Glossaire
Il ne faut pas confondre l' »arche de l’alliance » et l’arche de Noé. L’hébreu ne fait pas cette confusion, mais en français, elle est possible. Le mot hébreu que l’on utilise pour désigner l’arche de Noé parle d’une barque tandis que pour l’alliance, il s’agit d’un autre mot qui veut dire « coffre » ou encore « armoire ». Une seule fois, la « barque » de Noé apparaît encore dans la Bible : pour parler de la corbeille dans laquelle on a trouvé Moïse (Exode 2, 2,3,5).
Balaam est un mage qui a une grande réputation. Balak, le roi de Moab l’appelle à son aide lorsqu’il voit le peuple d’Israël menacer son pays (Nombres 22,22-35). Balak souhaitait que le devin maudisse les enfants d’Israël. Balaam hésite. Une rencontre entre l’ange du Seigneur et l’ânesse de Balaam (qui se met à parler !) fait basculer le récit. Balaam terrorisé n’obéira pas au roi mais dira les paroles que Dieu mettra dans sa bouche et au lieu de maudire le peuple, il le bénit.
Le terme signifie les « dix paroles ». Il est plus connu sous le terme « les dix commandements ». Ce texte que l’on trouve en Exode 20 et Deutéronome 5, est composé d’un prologue (qui rappelle : « c’est moi le Seigneur, ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte »), puis d’une première partie concernant la relation à Dieu, et une deuxième partie concernant les relation à l’autre. Il est important de ne pas séparer le prologue des commandements qui suivent. La loi est reçue par Israël comme une aide et une nécessité pour pouvoir vivre et conserver la liberté que Dieu leur a accordée. Exode 20 inaugure les lois d’Israël et joue le rôle de résumé et de table des matières pour toutes les lois qui vont suivre. Il convient de lire tous les codes législatifs à la lumière du Décalogue.
Eléphantine est une station du sud de l’Egypte sur le Nil où vivait une communauté juive dans la deuxième moitié du premier millénaire av. JC. La communauté d’Eléphantine était une garnison militaire chargée de la surveillance de la frontière méridionale de l’Egypte. La communauté d’Eléphantine n’a connu ni la réforme que l’on appelle » deutéronomiste » ni l’Exil Il s'agit de l'époque de la déportation du peuple d'Israël à Babylone. Une première grande déportation a lieu en 722 av. et elle conserve une forme de religion sans doute ancienne comme en témoignent les textes d’Eléphantine qui contiennent la correspondance entre la communauté de Judée et la communauté d’Egypte.
Le livre d’Esdras a probablement été rédigé vers l’an 300 av. JC et il fait partie (avec les deux livres des Chroniques et le livre de Néhémie) de ce que l’on peut appeler une écriture de l’histoire dans son déroulement chronique. Il décrit le retour des Juifs exilés autorisé par l’édit de Cyrus, la reconstruction du temple de Jérusalem et la réorganisation de la communauté à Jérusalem. C’est un livre qui parle de reconstruction d’où l’interdiction faite au peuple de se mélanger aux autres, mais l’essentiel est de retrouver les racines d’autrefois.
Membres de l’un des principaux mouvements du judaïsme avant 70. Le terme vient de l’hébreu « pieux » et désigne à l’origine les Hassidim ou Assidéens, qui s’étaient dressés contre l’hellénisation du judaïsme. Les Esséniens formaient de petites communautés disséminées en Israël. Au 2e siècle avant JC, un grand prêtre de Jérusalem (évincé par un concurrent de connivence avec les occupants grecs) fonda ou restaura un monastère à Qumran près de la Mer Morte ; ses adeptes l’ont appelé le « Maître de Justice ». Le site fut envahi en 68 après JC par les armées romaines. Auparavant sa bibliothèque fut mise en sûreté dans une grotte du désert de Juda. Cette bibliothèque contenait la plupart des livres de l’Ancien Testament (manuscrits datant du 1er siècle avant JC) et divers textes du mouvement dont sa Règle.
Epris de pureté rituelle, les Esséniens pratiquaient des ablutions quotidiennes, s’adonnaient à la méditation et à divers travaux manuels. Le célibat était d’usage et quand le mariage avait lieu c’était uniquement pour la procréation. La pensée grecque dualiste a fortement influencé ce courant, notamment dans sa doctrine des deux Esprits (le Bien, le Mal, Dieu et Satan).
