Caïn et Abel - Textes bibliques

Le mot Abel

Dans le texte de l’Ancien Testament, le mot abel est utilisé au début du livre de Qohéleth (L’Ecclésiaste) au verset 1.2. D’une manière générale, le mot abel n’est pas un prénom. C’est un nom commun qui signifie au sens propre souffle, vapeur, fumée et au sens figuré vanité, futilité.

Ecclésiaste, 1, 1-9

1 Paroles de Qohéleth, fils de David, roi à Jérusalem.

Thème

2 Vanité des vanités, dit Qohéleth, vanité des vanités, tout est vanité.

Prologue

3 Quel profit y a-t-il pour l’homme de tout le travail qu’il fait sous le soleil ?

4 Un âge s’en va, un autre vient, et la terre subsiste toujours.

5 Le soleil se lève et le soleil se couche, il aspire à ce lieu d’où il se lève.

6 Le vent va vers le midi et tourne vers le nord, le vent tourne, tourne et s’en va, et le vent reprend ses tours.

7 Tous les torrents vont vers la mer, et la mer n’est pas remplie ; vers le lieu où vont les torrents, là-bas, ils s’en vont de nouveau.

8 Tous les mots sont usés, on ne peut plus les dire, l’œil ne se contente pas de ce qu’il voit, et l’oreille ne se remplit pas de ce qu’elle entend.

9 Ce qui a été, c’est ce qui sera, ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera : rien de nouveau sous le soleil !

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Deux autres frères : Esaü et Jacob

Au chapitre 25 du livre de la Genèse, le texte biblique présente deux frères jumeaux : Esaü et Jacob (nous vous invitons à découvrir l’étape n°3 de ce parcours). La présentation est en miroir : aspect physique, nomination, activité de chacun.

Genèse, 25, 24-27

24 Quand furent accomplis les temps où elle devait enfanter, des jumeaux se trouvaient en son sein.

25 Le premier qui sortit était roux, tout velu comme une fourrure de bête : on l’appela Esaü.

26 Son frère sortit ensuite, la main agrippée au talon d’Esaü : on l’appela Jacob. Isaac avait soixante ans à leur naissance.

27 Les garçons grandirent. Esaü était un chasseur expérimenté qui courait la campagne ; Jacob était un enfant raisonnable qui habitait sous les tentes.

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Un nouveau fils

Le personnage d’Adam réapparaît au verset 25 du chapitre 4 du livre de la Genèse. Il conçoit avec sa femme Ève un nouvel enfant. Le texte hébreu utilise ici le mot ben qui signifie « fils ». Cet enfant se prénomme Seth. Ce prénom signifie « posé », « établi », « attribué ». Seth remplace son frère mort Abel.
Seth est d’emblée présenté comme reconnu (c’est un fils aux yeux d’Ève) et bien ancré dans la vie avec le prénom qui lui est donné.

Genèse, 4, 25-26

25 Adam connut encore sa femme, elle enfanta un fils et le nomma Seth, « car Dieu m’a suscité une autre descendance à la place d’Abel, puisque Caïn l’a tué ».

26 A Seth, lui aussi, naquit un fils qu’il appela du nom d’Enosh. On commença dès lors à invoquer Dieu sous le nom de SEIGNEUR.

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Perdre la face

Le texte hébreu dit littéralement : « ses faces tombèrent ». Utiliser l’expression française « perdre la face » permet de rendre à la fois la déformation du visage par la colère et la perte de sang froid de Caïn. Son visage n’est plus serein, n’est plus socialement acceptable.
La notion de « face » est importante dans le texte biblique. Plusieurs textes parlent de la « face de Dieu » tournée vers l’être humain. L’expression « faire briller sa face » signifie « sourire » et a une connotation positive. Cette expression est associée à la bénédiction (Nb 6,22-27). Elle peut également être la conséquence de la sagesse sur l’être humain (Ec 8,1) : la sagesse donne un visage serein.

Nombres, 6, 22-27

22 Le SEIGNEUR dit à Moïse :

23 « Parle à Aaron et à ses fils et dis-leur : voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël :

24 “Que le SEIGNEUR te bénisse et te garde !

25 Que le SEIGNEUR fasse rayonner sur toi son regard et t’accorde sa grâce !

26 Que le SEIGNEUR porte sur toi son regard et te donne la paix !”

27 Ils apposeront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi je les bénirai. »

Ecclésiaste, 8, 1

1 Qui est comme le sage et sait interpréter cette parole : « La sagesse d’un homme illumine son visage et la dureté de son visage en est transformée » ?

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Comment interpréter le sens de l’offrande ?

Le psaume 50 met en scène Dieu qui s’adresse à son peuple. Il explique ce qu’est à ses yeux une véritable offrande. Elle n’a rien de matérielle. L’offrande, c’est la reconnaissance du peuple hébreu envers Dieu.

Psaumes, 50, 7-23

7 Ecoute, mon peuple, je vais parler ; Israël, je vais témoigner contre toi : « C’est moi Dieu, ton Dieu ! »

8 Ce n’est pas pour tes sacrifices que je t’accuse ; à perpétuité, tes holocaustes sont devant moi.

9 Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes enclos ;

10 car tous les animaux des forêts sont à moi, et les bêtes des hauts pâturages.

