononcé. Quand il apparaît dans les textes, il est alors remplacé à la lecture par adonaï, mot qui veut dire « seigneur » c’est-à-dire maître, propriétaire ou même Monsieur. L’emploi d’une écriture en majuscules différencie dans la traduction le SEIGNEUR (YHWH) des seigneurs humains et aussi de l’emploi du mot seigneur dans l’expression « le Seigneur Dieu (adonaï Elohim) ».
Dans d’autres versions ce nom apparaît sous la forme des consonnes Yhwh (Bible Bayard), ou encore Yhvh ou Ihvh, dans d’autres il est vocalisé en Yahwé (Bible de Jérusalem) ou encore traduit par l’Eternel (versions Segond jusqu’à la nouvelle version de 2002).
La tradition juive a donné le titre de « livres prophétiques » à l’ensemble des livres qui vont de Josué à Malachie. L’ensemble qui va du livre de Josué aux livres des Rois est appelé « premiers prophètes », alors que les autres livres sont appelés « derniers prophètes » (ce qui n’est pas à comprendre dans un sens chronologique, mais par rapport à leur emplacement dans la Bible).
La tradition chrétienne désigne les livres de Josué, celui des Juges, les livres de Samuel et les livres des Rois par l’expression « livres historiques ».
L’expression « livres prophétiques » s’applique alors seulement aux livres qui sont nommément attribués aux prophètes : les livres des « grands prophètes » (Esaïe, Jérémie, Ezéchiel) et des « petits prophètes » (d’Osée à Malachie). Les adjectifs « grand » et « petit » font référence au volume des écrits.
Rédigé dans les années 80-90, l’évangile de Luc est dédié à un certain Théophile qui semble un personnage important de culture grecque et qui représente peut-être symboliquement les chrétiens d’origine païenne. En effet, Luc parle d’un Evangile qui s’est progressivement ouvert à tous les hommes. Point de frontière pour la Bonne Nouvelle : elle est pour tous, juif ou grec. Il faut pourtant du temps pour que s’opère cette universalisation de la parole de Jésus. C’est pourquoi, Luc l’inscrit dans une chronologie dont l’évangile est le premier volet et le livre des Actes, le second. Tout est offert en Jésus-Christ, une fois pour toutes, mais c’est peu à peu que la grâce donnée s’ouvre un chemin dans l’histoire et dans le coeur des hommes. La partie la plus originale de cette ouverture progressive est sans doute la montée à Jérusalem (Luc 9,51 à 19,28) que Luc inaugure par ces mots : « Jésus durcit son visage pour prendre la route de Jérusalem ». Le drame est au bout du chemin et Jésus l’affronte comme la conséquence même de sa prédication. Dès lors, plus il avance, plus il rencontre l’opposition des chefs du peuple. Sa parole n’est pas celle d’un gourou qui fascine et force le genou à plier, mais une parole qui divise (Luc 12,49-53). Il ne peut en être autrement car le Christ qui s’avance n’a aucun des traits prévus pour un . Seules les brebis perdues entendent parfois sa voix qui assure que le plus petit a un prix infini au regard de Dieu. L’évangile de Luc demande : es-tu de ceux-là ?
L’évangile de Marc :
Sa construction est étonnante.
Il commence par ces mots :
Marc 1,1
Commencement de l’Evangile de Jésus Christ, Fils de Dieu.
Il s’agit donc d’un commencement d’une Bonne Nouvelle de Jésus qui est Fils de Dieu. Tout est dit.
Marc va dérouler son récit en invitant le lecteur à faire sienne cette affirmation.
On pense aujourd’hui que l’évangile de Marc dans sa forme originale s’arrêtait sur le silence et la peur des femmes, mais cette fin a suscité des réactions et les versets 9 à 19 ont été rajoutés plus tard.
