Seul devant Dieu avec les autres

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Seul devant Dieu… avec les autres

C’est par Jésus-Christ seul que nous sommes frères et sœurs les uns des autres. Je suis le frère de mon prochain à cause de ce que Jésus-Christ a fait pour moi ; mon prochain est mon frère à cause de ce que Jésus-Christ a fait pour lui. Ce qui est décisif ici, ce qui fonde vraiment notre communauté, ce n’est pas ce que nous pouvons être en nous-mêmes, avec toute notre vie intérieure et toute notre piété, mais ce que nous sommes par la puissance du Christ. Vouloir davantage que ce que le Christ a établi entre nous, ce n’est pas désirer une fraternité chrétienne, c’est s’en aller à la recherche de je ne sais quelles expériences communautaires inédites qu’on pense trouver dans l’Eglise parce qu’on ne les a pas trouvées ailleurs. Il est de toute importance de prendre conscience dès le début que, tout d’abord, la fraternité chrétienne n’est pas un idéal humain, mais une réalité donnée par Dieu ; et ensuite, que cette réalité est d’ordre spirituel et non pas d’ordre psychique. Que celui qui ne sait pas être seul se garde de la vie communautaire. Il ne pourra que lui nuire et se nuire à lui-même. Tu étais seul devant Dieu lorsqu’il t’a appelé et seul tu as dû répondre à son appel. Mais l’inverse est aussi vrai : que celui qui ne sait pas vivre en communauté se garde de la solitude. C’est dans l’Eglise que tu as été appelé et cet appel ne t’a pas été adressé à toi seul. En méprisant la communion fraternelle, tu rejettes l’appel de Jésus-Christ et ta solitude devient pour toi un malheur.

Dietrich Bonhoeffer

  • Qu’évoquent pour vous les mots  » communauté « ,  » frère  » ou  » sœur  » et  » fraternité  » ?

  • Nos contemporains, vous semblent-ils déçus ou satisfaits par le vécu communautaire des Eglises ? Sont-ils en recherche d’autres expériences communautaires ? Sous quelles formes ?

  • Que signifie ici le mot  » communion  » ? Signifie-t-il la même chose pour vous ?

Seul devant Dieu… avec les autres

C’est par Jésus-Christ seul que nous sommes frères et sœurs les uns des autres. Je suis le frère de mon prochain à cause de ce que Jésus-Christ a fait pour moi ; mon prochain est mon frère à cause de ce que Jésus-Christ a fait pour lui. Ce qui est décisif ici, ce qui fonde vraiment notre communauté, ce n’est pas ce que nous pouvons être en nous-mêmes, avec toute notre vie intérieure et toute notre piété, mais ce que nous sommes par la puissance du Christ. Vouloir davantage que ce que le Christ a établi entre nous, ce n’est pas désirer une fraternité chrétienne, c’est s’en aller à la recherche de je ne sais quelles expériences communautaires inédites qu’on pense trouver dans l’Eglise parce qu’on ne les a pas trouvées ailleurs. Il est de toute importance de prendre conscience dès le début que, tout d’abord, la fraternité chrétienne n’est pas un idéal humain, mais une réalité donnée par Dieu ; et ensuite, que cette réalité est d’ordre spirituel et non pas d’ordre psychique. Que celui qui ne sait pas être seul se garde de la vie communautaire. Il ne pourra que lui nuire et se nuire à lui-même. Tu étais seul devant Dieu lorsqu’il t’a appelé et seul tu as dû répondre à son appel. Mais l’inverse est aussi vrai : que celui qui ne sait pas vivre en communauté se garde de la solitude. C’est dans l’Eglise que tu as été appelé et cet appel ne t’a pas été adressé à toi seul. En méprisant la communion fraternelle, tu rejettes l’appel de Jésus-Christ et ta solitude devient pour toi un malheur.

Dietrich Bonhoeffer

Soyez acteur de votre lecture

  • Comment ce texte comprend-il le mot prochain ? Le comprenez-vous de cette manière ?

