Caïn et Abel - Culture

Ève et ses deux fils

Ce tableau est l’œuvre du peintre italien Francesco Ubertini verdi Bacchiacca (Florence 1494 – Florence 1557). Il se trouve au Metropolitan Museum of Art à New York (U.S.A).
Il représente Ève qui tient dans ses bras et en hauteur Abel (Abel est le symbole du spirituel), Caïn s’accroche à son vêtement (Caïn symbolise le matériel).

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L'allusion au texte de Genèse 4 dans le roman "A l'est d'Eden" de John Steinbeck

Le roman de John Steinbeck « A l’est de l’Eden » publié en 1952 pour lequel il obtint le prix nobel de littérature en 1962 fait des allusions à notre passage de Genèse 4 avec la rivalité de deux frères.

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Représentation de Rémus et Romulus

Le récit de Rémus et Romulus a inspiré de nombreux artistes. Le bas-relief suivant représente Rémus et Romulus allaités par une louve. Depuis l’Antiquité, cette scène est le symbole de la ville de Rome.

Relief romain de la cathédrale de Maria Saal.

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Seth et Osiris

Seth (à droite de l’illustration) et Osiris (à gauche de l’illustration) sont deux dieux égyptiens. Ils sont frères. Seth, le cadet, symbolise le mal, la violence, la souffrance. Il a une image très négative et mortifère. Osiris, l’aîné, symbolise la fertilité de la terre. Il est considéré comme l’inventeur de l’agriculture et de la religion. Il a une image très positive et créatrice. Seth n’a de cesse de jalouser son frère Osiris et de fomenter son assassinat. Il organise un complot pour tuer son frère. Osiris meurt noyé dans le Nil. Le thème de la rivalité entre deux frères se retrouve donc dans différentes cultures.

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Représentation de Rémus et Romulus

Cet épisode mythique a également inspiré le peintre Rubens au 17e siècle.

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La réception du texte de Genèse 4 dans l’œuvre de Victor Hugo

Victor Hugo écrit un recueil de poèmes intitulé La légende des siècles entre 1855 et 1876. Il s’agit d’une grande fresque qui dépeint l’histoire de l’humanité. Un poème intitulé La conscience fait allusion au chapitre 4 du livre de la Genèse. L’auteur imagine la vie d’errance de Caïn après le meurtre de son frère Abel. Il insiste sur le sentiment de culpabilité que ressentirait Caïn avec l’image de l’œil qui ne cesse jamais de le regarder.

La conscience
Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva
Au bas d’une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d’haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l’ombre fixement.
« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir sinistre dans l’espace.
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
Sans repos, sans sommeil ; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mornes
L’œil à la même place au fond de l’horizon.
Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
« Cachez-moi ! » cria-t-il ; et, le doigt sur la bouche,
Tous ses fils regardaient trembler l’aïeul farouche.
Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
Sous des tentes de poil dans le désert profond :
« Étends de ce côté la toile de la tente. »
Et l’on développa la muraille flottante ;
Et, quand on l’eut fixée avec des poids de plomb :
« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l’enfant blond,
La fille de ses fils, douce comme l’aurore ; Et Caïn répondit : « je vois cet œil encore ! »
Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : « je saurai bien construire une barrière. »
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit : « Cet œil me regarde toujours! »
Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d’elle.
Bâtissons une ville avec sa citadelle,
Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
Pendant qu’il travaillait, ses frères, dans la plaine,
Chassaient les fils d’Enos et les enfants de Seth ;
Et l’on crevait les yeux à quiconque passait ;
Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,
On lia chaque bloc avec des nœuds de fer,
Et la ville semblait une ville d’enfer ;
L’ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;
Ils donnèrent aux murs l’épaisseur des montagnes ;
Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d’entrer. »
Quand ils eurent fini de clore et de murer,
On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre ;
Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
L’œil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : « Non, il est toujours là. »
Alors il dit : « je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit : « C’est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre
Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain,
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.

 

Le poème de Victor Hugo a inspiré le peintre François-Nicolas Chifflart qui a créé une série de cinq dessins pour l’édition de La légende des siècles en 1885. Ce dessin reprend le dernier vers du poème de Victor Hugo : L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.

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Illustration de l’errance de Caïn dans la peinture

Le peintre Fernand Cormon (1845 – 1924) propose une autre illustration de la vie d’errance de Caïn. Son tableau date de 1880 et est intitulé Caïn. Caïn est représenté conduisant péniblement sa famille à travers un paysage désertique. Fernand Cormon cite en sous-titre de son tableau les premiers vers du poème de Victor Hugo :

« Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes

Échevelé, livide au milieu des tempêtes

Caïn se fut enfui de devant Jéhovah

Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva… »

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