Marc terminait son récit sur un constat de tristesse et de silence, Jésus a été crucifié, mais son tombeau est vide, les femmes venues pour l’embaumer sortent de la tombe et partent en courant. Elles tremblent, elles sont bouleversées, et elles ne disent rien à personne parce qu’elles ont peur. (Marc 16,8)
Le lecteur ne peut pas rester dans le silence et la peur des femmes. Il est renvoyé au début du récit où la Bonne Nouvelle (Evangile
Le mot grec veut dire littéralement "bonne nouvelle". A partir de l'empereur Auguste, il désigne l'instauration de la paix romaine.) qui affirme qu’il y a un « Commencement d’une Bonne Nouvelle de Jésus Christ qui est Fils de Dieu » (1,1), comme si Marc invitait le lecteur à lire et relire l’Evangile jusqu’à ce qu’il ne soit plus aveugle mais qu’il suive Jésus sur le chemin.
Elian Cuvillier présente dans : la tragédie de Jésus, l’Evangile comme un drame théologique en trois actes.
Acte 1 : Marc 1,1-8,21 une introduction où tous les ingrédients du drame sont fournis, au fur et à mesure, au travers de plusieurs scènes significatives.
Acte 2 : Marc 8,22 à 10,52 pivot central de la tragédie, ce point de non-retour rend inévitable ce que l’on ressentait auparavant comme probable. Les diverses scènes font basculer le drame vers le but pressenti.
Acte 3 : Marc 11,1 à 16,8 le récit de la Passion, partie essentielle de l’Evangile, puisque lieu du paroxysme de la tragédie : la mort de Jésus.
Matthieu est un juif qui vivait d’une attente religieuse intense et qui a reconnu en Jésus le de Dieu. Sur la base de cette foi nouvelle, il a alors opéré un écart progressif mais décisif par rapport à sa tradition religieuse d’origine. L’évangile de Matthieu (vers 80) témoigne auprès de la communauté judéo-chrétienne de l’actualité des actes et des paroles de Jésus. Il montre comment la Parole du Messie de Nazareth est venue accomplir la loi ancienne, c’est-à-dire la déplacer radicalement. C’est ainsi, par exemple, que la question de l’universalisme occupe une place importante dans le premier évangile : alors que Jésus lui-même ordonne de n’aller que vers « les brebis perdues d’Israël » (Matthieu 10,4-5), il guérit pourtant le serviteur du centurion romain et souligne qu’il n’a jamais vu une telle foi (Matthieu 8,5-13). Plus loin dans le récit, il se laisse convaincre par une femme cananéenne que la Bonne Nouvelle Le mot grec veut dire littéralement "bonne nouvelle". A partir de l'empereur Auguste, il désigne l'instauration de la paix romaine. est pour tous, même pour les (Matthieu 15,21-28). Matthieu témoigne donc de ce que tous sont indistinctement appelés au salut, indépendamment d’une appartenance au peuple élu. Autre thème : les disciples Le terme grec désigne l'étudiant : celui qui reçoit un enseignement d'un maître. Dans le Nouveau Testament, il désigne d'une part, au sens restreint, les douze disciples que Jésus choisit comme compagnons durant son ministère, et d'autre part, au sens large, tous les chrétiens, c'est à dire tous ceux qui acceptent l'Evangile, la bonne nouvelle du salut par la confiance en Jésus-Christ le Fils de Dieu. sont des « petits » (Matthieu 10,42, Matthieu 18,2-5). Mais, dans le même temps, ils reçoivent une dignité égale à celle des justes et des prophètes, figures éminentes de la tradition juive (Matthieu 10,40-41, Matthieu 13,16-17). Leur « petitesse » devient ainsi leur seule lettre de noblesse. Matthieu invite chacun à se laisser accueillir et aimer par un inconnu comme le Messie d’Israël fut accueilli par les païens.
Le mot » Messie » est un mot d’origine hébraïque qui apparaît dans l’Ancien Testament, alors que le mot » Christ » est d’origine grecque. Les deux mots veulent dire en français : » celui qui est oint « . A l’origine celui qui reçoit l’onction est le roi qui était considéré comme le fils de Dieu parce que responsable et médiateur du peuple devant Dieu. D’autres personnes ont pu recevoir une onction : les grands prêtres plus tardivement alors qu’il n’y avait plus de roi. Déjà à l’époque des rois plus ou moins fidèles et aussi au temps de Jésus, les juifs attendaient le Messie qui devait être de la lignée de David, pour rétablir la véritable royauté en Israël : » le Messie qui vient « . Le Messie précède dans d’autres textes la venue de Dieu lui-même.