  • Que signifie pour vous cette affirmation de Bonhoeffer :  » entre le prochain et moi, il y a Jésus-Christ  » ? Quelles conséquences cela a-t-il ?

  • Qu’apporte au croyant la vie communautaire qu’il ne peut trouver dans une relation solitaire à Dieu ?

  • En quoi la solitude du croyant devant Dieu vous paraît-elle une bonne chose ? Quelles en sont les limites ?

  • Quels sont les sens du mot  » communion  » dans le dictionnaire ? Recherchez aussi dans la Bible différents emplois de ce mot. Quel lien y a-t-il entre les différentes réponses ?

Quand une communauté devient-elle une secte ? Où sont les limites, la différence ? Qu'est-ce qui peut empêcher qu'elle dégénère ainsi ?
Pour soutenir et développer la foi, qu'est-ce qui est le plus important : la relation personnelle, directe à Dieu ou le vécu et le partage avec d'autres ? S'il y a complémentarité entre les deux, essayez de dire comment l'une complète l'autre
Comment comprenez-vous le mot "individualisme" ? En quoi l'individualisme peut-il être une attitude positive ? En quoi peut-il être négatif ?
Auriez-vous des exemples à partager où un groupe, une communauté, la société ont enrichi la vie de l'individu, ou au contraire, porté atteinte à sa liberté ?

Un peu de culture...

Chansons


  • Chanson de Georges Moustaki
     » Ma solitude  »

    Pour avoir si souvent dormi
    Avec ma solitude
    Je m’en suis fait presqu’une amie
    Une douce habitude
    Ell’ ne me quitte pas d’un pas
    Fidèle comme une ombre
    Elle m’a suivi ça et là
    Aux quatre coins du monde

    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude

    Quand elle est au creux de mon lit
    Elle prend toute la place
    Et nous passons de longues nuits
    Tous les deux face à face
    Je ne sais vraiment pas jusqu’où
    Ira cette complice
    Faudra-t-il que j’y prenne goût
    Ou que je réagisse?

    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude

    Par elle, j’ai autant appris
    Que j’ai versé de larmes
    Si parfois je la répudie
    Jamais elle ne désarme
    Et si je préfère l’amour
    D’une autre courtisane
    Elle sera à mon dernier jour
    Ma dernière compagne

    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude
    Non, je ne suis jamais seul
    Avec ma solitude.

  • Chanson de Jacques Brel
     » Seul  »

    On est deux mon amour
    Et l’amour chante et rit
    Mais à la mort du jour
    Dans les draps de l’ennui
    On se retrouve seul

    On est dix à défendre
    Les vivants par des morts
    Mais cloués par leurs cendres
    Au poteau du remords
    On se retrouve seul

    On est cent qui dansons
    Au bal des bons copains
    Mais au dernier lampion
    Mais au premier chagrin
    On se retrouve seul

    On est mille contre mille
    A se croire les plus forts
    Mais à l’heure imbécile
    Où ça fait deux mille morts
    On se retrouve seul

    On est million à rire
    Du million qui est en face
    Mais deux millions de rires
    N’empêchent que dans la glace
    On se retrouve seul

    On est mille à s’asseoir
    Au sommet de la fortune
    Mais dans la peur de voir
    Tout fondre sous la lune
    On se retrouve seul

    On est cent que la gloire
    Invite sans raison
    Mais quand meurt le hasard
    Quand finit la chanson
    On se retrouve seul

    On est dix à coucher
    Dans le lit de la puissance
    Mais devant ces armées
    Qui s’enterrent en silence
    On se retrouve seul

    On est deux à vieillir
    Contre le temps qui cogne
    Mais lorsqu’on voit venir
    En riant la charogne
    On se retrouve seul.



Iconographie



 » Solitude  » de Marc Chagall, 1933, Huile sur toile, Musée de Tel-Aviv :
https://uploads6.wikiart.org/images/marc-chagall/solitude-1933.jpg

Rembrandt