La vocation de Paul

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Epître aux Galates, chapitre 1, versets 1 et 11-17

1

Paul, apôtre non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père qui l’a ressuscité d’entre les morts,

(…)

11

Car, je vous le déclare, frères: cet Évangile que je vous ai annoncé n’est pas de l’homme;

12

et d’ailleurs, ce n’est pas par un homme qu’il m’a été transmis ni enseigné, mais par une révélation de Jésus Christ.

13

Car vous avez entendu parler de mon comportement naguère dans le judaïsme avec quelle frénésie je persécutais l’Église de Dieu et je cherchais à la détruire;

14

je faisais des progrès dans le judaïsme, surpassant la plupart de ceux de mon âge et de ma race par mon zèle débordant pour les traditions de mes pères.

15

Mais, lorsque celui qui m’a mis à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce a jugé bon

16

de révéler en moi son Fils afin que je l’annonce parmi les païens aussitôt loin de recourir à aucun conseil humain

17

ou de monter à Jérusalem auprès de ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l’Arabie, puis je suis revenu à Damas.

  • Cette « auto-présentation » de Paul vous permet-elle de vous faire une idée du personnage ?

  • Connaissez-vous d’autres récits similaires à celui-ci, dans la Bible ou dans la littérature profane ?

Epître aux Galates, chapitre 1, versets 1 et 11-17

1

Paul, apôtre non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père qui l’a ressuscité d’entre les morts,

(…)

11

Car, je vous le déclare, frères: cet Évangile que je vous ai annoncé n’est pas de l’homme;

12

et d’ailleurs, ce n’est pas par un homme qu’il m’a été transmis ni enseigné, mais par une révélation de Jésus Christ.

13

Car vous avez entendu parler de mon comportement naguère dans le judaïsme avec quelle frénésie je persécutais l’Église de Dieu et je cherchais à la détruire;

14

je faisais des progrès dans le judaïsme, surpassant la plupart de ceux de mon âge et de ma race par mon zèle débordant pour les traditions de mes pères.

15

Mais, lorsque celui qui m’a mis à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce a jugé bon

16

de révéler en moi son Fils afin que je l’annonce parmi les païens aussitôt loin de recourir à aucun conseil humain

17

ou de monter à Jérusalem auprès de ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l’Arabie, puis je suis revenu à Damas.

Soyez acteur de votre lecture

  1. Quelles « identités » Paul décline-t-il dans son récit de vie ?

  2. Qu’est-ce que Paul nomme « Évangile » ? Qu’est-ce que ce mot recouvre pour lui ?

  3. Comment pourriez-vous qualifier l’expérience vécue par Paul, telle qu’il la rapporte ici ?

  4. A votre avis, pourquoi Paul insiste-t-il sur cet événement de sa vie ?

  5. Que veut dire le mot « révélation » ?

Dans ce début de lettre, Paul essaie de répondre à la question à laquelle tout croyant est confronté : comment affirmer sa foi alors que rien de ce qui est proclamé ne peut être prouvé ?
Que pensez-vous pouvoir retenir pour aujourd'hui de l'argumentation de Paul ? Pourquoi ?

Un peu de culture...

La conversion de Paul



Dans le livre La conversion de Paul, Philippe Morel choisit de commenter le tableau de Parmigianino (le Parmesan) « conversion de saint Paul », conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Ce tableau ne présente comme figures que Paul et un cheval blanc. Pour Philippe Morel, ce tableau illustre le passage étudié de Galates 1, ou l’extase de 2Corinthiens 12,1-7, plus que le récit des Actes qui fait intervenir d’autres personnages.

« Il est évident que Parmesan (…) a écarté toute forme de mise en scène dramatique, au profit d’une contemplation extatique et (…) d’une interprétation essentiellement mystique et allégorique largement détachée des récits des Actes où les compagnons sont les témoins d’un miracle auquel ils participent de façon variable selon les textes et leurs interprétations postérieures. Ici encore on comprend que Parmesan s’est plutôt inspiré des épîtres pauliniennes et qu’il en a notamment dégagé l’idée de solitude et d’exception, Paul étant celui qui se dit « mis à part » et qui va d’abord s’isoler en Arabie. » Morel, Philippe, in: Kéchichian, Patrick; Breton,Stanislas; Morel, Philippe, La conversion de Paul, Paris:Desclée de Brouwer, 2001, p 95.



Les tableaux du 16e siècle sur la conversion de Paul



Daniel Arasse met en relation les tableaux de conversion de Paul avec la Contre-Réforme au 16e siècle« Le maniérisme est une période fascinante, en tout cas pour moi, en particulier du fait qu’elle croit profondément à la puissance de l’art. L’art y est une véritable puissance, il peut apporter des réponses aux inquiétudes ou aux questions que pose le monde. Un des beaux exemples aussi, c’est le thème de la conversion de saint Paul, qui prend une actualité extraordinaire au XVIème siècle. Il y a énormément de Conversions de saint Paul représentées à cette époque, et ce n’est pas sans raison. Saint Paul est à la fois un nom de pape -il y a deux papes du nom de Paul au XVIème siècle, Paul III et Paul IV, au total il y en a eu six dont deux en un seul siècle- et, il est en même temps le disciple favori de Luther, qui choisit Paul par rapport à Pierre. Donc, la Conversion de saint Paul est évidemment un message envoyé à Luther : Luther-Paul doit se convertir. Ce qui est intéressant c’est de voir que cette conversion est traitée de façon assez simple au départ, selon la lettre du texte –saint Paul s’en va à pied vers Damas et tombe aveuglé, etc.-, et progressivement, avec le XVIème siècle, ça devient une bataille immense, un chaos cosmique. La foule de soldats augmente et on a l’impression que c’est au cœur d’une bataille que viendra la conversion de Paul-Luther. » Arasse, Daniel, Histoires de peintures, Paris: France Culture /Denoël, 2004, p.132.