L’image qu’on se fait de ce Messie n’est pas uniforme : les uns attendent de lui un rétablissement politique, le Messie est un roi puissant ; les autres pensent que s’ils restent fidèles à la loi, Dieu va finir par envoyer le Messie ; d’autres prennent l’image du Messie dans les textes du serviteur souffrant d’Esaïe (Esaïe 52,13;53,12) ; d’autres encore attendent un nouveau Moïse. Jésus va être confronté à ces différentes aspirations et en décevra certaines.
Les mythes racontent une histoire hors de tout temps et de tout lieu. Celle-ci met en scène une question ou des questions universelles. Elle se déroule hors des réalités pour aller au-delà de celles-ci, donner des explications à ce qui n’est pas directement compréhensible, en proposer un sens.
El est le nom de la divinité au Moyen-Orient et a donné aussi Allah. « El » signifie Dieu. On retrouve cette dénomination dans El Shaddaï traduit par « le Seigneur puissant ». Mais le nom le plus utilisé est YHWH, le nom personnel du Dieu d’Israël. On ne sait pas comment ce nom -composé des quatre consonnes Y H W H – était prononcé. En effet, à partir d’un certain moment, les Juifs ne l’ont plus prononcé. Quand il apparaît dans les textes, il est alors remplacé à la lecture par adonaï, mot qui veut dire « seigneur » c’est-à-dire maître, propriétaire ou même Monsieur.
L’emploi d’une écriture en majuscules différencie dans la traduction le SEIGNEUR (YHWH) des seigneurs humains et aussi de l’emploi du mot seigneur dans l’expression « le Seigneur Dieu (adonaï Elohim) ».
Quand la Bible utilise le mot de « païens », elle l’oppose aux juifs. Le mot ne veut donc pas dire que ce sont des personnes athées, mais qu’elles croient autrement, qu’elles ont d’autres dieux. Un synonyme est « Gentils » ou encore « Grecs ».
Dans une parabole, une idée, une pensée est représentée par une image, une histoire. Il est important de comprendre que, la plupart du temps, on n’illustre qu’une seule pensée : il n’est donc pas juste de vouloir chercher des correspondances pour tous les personnages, objets ou situations cités.
Il existe d’autres formes de liens entre une idée et une illustration : La comparaison établit un parallèle entre deux termes par l’intermédiaire d’une marque grammaticale (verbe, adjectif, adverbe, locution comparative). Exemple : « Soyez rusés comme les serpents et candides comme les colombes » (Matthieu 10,16)
Dans la métaphore, l’un (au moins) des trois éléments de la comparaison a disparu. Exemple: « Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5,14)
L’allégorie est un récit qui cherche à interpréter la parabole: chaque élément de celle-ci est considéré comme l’expression de notions religieuses, morales et historiques. Exemple: Marc 4,14-20 est l’explication allégorique de la parabole racontée en Marc 4,3-9
Du verbe latin
Le Pentateuque (le mot signifie les cinq rouleaux) comprend les cinq premiers livres de l’Ancien Testament, soit Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. Dans la tradition juive, ces cinq livres sont désignés comme « la Loi ». Ce sont en effet des livres qui contiennent beaucoup de règles et de commandements. Cependant, le mot « loi » traduit le mot hébreu « torah » formé sur le verbe « enseigner ». La loi enseigne comment vivre en obéissant à ce que Dieu veut. Dans les cinq premiers livres de la Bible, les récits et les lois sont liés. Les récits enseignent eux aussi ce qu’est la vie en relation avec Dieu et avec les autres.
Genèse 1-11 qui parle des commencements du monde et de l’humanité peut être considéré comme la préface du Pentateuque. Du ch. 12 de la Genèse jusqu’à la fin du Deutéronome, un grand récit se développe. Après avoir choisi Abraham, Dieu va choisir un peuple et faire alliance avec lui. Le livre de la Genèse situe cette alliance dans le cadre plus large des relations entre Dieu et tous les peuples (ch.12-50).