Un récit étiologique explique -le plus souvent à travers une histoire- l’origine d’un nom (de lieu ou de personne), d’une situation ou d’une coutume. Dans le récit de la création, la parole que Dieu adresse au serpent :
Genèse 3,14
« tu marcheras sur ton ventre »
peut être comprise dans ce sens. On « explique » par là pourquoi cette bête n’a pas de pattes et rampe par terre.
Il s’agit de l’époque de la déportation du peuple d’Israël à Babylone. Une première grande déportation a lieu en 722 av. JC, après la prise de Samarie par les Assyriens. C’est la fin du Royaume du Nord. A l’Empire assyrien succéda l’Empire babylonien avec le roi Nabuchodonosor qui envahit Jérusalem de 598 à 597 av. JC. Il déporte le roi Yoyakïn ainsi qu’une grande partie de la population, essentiellement la classe dirigeante et l’élite intellectuelle. Le successeur de Yoyakïn, Sédécias se révolte contre Nabuchodonosor et en 588, Nabuchodonosor prend Jérusalem, détruit le Temple et déporte la population à Babylone. Il a fallu attendre l’édit de Cyrus, roi de Perse en 538 pour que les Juifs soient autorisés à rentrer dans leur pays.
Théologiquement, l’exil a été vécu par les prophètes comme le jugement de Dieu sur le peuple élu. Les prophètes annonçaient aussi un retour à Jérusalem et la reconstruction du Temple. L’exil est une période importante notamment pour la rédaction des textes bibliques. Beaucoup des textes de l’Ancien Testament ont été écrits après le retour de l’exil.
Il s’agit d’une expression ou d’un mot rarement attesté. Par conséquent, sa signification ne peut pas être toujours clairement établie.
Dans l’Ancien Testament, les « hauts-lieux » désignent les endroits de cultes aux divinités païennes. On parle de « hauts lieux » car ils se situent généralement sur les montagnes. Nous en avons un écho dans le
Psaume 121 « Je regarde vers les montagnes. D’où me viendra le secours ? »
Et le psalmiste de répondre que ce secours qu’il cherche pour entreprendre le voyage ne lui viendra pas des « hauts lieux » et de leurs dieux, mais bien du Dieu d’Israël.
L’Ancien Testament connaît divers sacrifices. L’holocauste est le sacrifice d’animal le plus hautement considéré. Il s’agit d’un sacrifice » entier « , c’est-à-dire que l’animal est brûlé entièrement. Dans les sacrifices d’action de grâces, on n’offrait sur l’autel que le sang et la graisse (plus certaines parties) de la bête. Aux prêtres revenait une part et le reste était mangé par ceux qui l’avaient offert
Le nom signifie « sécheresse » et désigne en alternance avec le nom de Sinaï Le terme est rapproché du nom Sin qui était le nom d'une divinité lunaire en Mésopotamie et en Arabie, Exode 16,1. Il désigne le massif montagneux au sud du Néguev dans la péninsule du Sinaï dominée par le Djebel Moussa (montagne de Moïse). la montagne sur laquelle Dieu donne la loi à Israël en Exode 19. La désignation Horeb se trouve le plus souvent dans le Deutéronome et les textes apparentés au Deutéronome.
Membre du peuple d’Israël.
Capitale du royaume d’Israël sous David et Salomon, puis du royaume de Juda. Ville où le temple fut construit.
Tribu importante, qui resta fidèle à la dynastie davidique avec la tribu de Benjamin au moment du schisme en 2 royaumes (celui du Nord, Israël et celui du Sud, Juda). Son territoire et celui de Benjamin devinrent le royaume de Juda, jusqu’à la prise de Jérusalem en 586 av. JC par les Babyloniens.
Le livre de la Bible qui attribué aux juges se présente comme une anthologie de héros qui interviennent après l’installation des tribus d’Israël en Canaan par Josué (successeur de Moïse) et avant l’instauration de la royauté en Israël (Saül, David, Salomon…), royauté qui durera jusqu’à l’Exil
Il s'agit de l'époque de la déportation du peuple d'Israël à Babylone. Une première grande déportation a lieu en 722 av..
Ces figures appelées « juges » sont des figures héroïques toutes différentes les unes des autres. En tant que chefs d’une ou plusieurs tribus, les juges sont censés, d’une part apporter une autorité en Israël et rétablir le peuple dans son intégrité religieuse, d’autre part délivrer Israël de la domination qu’exercent sur leurs tribus certains peuples comme les Philistins. Il s’agit pour le peuple d’Israël de vivre parmi les autres peuples autochtones en Canaan sans tomber dans la tentation du syncrétisme religieux.