11 Je connais tous les oiseaux des montagnes, et la faune sauvage m’appartient.

12 Si j’avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde et ce qui le remplit est à moi.

13 Vais-je manger la viande des taureaux et boire le sang des boucs ?

14 Offre à Dieu la louange comme sacrifice et accomplis tes vœux envers le Très-Haut.

15 Puis appelle-moi au jour de la détresse, je te délivrerai, et tu me glorifieras.

16 Dieu dit à l’impie : Pourquoi réciter mes commandements et avoir mon alliance à la bouche,

17 toi qui détestes la correction et rejettes mes paroles ?

18 Si tu vois un voleur, tu deviens son complice, tu prends ta place chez les adultères.

19 Tu livres ta bouche à la méchanceté, tu associes ta langue au mensonge.

20 Tu t’assieds, tu parles contre ton frère, tu salis le fils de ta mère.

21 Voilà ce que tu as fait, et je me tairais ? Tu t’imagines que je suis comme toi ? Je t’accuse, j’étale tout sous tes yeux.

22 Comprenez-le, vous qui oubliez Dieu ! Sinon je déchire, et nul ne délivrera.

23 Qui offre la louange comme sacrifice me glorifie, et il prend le chemin où je lui ferai voir le salut de Dieu.

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Un message pédagogique de Dieu

Dans l’Ancien Testament, Dieu s’adresse souvent aux différents personnages par le moyen d’un discours pédagogique : il explique ce qu’il faut faire pour bien choisir la voie de la vie. Les personnages ont la liberté de choix et parfois ils se trompent de route !
Le texte biblique présente la relation à Dieu comme un chemin de vie. C’est un aspect fondamental du message biblique.

Deutéronome, 30, 19-20

19 J’en prends à témoin aujourd’hui contre vous le ciel et la terre : c’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous, c’est la bénédiction et la malédiction. Tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance,

20 en aimant le SEIGNEUR ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui. C’est ainsi que tu vivras et que tu prolongeras tes jours, en habitant sur la terre que le SEIGNEUR a juré de donner à tes pères Abraham, Isaac et Jacob.

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La figure d’Abel et de Caïn dans le Nouveau Testament

Le Nouveau Testament développe une interprétation teintée d’un sens moral important. Elle fait référence à l’offrande d’Abel agréée par Dieu et à son meurtre. Elle présente Abel comme un modèle de foi (Hb 11,4), un juste (Mt 23,34-35), un prophète (Lc 11,49-51).
Le personnage de Caïn a tendance à être « diabolisé » (Jude 1,8-11) et sert de contre-exemple à l’amour fraternel (1Jn 3,12).

Hébreux, 11, 4

4 Par la foi, Abel offrit à Dieu un sacrifice meilleur que celui de Caïn. Grâce à elle, il reçut le témoignage qu’il était juste, et Dieu rendit témoignage à ses dons. Grâce à elle, bien que mort, il parle encore.

Matthieu, 23, 34-35

34 C’est pourquoi, voici que moi, j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes. Vous en tuerez et mettrez en croix, vous en flagellerez dans vos synagogues et vous les pourchasserez de ville en ville,

35 pour que retombe sur vous tout le sang des justes répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel.

Luc, 11, 49-51

49 C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; ils en tueront et persécuteront,

50 et on demandera compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde,

51 depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie qui a péri entre l’autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare, il en sera demandé compte à cette génération.

Jude, 1, 8-11

8 C’est de la même façon que ces gens-là, dans leur délire, souillent la chair, méprisent la Souveraineté, insultent les Gloires.

9 Pourtant même l’archange Michaël, alors qu’il contestait avec le diable et disputait au sujet du corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement insultant, mais il dit : « Que le Seigneur te châtie ! »

10 Mais ces gens-là, ce qu’ils ne connaissent pas, ils l’insultent, et ce qu’ils savent à la manière instinctive et stupide des bêtes, cela ne sert qu’à les perdre.

11 Malheur à eux, parce qu’ils ont suivi le chemin de Caïn ; pour un salaire ils se sont abandonnés aux égarements de Balaam et ils ont péri dans la révolte de Coré.

1 Jean, 3, 12

12 Non comme Caïn : étant du Mauvais, il égorgea son frère. Et pourquoi l’égorgea-t-il ? Ses œuvres étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes.

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La suite de l’histoire

L’épisode se termine par un dialogue entre Caïn et Dieu. Dieu assouplit le sort de Caïn qui portera un signe sur le front pour éviter d’être à son tour tué.

Genèse, 4, 13-16

13 Caïn dit au SEIGNEUR : « Ma faute est trop lourde à porter.

14 Si tu me chasses aujourd’hui de l’étendue de ce sol, je serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. »

15 Le SEIGNEUR lui dit : « Eh bien ! Si l’on tue Caïn, il sera vengé sept fois. » Le SEIGNEUR mit un signe sur Caïn pour que personne en le rencontrant ne le frappe.

16 Caïn s’éloigna de la présence du SEIGNEUR et habita dans le pays de Nod à l’orient d’Eden.

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