D’un mot hébreu qui signifie « séparé ». Courant religieux juif , parmi d’autres, qui met l’accent sur l’étude et le respect de la loi divine écrite. Les pharisiens sont des hommes pieux, vertueux, très soucieux d’appliquer la loi de Dieu et de se garder des impuretés rituelles. Pour vivre la sainteté de Dieu, il fallait être « séparé » des autres. Seules l’observance de la loi et la pratique du culte pouvaient sauver le peuple juif. Après la chute de Jérusalem en 70 ap. JC, le courant pharisien a été obligé de se reconstruire pour perpétuer les traditions. Il s’est alors trouvé en opposition avec le christianisme qui lui aussi était en train de se construire. Cela explique les oppositions fortes entre ces deux mouvements religieux. Au fils des ans, le terme « pharisien » a pris une connotation péjorative pour désigner tout comportement hypocrite.
On qualifie par cet adjectif des situations, des écrits, des références, des périodes… qui se situent après l’Exil Il s'agit de l'époque de la déportation du peuple d'Israël à Babylone. Une première grande déportation a lieu en 722 av..
Le mot » prophète » vient du grec prophètès, qui signifie » celui qui s’avance pro pour parler phèmi » . Il est parfois nommé » voyant » ou » visionnaire » dans certains textes bibliques. Le terme hébreu pour » prophète » est
Le prophète tient souvent son message de » la bouche » même du Seigneur. Mais Dieu peut aussi se révéler à lui par des visions.
Le prophète s’exprime le plus souvent par la parole, mais aussi par des gestes hautement symboliques que l’on nomme parfois des » actes-signes » .
Son rôle consiste moins à prédire l’avenir qu’à interpréter les événements qui lui sont contemporains à la lumière de la volonté divine.
Sont appelés » psaumes » les 150 prières qui forment à l’intérieur de l’Ancien Testament un recueil. Les thèmes des prières sont très variés : la louange, la plainte, la confession de péchés, le cri au secours, la confiance en Dieu… Certaines de ces prières sont très anciennes et datent de 1000 ans avant Jésus Christ. Le recueil s’est formé progressivement et a été achevé vers la fin du 3e siècle avant Jésus Christ
Le site de Qumran au bord nord-ouest de la Mer Morte, était le lieu de séjour d’une importante communauté essénienne. Cette communauté vivait en marge du judaïsme, son but étant un retour à la sainteté et la pureté premières des relations entre Dieu et son peuple. Pour cela, les adeptes vivaient à part, en communauté fermée, et suivaient des règles de vie très strictes. Dans les grottes autour, on a retrouvé des textes propres à la communauté mais aussi des manuscrits de pratiquement tous les livres de l’Ancien Testament et de quelques fragments du Nouveau Testament.
Un récit étiologique explique -le plus souvent à travers une histoire- l’origine d’un nom (de lieu ou de personne), d’une situation ou d’une coutume. Dans le récit de la création, la parole que Dieu adresse au serpent :
Genèse 3, 14 « tu marcheras sur ton ventre »
peut être comprise dans ce sens. On « explique » par là pourquoi cette bête n’a pas de pattes et rampe par terre.
Cette expression veut dire plusieurs choses à la fois. Pour comprendre, il faut regarder le contexte dans lequel elle est utilisée. Souvent, il est possible de la traduire par » présence de Dieu parmi les hommes » . Il est important d’insister sur le fait qu’il ne s’agit nullement d’un royaume qu’on pourrait localiser sur une carte. Dans l’histoire de l’Eglise, certains mouvements ont essayé d’instaurer ce règne par la force, alors que le Nouveau Testament parle d’un don de Dieu. L’expression vit d’une tension entre un » déjà là » (il y a des signes de ce règne déjà donnés) et un » pas encore » (le règne de Dieu est aussi en attente de s’accomplir)
Le sacrifice est un rite qui fait partie du culte rendu à Dieu. Selon les textes, il existe trois sortes de sacrifices :
1° l’holocauste où la bête est entièrement brûlée sur l’autel et offerte à Dieu.
