De la grâce à la louange - Espace temps

Le mot « saint » dans les écrits de Paul

Paul emploie ce terme pour désigner les personnes qui croient en Jésus Christ. Ils constituent les membres de l’Eglise. Ainsi l’Eglise est la communauté des personnes qui ont mis leur confiance, leur foi en Christ, et qui partagent la même espérance. Le mot « saint » est ici synonyme de « croyant », de « chrétien », terme encore inusité à l’époque où Paul rédige ses lettres. Il en est de même dans les écrits plus tardifs attribués à Paul mais rédigés par des disciples de Paul.

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La justification par grâce selon Luther et Calvin

Pour le réformateur Martin Luther, la notion de don est intimement liée à celle de salut. Il insiste sur le caractère totalement gratuit du salut : la justification par grâce ne vient pas de l’être humain, elle se passe « en dehors de nous » (extra nos). L’être humain la reçoit indépendamment de ses actes ou de sa condition. Luther parle de la Sola Gratia (la grâce seule).

En articulant la notion de grâce seule à la foi, le réformateur Jean Calvin distingue d’une part « la grâce générale » dont bénéficient tous les êtres humains sans qu’elle les conduise à la foi (Dieu offre la vie, la nature, les liens familiaux, etc.), et d’autre part « la grâce particulière » qui touche les seuls croyants et fait surgir en eux la foi en Christ.

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Bénédiction, richesse et succès

Un mouvement religieux affirme que la bénédiction accordée par Dieu peut être évaluée selon des critères matériels : la richesse et le succès. Cette conviction, théorisée aux USA dans les années 60 et 70 du 20e siècle, est assez peu présente en France. Elle se base en partie sur l’association, dans de nombreux textes de l’Ancien Testament, de la bénédiction de Dieu à une conséquence visible : richesse, descendance… Cette « théologie de la prospérité » promet au fidèle qui suit les consignes que la communauté donne : la santé, la richesse et souvent la libération des influences « démoniaques ». Elle a été développée par des personnalités issues du pentecôtisme évangélique aux USA. Ce courant entre en résonance avec des aspirations matérialistes d’une frange du christianisme occidental qui y trouve un langage décomplexé sur l’argent.

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La difficulté du mot « prédestination » aujourd’hui

Aujourd’hui, la notion de « prédestination » évoque avant tout une sorte de destin inéluctable, contraire à la liberté de l’individu. Tout serait écrit d’avance et se déroulerait selon un « plan » bien défini. L’être humain n’aurait alors aucune liberté d’action possible. La société occidentale, qui met l’accent sur le self made man, rend cette notion encore plus difficile à accepter; en effet pour notre société l’être humain est maître de sa vie, de son destin, de sa réussite. Mais il faut comprendre qu’au 16e siècle il s’agissait d’autre chose.

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L’idée de prédestination dans l’œuvre de Calvin

« De la même manière que l’épître aux Romains ou celle aux Galates ont joué un rôle central dans la formation de la pensée de Luther, celle aux Ephésiens a servi de référence à Calvin. Il y a trouvé sa confiance en la providence de Dieu, son amour de la prédestination et sa vision de l’Eglise servante des hommes »
François VOUGA, Une société en chantier. Chrétiens au cœur de la mondialisation selon l’épître aux Ephésiens, Poliez-le-Grand (Suisse), éditions du Moulin, 2004, p. 5.

Calvin va articuler l’idée de prédestination avec l’idée de salut. Il reprend ainsi à nouveaux frais une notion déjà utilisée par Saint Augustin 354 - 430. Père de l'Eglise d'Occident.*. Calvin affirme que Dieu a choisi depuis toujours celles et ceux qu’il sauverait. L’être humain de son côté ignore tout de ce choix. Ce qui semble être une idée terrible qui nie toute liberté possible pour l’être humain est en fait une manière pédagogique, voire pastorale de répondre à l’inquiétude face au salut. Il faut donc se replacer dans le contexte du 16e siècle. L’être humain est tourmenté par la question de savoir si oui ou non, Dieu l’accepte et l’accueille « au ciel ». La recherche d’indulgences Au Moyen-Age, les indulgences sont des attestations officielles qu'on peut acquérir à prix d'argent pour soi-même ou des parents défunts et qui garantissent la remise de certaines peines temporelles imposées au purgatoire pour la purification de l'âme. Elles donnaient alors lieu à de multiples trafics financiers et permettaient aux percepteurs de financer de grands projets ecclésiaux.*, mais aussi les « bonnes actions » sont multipliées pour mériter son salut. L’inquiétude persiste. C’est dans ce contexte que Calvin cherche à ouvrir l’être humain sur autre chose que cette obsession de savoir si Dieu lui est favorable, et lui dit : « De toutes les façons, tout est joué. Et tu n’y peux rien. Arrête de regarder le ciel, et engage-toi sur la terre ! » A considérer les témoignages de l’époque, la conséquence n’est pas la déprime, mais bien une sorte de sursaut et de soulagement existentiel (d’autant plus que Calvin aurait ajouté : « Si tu te poses avec autant de sérieux la question, c’est que tu dois être parmi les élus, car les autres… cette question ne les intéresse même pas. »)

Il convient également de noter que pour Calvin, il ne s’agit pas de faire le tri entre les « élus » et les « réprouvés ». C’est impossible, car l’être humain ne connaît pas la volonté de Dieu.

La doctrine de la prédestination a fait couler beaucoup d’encre mais au regard de l’ensemble de l’œuvre de Calvin, elle ne représente qu’une centaine de pages sur les six mille pages écrites.

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La mention de la communauté d’Ephèse

http://a51.idata.over-blog.com/3/39/80/83/Carte-Voyage-Paul-III.jpg

La mention « aux Ephésiens » n’apparaît pas dans les premiers manuscrits que l’on a retrouvés de la lettre aux Ephésiens. Pourquoi alors avoir ajouté cette mention plus tardivement et avoir choisi la ville d’Ephèse ?

Ephèse est une ville portuaire importante au 1er siècle de notre ère. Une communauté « chrétienne » (le mot n’existe pas encore à cette époque) s’y trouve. Paul se serait arrêté dans cette ville lors de son troisième voyage entre 52-56. Le livre des Actes en parle. Paul y aurait séjourné pendant deux ans avant de repartir pour Jérusalem. Par conséquent, on pense qu’il serait étonnant qu’aucune lettre n’ait été adressée à cette communauté-là.

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