Le livre des Juges révèle que règne le désordre parmi les fils d’Israël (« chacun faisait ce qui était juste à ses yeux », Juges 17,6) et que les Juges ne parviennent pas à rétablir l’ordre de façon durable, au contraire, eux-mêmes contribuent encore au désordre. L’intention de l’auteur est de souligner que l’instauration de rois en Israël, élus par des prophètes, devient indispensable.
Parmi les juges, il y a ceux qu’on appelle « les petits juges », et les « grands juges ».
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« les petits juges » : tous originaires du centre du pays (montagne d’Ephraïm); de courtes notices nous informent de leurs actions : ce sont Otniel, Ehoud, Shamgar,Tola, Yaïr,Ibçân, Elôn,Abdôn.
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« les grands juges » : Déborah, Baraq, Gédéon, Jephté, Samson. Déborah est aussi désignée comme prophétesse et Samson est un cas particulier.
El est le plus ancien nom sémitique de Dieu, son sens symboliserait la sagesse et l’expérience. (Dérivés : Ela, Eloa, Elim, Elohim…)
Shaddaï est parfois employé comme un nom divin dans des passages poétiques et surtout dans le livre de Job ; l’étymologie du mot est mal connue, on peut traduire par puissant, Dieu des seins féconds, Dieu des hautes montagnes, le Seigneur des rocs.
YHWH
YHWH ne comporte pas de voyelles en hébreu. Il vient de l'hébreu "hava" qui signifie "être" ce nom signifierait "celui qui était, est et sera". est le nom personnel du Dieu d’Israël. Il est pratiquement impossible de savoir comment les Hébreux prononçaient le nom IHWH à l’époque biblique. Après l’Exil, l’emploi du nom de Dieu a été progressivement évité par respect, et l’on dira « Adonaï » (mon Seigneur) à la place de YHWH. Il était interdit de prononcer le nom de Dieu. Quand les textes bibliques ou liturgiques portaient le tétragramme YHWH, on le prononçait Adonaï qui signifie « Mon Seigneur », « Monsieur », « Maître », « Maîtres ». C’est ainsi que l’être humain de la Bible invoque le plus souvent Dieu.
La Traduction oecuménique de la Bible (TOB) traduit le tétragramme (les quatre lettres désignant le nom de Dieu) par « Seigneur » en reprenant la traduction grecque. L’autre nom de Dieu, Elohim est traduit par Dieu.
Le monothéisme est la croyance en un dieu unique à l’exclusion de toute autre divinité. Par son caractère exclusif, le monothéisme se distingue de l’hénothéisme ou de la monolâtrie qui, tout en reconnaissant un dieu unique ne nient pas l’existence d’autres divinités. Sont monothéistes les religions israélite, chrétienne et musulmane. La conviction monothéiste n’est pas uniforme dans l’Israël ancien : on peut distinguer le monothéisme pur professé dans certains milieux prophétiques de la religion populaire souvent mêlée aux usages hérités ou empruntés à d’autres religions du milieu ambiant.
Selon la transcription de l’hébreu : Neboukadnetsar ou Nébucadnetsar: roi de Babylone, 604-562 av. JC.
Nazir : celui qui observe les règles du Naziréat. Le nazir est un homme ou une femme qui fait le voeu de se consacrer à Dieu et par conséquent, doit observer certaines règles : s’abstenir de vin ou de boissons fermentées, n’avoir aucun contact avec la mort (en touchant des cadavres), laisser pousser sa chevelure. A l’origine il s’agissait d’une consécration à vie capable de donner au nazir une puissance guerrière. La vocation a évolué en service cultuel.
Le livre de Néhémie était autrefois lié au livre d’Esdras et ne faisait qu’un ouvrage. Néhémie avait été envoyé dans la Province de Juda vers l’an 445 av. JC pour reconstruire les murailles de Jérusalem. L’auteur parle en « je ». Il raconte tous les événements qui se passent autour de la reconstruction : recensement de la population, cérémonie de la fête du Tabernacle, arrivée de la population paysanne à Jérusalem, interdiction des mariages mixtes, engagement du peuple à la Loi … Comme le livre d’Esdras, c’est un livre qui reconstruit un peuple et son histoire.
La Bible a été écrite en plusieurs étapes et avec de nombreuses sources. La source dite sacerdotale s’inscrit dans la tradition des prêtres qui daterait de la période de l’exil ou post-exilique.