2° le sacrifice de paix ou d’action de grâces offert en signe de reconnaissance à Dieu lors de cérémonies officielles ou lors de fêtes. Seule une partie de la bête est offerte à Dieu, l’autre partie est réservée pour un repas comme c’est le cas dans le récit d’Elqana qui offre de la viande à sa famille.
3° le sacrifice de repentance dont les règles sont très strictes et varient selon les péchés
Dans le langage biblique, le péché est ce qui empêche la relation entre Dieu et l'être humain soit par idolâtrie, soit par transgression, soit par opposition soit encore par l'omission d'un acte.. Le sang et la graisse de la bête sacrifiée sont brûlés en un lieu saint.
Pour le Nouveau Testament, le Saint Esprit (ou Paraclet) est la présence de Dieu parmi les hommes et en l’homme. Il est une puissance transformatrice, toujours liée à l’événement du salut en Jésus-Christ. Il rend le Christ présent, il permet de comprendre les Ecritures qui lui rendent témoignage, il rappelle son enseignement, il pousse les chrétiens à annoncer la bonne nouvelle, il les unit dans la foi, dans l’espérance et dans l’amour, il leur donne les aptitudes au témoignage.
Le scribe est celui qui recopie la loi et qui l’enseigne.
Les premières traductions de la Torah en grec furent entreprises par les communautés juives d’Alexandrie en Egypte au 3e siècle av. JC. Selon la légende, 72 savants ont été enfermés séparément pendant 72 jours et ils ont donné une traduction identique. D’où le nom « la Septante ».
Personnage assez mystérieux dont parle le Livre des Actes (Actes 8,9-24).C’est un magicien qui par les prodiges qu’il accomplit frappe l’imagination et qui monnaie ses interventions. En même temps il propage une doctrine qui dévoie l’Evangile et spécule sur la puissance de Dieu. Il offre de l’argent à Philippe pour s’approprier l’Esprit de Dieu qui permet d’accomplir les miracles opérés par Philippe.
Il va passer à la postérité, en donnant le terme simonie qui désigne le trafic des choses saintes !
C’est un mot grec qui veut dire » assemblée » . On désigne par là le lieu de l’assemblée en non pas l’assemblée en elle-même. Après la destruction du Temple (586 avant JC) et l’Exil Il s'agit de l'époque de la déportation du peuple d'Israël à Babylone. Une première grande déportation a lieu en 722 av., le culte autour des sacrifices n’était plus possible. Ainsi, le culte à la synagogue était centré autour de la lecture et de l’interprétation des Ecritures
Système qui résulte de l’amalgame de plusieurs théories, théologies ou doctrines, apparemment inconciliables
Targoum veut dire traduction. Du 6e au 4e s. av. JC, l’araméen est devenu la langue administrative des régions sous dépendance perse. Les textes de l’Ancien Testament écrits en hébreu ont alors été traduits en araméen de façon libre en étant assortis de commentaires et d’interprétations.
Le processus de traduction a commencé très tôt avec la Septante
Traduction grecque de la Bible hébraïque entreprise par les communautés juives d'Alexandrie en Egypte au 3e siècle av. JC.* en ce qui concerne les textes en hébreu. Pour les textes en grec la traduction en d’autres langues (latin, syriaque…) a commencé avant même que le Nouveau Testament ne soit constitué en tant que tel.
Au 4e siècle après JC, la langue grecque a été remplacée par le latin, c’est alors que Jérôme entreprend une nouvelle traduction, appelée la Vulgate du latin editio vulgata qui signifie édition vulgarisée.
Au 16e siècle apparaissent les premières traductions en français, allemand et anglais.
De nos jours il existe des versions de tradition, marquées par une identité confessionnelle, des versions « populaires » (en langue courante), des versions « laïques », une version œcuménique, la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB), qui a vu le jour de 1972 (Nouveau Testament) à 1976 (Ancien Testament).
Toute traduction de la Bible se détermine par rapport à un certain nombre d’objectifs, de choix et de réalités, parmi lesquels le public pour lequel on traduit, le lieu et l’époque de traduction.