Il est le premier roi d’Israël, on date sa royauté de 1030 à 1010 avant JC, mais on n’est pas sûr de son existence historique dans le sens où il n’y a aucun document autre que l’Ancien Testament qui nous renseigne sur lui.
Traduction grecque de la Bible hébraïque entreprise par les communautés juives d’Alexandrie en Egypte au 3e siècle av. JC. Elle était destinée aux juifs qui ne connaissaient plus l’hébreu. La légende veut que 72 (septante deux) savants juifs, travaillant en différents lieux et sans se consulter, soient arrivés à la même traduction en 72 (septante deux) jours. D’où le nom de » Septante » que l’on abrège aussi parfois en chiffres romains : LXX.
Le terme est rapproché du nom Sin qui était le nom d’une divinité lunaire en Mésopotamie et en Arabie, Exode 16,1. Il désigne le massif montagneux au sud du Néguev dans la péninsule du Sinaï dominée par le Djebel Moussa (montagne de Moïse). Cette localisation traditionnelle au dessus du monastère de Sainte Catherine, est liée à la tradition chrétienne du 4e siècle ap. JC. Cette localisation correspond malgré tout à Deutéronome 1,2 qui parle de « 11 jours de marche à partir de Qadesh Barnéa ».
Certains situent le mont Sinaï dans la région de Qadesh Barnéa : Djebel Arba au Nord Ouest du Sinaï. En
Galates 4,24-25, Paul désigne le Sinaï comme une montagne volcanique située au nord ouest de l’Arabie. L’Ancien Testament ne nous aide pas à localiser précisément ce lieu, son importance est plus symbolique que géographique. Dans l’Ancien Testament, le terme Sinaï est surtout utilisé dans des passages de l’Exode, du Lévitique et des Nombres, passages attribués à une école d’écriture sacerdotale, c’est-à-dire issue des prêtres en Israël.
C’est par les quatre consonnes appelées « tétragramme » (quatre lettres) YHWH que le Dieu d’Israël est désigné (on trouve aussi YHVH ou IHVH selon les auteurs). Aux quatre consonnes on a ajouté les voyelles du mot hébreu adonaï (mon Maître, mon Seigneur). Le tétragramme ne se prononce pas. Quand on lit le texte hébreu, on prononce « adonaï » d’après les voyelles ajoutées.
Ce mot d’origine grecque veut dire « Manifestation de Dieu » ou encore « Révélation de Dieu ».
La Bible raconte que c’est à partir des 12 fils de Jacob/Israël que se fit la division du peuple d’Israël en tribus. Mais les textes diffèrent au sujet du nombre et des noms des tribus à comptabiliser à cause des 2 fils de Joseph, Ephraïm et Manassé parfois comptés comme 2 tribus distinctes, parfois non car la tribu de Lévi était mise à part. (cf. Genèse 48-49 ;
Nombres 26).
YHWH ne comporte pas de voyelles en hébreu. Il vient de l’hébreu « hava » qui signifie « être » ce nom signifierait « celui qui était, est et sera ». La racine arabe « hawa » signifie « l’air qui souffle » et a donné le nom d’Allah en arabe.
Quand l’hébreu, qui est une langue qui s’appuie sur des consonnes, fut fixé, le nom de Dieu le plus fréquemment utilisé dans l’Ancien Testament, « Yhwh« , ne fut pas vocalisé (par ajout de voyelles) afin qu’il ne puisse pas être prononcé. En effet, après l’Exil* l’emploi du nom de Dieu a été progressivement évité par respect, et l’on dira « Adonaï » (mon Seigneur) à la place de Yhwh. C’est pour cette raison que les Massorètes (savants juifs du 4e-6e siècle qui ont vocalisé l’hébreu pour fixer le contenu du texte sur le plan grammatical) ont ajouté sous le tétragramme les voyelles de « Adonaï« .
Le nom même de Dieu illustre la règle du Qeré Ketib : un certain nombre de mots hébreux écrits d’une certaine manière doivent être prononcés d’une autre manière. Le nom de Dieu s’écrit Yahvé et se prononce Adonaï.
La tradition qui a ajouté les voyelles d’Adonaï a donné le nom de Jéhovah. Une autre tradition a tenté de lire YAHVE, ce qui a été repris par de nombreuses traductions chrétiennes. Aujourd’hui, on accepte que le mot YHWH soit imprononçable, pour respecter le mystère et la transcendance de Dieu. Il est traduit par le SEIGNEUR en majuscules dans la plupart des Bibles.